samedi 16 juin 2012

Les plantes entendent-elles ?

La notion de communication dans le monde végétal a longtemps été tenue pour marginale (voire inexistante) quand elle n'a pas été raillée. Depuis quelques décennies, cette vision des choses a évolué et les chercheurs ont pu constater que la communication chez les plantes pouvait prendre plusieurs formes et se faire sous terre, par le biais des racines, comme dans les parties aériennes, les plantes disposant par exemple de récepteurs pour les composés organiques volatils émis par d'autres plantes. Elles sont ainsi capables de repérer leurs apparentés, ce qui leur évite de les prendre pour des concurrentes et de dépenser inutilement des ressources à lutter contre elles. Plusieurs études ont aussi montré qu'en cas d'attaque par des herbivores, certains végétaux envoient des signaux chimiques qui, une fois captés par leurs voisins, les aident à mettre en place des stratégies de défense, ce qui n'est pas sans rappeler le film Phénomènes de M. Night Shyamalan. On sait également que les récepteurs de lumière des plantes sont assez perfectionnés pour qu'elles reconnaissent les longueurs d'ondes renvoyées par les plantes qui les côtoient, ce qui leur donne des informations sur leur environnement et la présence d'éventuels concurrents. Point n'est besoin d'avoir des yeux pour voir... Dans une nouvelle étude publiée le 22 mai par PLoS ONE, une équipe italo-australienne a voulu explorer tous les modes de communication possibles entre deux plantes, le piment et le fenouil. Ce dernier a en effet la propriété d'émettre de puissants signaux chimiques par ses racines et ses parties aériennes, qui inhibent la croissance de certains de ses voisins (comme les tomates et les piments) quand ils ne les tuent pas. Les chercheurs ont employé un dispositif expérimental simple mais ingénieux pour tester leurs hypothèses. Dans la conclusion de leur étude, les chercheurs avancent deux hypothèses. Première possibilité, les plantes étant sensibles au champ magnétique terrestre, peut-être sont-elles aussi capables de percevoir un champ magnétique ultra-faible émanant de la plante cachée ? Deuxième possibilité, que les auteurs semblent préférer : le son. On sait évidemment que les végétaux produisent des bruits, qui ne sont pas que des craquements et des bruissements. Toute la question est de savoir s'ils y sont réceptifs. Cette expérience pourrait ajouter un élément nouveau au dossier à condition de considérer que le piment, sous ses différentes formes, a perçu les ondes sonores émises par le fenouil et qu'il a, du coup, hâté sa croissance comme pour se renforcer face à la concurrence de cette plante, voire anticiper l'arrivée de ses molécules chimiques nocives. La sensibilité des plantes au son est un sujet d'étude peu exploré mais qui a des chances de se développer, notamment depuis qu'une expérience réalisée par la même équipe et publiée en mars dans la revue Trends in Plant Science a montré qu'en présence d'un son continu émis à des fréquences comprises entre 200 et 300 hertz, les racines de jeunes plants de maïs poussant dans de l'eau avaient nettement tendance à se tourner vers la source sonore. Disons que le lierre de Gaston Lagaffe s'est juste trompé de direction...

jeudi 14 juin 2012

Anja, la communauté qui a sauvé sa forêt grâce au tourisme

La communauté d'Anja, à Madagascar, vient de recevoir une récompense des Nations unies pour avoir réussi à sauver sa forêt et sa faune grâce à l'écotourisme, un exemple des promesses de l'économie verte qui sera à l'ordre du jour du sommet du développement durable à Rio. L'écotourisme rapporte à cette communauté de 2.500 habitants environ 30.000 euros par an. Grâce à l'argent du tourisme, l'association finance des patrouilles de surveillance du parc, le recensement des espèces qui y vivent, le reboisement de la forêt, mais aussi un système de protection sociale pour les handicapés et les personnes âgées. La communauté est aujourd'hui autosuffisante pour son alimentation. Les communautés vont lancer un cri d’alarme à Rio Onze ans plus tard, les Nations unies viennent de décerner à «Anja Miray» le «Prix Equateur», qui récompense 25 communautés dans le monde pour leur travail sur la protection de la biodiversité et la promotion de l'écotourisme. Du 20 au 22 juin, des représentants d'Anja partiront recevoir leur prix à Rio de Janeiro, où près de 130 chefs d'Etat et de gouvernement seront réunis pour la Conférence des Nations unies sur le développement durable, 20 ans après le Sommet de la Terre. Avant le départ de leurs représentants pour Rio pour recevoir leur prix, les habitants d'Anja ont célébré une fête avec une quarantaine de représentants de plus de 400 communautés locales de tout le pays. «Je ressens de la fierté pour cette communauté», dit Fatma Samoura, coordinatrice des Nations unies à Madagascar, qui était invitée. Mais ce succès ne fera école que s'il existe une véritable volonté politique du gouvernement. «Aujourd'hui ces communautés, à travers la déclaration qu'elles vont faire à Rio, vont néanmoins lancer un cri d'alarme, en leur disant écoutez, nous, nous avons pris l'option de ne pas être dépossédés de notre terroir, mais nous aimerions également que les autorités malgaches puissent vraiment nous aider à rester chez nous et à produire tout en sauvegardant la nature». Mes lémuriens sont de retour Au début des années 1990, la moitié des 13 hectares de la forêt d'Anja avait été coupée illégalement, avec des conséquences dramatiques: baisse des réserves d'eau, assèchement des rizières, ensablement des champs. Les lémuriens s'étaient enfuis, et les rares qui restaient, parfois, étaient mangés par les villageois au bord de la famine. Face au désastre, les habitants créent en 2001 une association: «Anja Miray» («Communauté d'Anja», qui regroupe six villages). Les Nations unies, avec diverses ONG internationales et malgaches, lui font un don d'environ 30.000 euros. Dans le but de responsabiliser la communauté de base elle-même de l'intérêt économique de protéger son environnement. Un bonnet vissé jusqu'aux yeux, Mamy affronte le vent et la pluie de l'automne austral, en montrant fièrement trois montagnes de granit grises collées les unes aux autres: la fierté de la communauté d'Anja. «C'est un endroit particulier» dit Mamy, né au village, et aujourd'hui guide dans ce parc naturel. «On va voir des lémuriens, des grottes, des tombes ancestrales, des caméléons, des oiseaux, des papillons, et aussi des plantes médicinales», annonce-t-il. Dans les montagnes, un dédale de couloirs dans la pierre. «Ici, vous voyez, ces cornes de zébus marquent l'entrée d'une tombe». Un peu plus loin, le guide regarde en l'air. Des lémuriens blancs et noirs sautent d'arbre en arbre: «Ce sont des lémuriens Maki-Katta. Katta vient de l'anglais cat, car ils ressemblent à des chats.» Aujourd'hui, 300 lémuriens vivent dans le parc d'Anja. Il y a vingt ans, ils étaient sur le point de disparaître.

jeudi 7 juin 2012

Les multiples vertus du vétiver révélées

Une plante herbacée vivace a différentes utilités. Tel est l'objectif de la plantation Bemasoandro en exposant le vétiver à l'Alliance Française d'Antananarivo, pendant 15 jours. Ainsi, cette plante ne sert pas seulement à lutter contre l'érosion, grâce à son système racinaire extrêmement dense, pouvant pénétrer à plus de trois mètres de profondeur dans le sol. « La racine permet de confectionner un tapis de bain, un cadre photo et un toit. La feuille sert à fabriquer des sous assiettes et un toit. Le vétiver peut donner également de l'huile essentielle », a relaté Herna Hajaniaina Rakotonirin­janahary, gestionnaire de plantation. Cette plante a ainsi différentes vertus. « Elle peut être utilisée en cas de mauvaise circulation du sang, du stress et d'aménorrhée (absence de règle) », ajoute le gestionnaire de plantation. Il n'existe pas encore de marché bien structuré pour écouler tous ces produits. « Il n'y a que trois sociétés qui font la promotion de cette plante actuellement », raconte Herna Hajaniaina Rakotonirin­janahary. La plante sert essentiellement à conserver et protéger le sol, même si le vétiver n'a pas besoin de climat spécifique pour pousser.

mercredi 6 juin 2012

L'économie verte à l'honneur de la Journée Mondiale de l'environnement

L'économie verte est à l' honneur de la Journée Mondiale de l'Environnement du 5 juin de cette année à Madagascar dont la célébration officielle s'est tenue à Fénérive-Est (dans l'est du pays), apprend-on d'une source auprès du ministère de tutelle, mardi. "Economie verte : En faites-vous partie?" tel a été le thème choisi pour cette année par le programme des Nations Unies pour l'environnement, qui marque par également le 20ème anniversaire du Rio+20. En plus des festivités organisées dans les 22 régions de Madagascar, diverses manifestations axées sur la promotion de l' économie verte sont organisées à Fénérive-Est du mardi au jeudi prochain dont la foire environnementale. Pour la Journée Mondiale, la remise officielle de documents marquant la volonté du gouvernement de promouvoir l'économie verte à Madagascar a été mise en relief. Ce document est le rapport relatant l'état de l'environnement de Madagascar (REEM 2012), les plans d'action sectorielle intégrant les activités prenant en compte les dimensions environnementales ainsi que le programme régional de développement vert de la région d'Analanjirofo (dans l'est de la Grande Ile). Ce REEM 2012 est la 3ème édition du rapport qui est publié tous les 5 ans,qui raconte l'économie et l'environnement, l'air, l'eau, le sol, l'écosystème terrestre, marin et côtier, l'environnement social, rural et urbain, les catastrophes naturelles et le changement climatique. Ce document cadre sert à aider les associations et les partenaires environnementaux à bien planifier leurs projets ainsi que les mesures prises par le gouvernement et les options futures.

mardi 5 juin 2012

Solar Impulse atterrit au Maroc

L’avion solaire suisse Solar Impulse a atterri dans la nuit de mardi à mercredi à Rabat, au Maroc, a constaté un journaliste de l’AFP. Conduit par le suisse Bertrand Piccard, il a atterri -en pleine lune- à 23H30 locales (22H00 GMT) à l’aéroport de Rabat Salé où il a été accueilli par des responsables de l’Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN). D’immenses chapiteaux ont été dressés près de l’aéroport pour abriter les organisateurs de ce vol, retransmis en direct par le site +solarimpulse.com+. Selon des res ponsables de l’aéroport, la piste sur laquelle l’avion a atterri est longue de 3,8 km. Ce dernier «se reposera à Rabat pendant cinq jours avant de s’envoler de nouveau pour Ouarzazate», au sud du Maroc, à la veille de l’inauguration par le roi Mohammed VI de la plus grande installation thermo-solaire jamais construite à ce jour dans le monde. Piloté par le Suisse Bernard Piccard, co-fondateur du projet, l’avion solaire a décollé de l’aéroport de Madrid-Barajas mardi à 05h22 (03h22 GMT).

Une éclipse de Vénus visible les 5 et 6 juin.......

Une éclipse de Vénus aura lieu les 5 et 6 juin prochains. Pour les amoureux du ciel ce sera une occasion rare de constater l'alignement de Vénus sur le soleil mais également la Terre. Un moment dédié également à la vérification des techniques d'observation des exoplanètes lointaines transitant devant leur étoile. Le transit de Vénus, qui apparaît comme un grain de beauté sur le Soleil, est photographié le 8 juin 2004, au Planetarium d'Urania à Hove, en Belgique. Après celle de 2004-2012, la prochaine paire de transits de Vénus est agendée à... 2117. Il s'agit d'un évènement astronomique et scientifique majeur. Le prochain passage de Vénus devant le soleil n'aura lieu que dans 105 ans soit en 2117. Ces transits surviennent par paire à huit ans d'intervalle et n'apparaissent plus pendant plus d'un siècle. Le précédent était donc en 2004 et aucun ne s'est produit au XXe siècle. Le passage de Vénus devant le soleil sera entièrement visible à travers le Pacifique depuis l'Est de l'Australie, notamment à Hawaii où se trouvent de nombreux télescopes parmi les plus puissants au monde comme l'observatoire de Mauna Kea. Aux Etats-Unis, le transit commencera dans l'après-midi et le soleil se couchera avant la fin du phénomène. En Europe ce sera le contraire. Au lever du jour, le 5 juin, Vénus aura déjà commencé à passer devant le soleil.

dimanche 3 juin 2012

La grande aigrette se reproduit en Angleterre pour la première fois

Des naturalistes britanniques confirment qu’un couple de grandes aigrettes – le plus grand des hérons – a donné naissance, mardi 29 mai, à au moins un petit sur le sol britannique : une première dans le monde de l’ornithologie. Mardi soir, les naturalistes bénévoles de la réserve naturelle de Shapwick Heath, dans le Somerset, surveillant 24 heures sur 24 le nid de ce couple de grandes aigrettes, ont d’abord cru y entrevoir un battement d’ailes et l’éclair d'un bec jaune. Mercredi matin, Kevin Anderson, coordinateur du projet ‘grande aigrette’ pour l’organisme Natural England, a confirmé à 100% la venue au monde d’un poussin, après avoir pu observer ce dernier battre des ailes et être nourri par sa mère. C’est la toute première fois, selon les ornithologues, que cette espèce de héron se reproduit au Royaume-Uni, où il est rarement observé. Selon d’autres observations qui restent à confirmer, un second poussin serait né un peu plus tard – ces aigrettes pouvant pondre jusqu'à six œufs, un à la fois, sur une période de quelques jours. "Ce fut un grand sentiment de soulagement quand nous avons pu confirmer que nous avions au moins un oisillon dans le nid. Nous étions sur des charbons ardents, comme les futurs parents nous-mêmes", a déclaré Simon Clarke, un responsable local cité par la BBC.