vendredi 11 novembre 2011
Engrais: Du compost bio grâce aux vers de terre
Des paysans utilisent du compost fait par des vers de terre. Ils évoquent une production biologique satisfaisante aussi bien en terme de qualité que de quantité.
Ces racines de manioc de près de 70 kg témoignent de l’efficacité du lombricompost (Photo Mamy Mael)
Plus de rentabilité à moindre coût. Le compost fabriqué avec des vers de terre, lombricompost, peut rendre la terre aussi fertile que les engrais chimiques et les autres biologiques. Cette affirmation est de Jean De Britto Rakotomanana, fondateur du « Tanora andrin'ny tontolo Ambanivohitra » (TATA), Antanetibe Ambohimanambola. « Nous utilisons le lombricompost depuis 1998 et la production est plus que satisfaisante. Non seulement l'aliment est équilibré et ne contient pas de poison mais la quantité est aussi toute importante », déclare-t-il.
Exposant à la Foire Tsiry, au Café de la Gare, il a apporté une racine de manioc qui n'échappe pas aux regards.
« Cette racine pèse près de 70 kilos alors que nous sommes habitués à en avoir aux environs d'un kilo. Nous avons principalement utilisé du lombricompost », souligne Jean De Britto Rakotomanana.
Rentable
Premier producteur de lombricompost à Madagascar, l'association TATA élève elle-même les vers. Il faut, cependant, une variété spécifique.
« Notre expérience a démontré que seul le ver du fumier (Eisenia fetida) peut fabriquer de l'humus », a indiqué Marie Estella Lalarisoa, membre de l'association. En effet, le ver du fumier se nourrit de décomposition de végétation et est mis en vente sur le marché dans d'autres pays en raison de sa remarquable capacité à transformer des matières organiques en lombricompost. « Un kilo de vers de terre peut produire 700 kg de compost par jour. Si on veut que les Eisenia fetida produisent plus vite, il est préférable de broyer les matières organiques », conseille le fondateur de TATA.
Si on utilise le broyage, les vers peuvent fournir jusqu'à quatre tonnes de compost par mois. L'association procède elle-même à la vente et le kilo coûte Ar 1 000. « Au début, nous avons effectué des livraisons auprès des fleuristes. Lorsqu'ils ont découvert l'efficacité des produits, il les ont revendus quatre à cinq fois plus chers. Nous avons ainsi décidé de les écouler nous-mêmes avec notre propre tarif », explique Marie Estella Lalarisoa.
Nombreux visiteurs
La Foire Tsiry a attiré beaucoup de visiteurs dès le premier jour, hier. Le public a eu l'occasion de découvrir une partie de la richesse de la biodiversité de Madagascar ainsi que le dynamisme du commerce équitable et solidaire à travers des ventes expositions de produits artisanaux et agricoles. Les produits présents sont de qualité et « répondent aux normes » et le prix est très varié. Les produits en soie font partie des plus dominants sur place. L'événement prendra fin demain.