mercredi 19 octobre 2011
La varroase gagne du terrain
Le virus de la varroase affecte des ruches dans des zones de plus en plus éloignées d'Antananarivo. Des cas suspects sont déjà signalés dans l'Analanjirofo.
La filière apiculture est menacée à disparaître. Un an et demi après la découverte d'un cas dans les environs d'Ivato Antananarivo, la varroase gagne irrémédiablement du terrain. Selon les informations fournies par les professionnels du secteur, des ruches dans les districts d'Anjozorobe et à Manjakandriana sont déjà affectées. Des cas fortement suspects ont également été signalés dans l'Atsinanana et l'Analanjirofo. Les quelques mesures prises jusqu'ici sont restées inefficaces face à l’ampleur de l'épidémie.
« Les autorités ont simplement recommandé à ce que les ruches affectées soient brûlées. Mais l'extension des zones concernées prouve que la maladie est loin d'être maîtrisée », déclare un technicien opérant dans la filière apiculture.
Situation critique
La varroase est un virus qui affecte les colonies d'abeilles. Les symptômes de la maladie sont observables à deux niveaux : les abeilles ne peuvent plus voler, ont un abdomen gonflé et sont traînantes. Il y a également la présence de souillures fécales brunes sans forme sur les cadres ou sur la planche d’envol. Ce virus est capable d'affecter et de tuer toutes les abeilles dans une ruche.
La première conséquence immédiate c'est la chute de la production de miel. Des témoignages d'apiculteurs ont affirmé que leurs productions ont chuté jusqu'à 70% en une année. L'espoir d'une levée de l'embargo qui frappe le miel
malgache sur le marché européen s'est également définitivement envolé. Mais la conséquence la plus catastrophique concerne la disparition des abeilles. Ce qui pourra influer fortement sur les cultures qui nécessitent l'action des abeilles pour effectuer leur fécondation. C'est le cas du litchi, un des produits d'exportation phares de Madagascar.
Les paysans et apiculteurs sont aujourd'hui presque livrés à eux-mêmes. Ceux qui ont été victimes de la maladie notamment les gros producteurs qui ont jusqu'à une cinquantaine de ruches n'ont personne vers qui se tourner pour être indemnisés. D'autres essaient d'utiliser des méthodes traditionnelles, en enfumant les ruches, par exemple, pour lutter contre la maladie mais leur efficacité reste
incertaine. En attendant, la varroase gagne donc inexorablement du terrain. Si rien n'est fait, la situation risque d'empirer très vite.