mercredi 27 avril 2011

L'exploitation illicite des forêts s’étend ..............

Les autorités de transition de Madagascar peinent à maîtriser l'exploitation illicite de bois précieux. Malgré un décret d'interdiction de coupe, de transport, de commercialisation et d'exportation de bois précieux en avril 2010, les exploitations des forêts continuent toujours.

A la mi-avril 2011, les responsables de la gendarmerie d'Antalaha, une localité située sur la côte nord-est de Madagascar, la région la plus touchée par le phénomène en 2009, viennent encore de saisir une trentaine de tonnes de bois de rose transportés par deux camions.

Mais, le trafic ne se limite plus à cette partie de la Grande Ile, le plus grand réservoir de bois de rose. Quelques jours plus tôt, trois autres camions transportant 115 rondins de cette essence ont été interpellés à Tolagnaro, dans le sud-est. Avant ce coup de filet, plus de 1.000 unités de bois de palissandre, une autre essence précieuse des forêts malgaches, ont été saisies dans la même région.

A Mahajanga, dans le nord-ouest, plus de 250 conteneurs de bois de palissandre, destinés à l'exportation, sont bloqués au Port depuis décembre 2010. "La plupart de ces bois proviennent de Mampikony", district situé à quelque 250 kilomètres au sud-est de Mahajanga, indique à IPS, Ndranto Razakamanarina, ingénieur forestier et président de l'Alliance Voahary Gasy, une plateforme d'organisations de la société civile oeuvrant pour la protection de l'environnement.

Ces mesures prises contre les conteneurs de bois de Mahajanga sont liées au décret interdisant la coupe, le transport, la commercialisation et l'exportation de bois précieux, pris par le gouvernement depuis avril 2010.

Mais "si aucune exportation n'est plus officiellement enregistrée depuis l'adoption du décret... alors qu'en 2009 (année du début de la crise politique malgache) et au premier trimestre de 2010, plus de 2.600 conteneurs ont quitté les ports malgaches; les exploitations illicites se poursuivent", souligne Razakamanarina.

Les exploitations "ne concernent plus uniquement le nord-est, mais s'étendent à tout Madagascar, et plus particulièrement la partie sud-est et le nord-ouest", ajoute-t-il. "Les braconniers continuent leur action illicite, espérant écouler leurs marchandises lorsque les exportations seront de nouveau autorisées".

Bernard Rakotondrainibe, directeur général adjoint de 'Madagascar National Parks', reconnaît que "le phénomène est maîtrisé sur certains sites comme Marojejy ou Masoala, grâce à l'implication des communautés de base" de ces deux localités faisant partie des forêts de l'est du pays, classées sur la liste du patrimoine mondial en péril par l'UNESCO en 2010. "Ce qui n'est pas le cas dans d'autres régions", explique-t-il à IPS.

A Antalaha, la gendarmerie se plaint d'un manque de moyens pour la surveillance. "Pour une circonscription qui couvre plus de 400 km de forêt, il y a à peine 70 éléments", confie à IPS, un officier de la gendarmerie sous couvert de l'anonymat.

Il souligne également l'insuffisance des dispositions légales au nombre de leurs difficultés. "Nous pourrions faire mieux compte tenu du nombre de personnes détenant des stocks de bois précieux, mais comme la détention de stock n'est pas interdite, nous nous contentons de traquer ceux qui transportent ou tentent d'en commercialiser", explique-t-il.

Un ingénieur forestier, membre de l'Alliance Voahary Gasy, signale que "n'ayant pas le droit de verbaliser, les citoyens doivent encore partir à la recherche d'une autorité judiciaire pour appréhender les braconniers qu'ils croisent. Entre-temps, ces derniers auront le temps de s'enfuir", ajoute-t-il à IPS sous anonymat.

Par ailleurs, "certains agents forestiers ont peur des représailles et des menaces", indique Razakamanarina, rappelant que depuis 2009, "trois services forestiers ont été incendiés", notamment à Antalaha, Fenoarivo Atsinanana (nord-est), et à Ambositra, dans le sud des Hautes terres centrales.

L'imprécision des dispositions légales est également utilisée comme prétexte par les opérateurs du secteur bois dans la région de Boeny, dans circonscription de Mampikony et la région de Mahajanga, pour réclamer l'autorisation d'embarquer leurs 250 conteneurs retenus au port.

"Le règlement n'interdit que l'exportation de bois brut, alors que les nôtres, déjà travaillés, sont des produits finis", ne cesse de marteler devant la presse Liva Rakotojaobelina, président du Groupement des exportateurs de bois de Boeny.

Mais au sujet des bois aux quatre faces rabotées et des pannes (pièces de bois horizontales) aux embouts pointus, le directeur général de la douane, Vola Dieudonné Razafindramiandra, réaffirme l'interdiction d'embarquement parce que "ces produits peuvent encore être transformés".

L'affaire bloque donc, entre les opérateurs et la douane, sur la définition de l'expression "produits finis".

"Nous devons attendre de connaître la quantité réelle des stocks de bois précieux dont nous disposons avant de décider de ce qui va en être fait", déclare le ministre de l'Environnement, le général Herilanto Raveloharison, ajoutant que "tant que le décret (d'interdiction) reste en vigueur, aucune commercialisation, sous quelle forme que ce soit, ne peut être faite".

Raveloharison a appelé les différentes autorités locales à "intensifier la lutte contre le trafic de bois précieux".

Et la ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa, a convoqué les procureurs de la République des diverses juridictions de Madagascar pour leur "donner des indications pour plus de fermeté envers les trafiquants de bois de rose".

Selon Razakamanarina, "le gouvernement doit plus que jamais montrer sa volonté de lutter contre ce phénomène s'il compte obtenir l'appui de la communauté internationale". Depuis le début de la crise politique en 2009, les partenaires étrangers de Madagascar ont suspendu la plupart de leurs aides, dont celles destinées à la préservation de l'environnement.

samedi 23 avril 2011

Le biocarburant à base de jatropha, pas si bio que ça ?


Les biocarburants à base de jatropha testés, entre autres, par Lufthansa, Air New Zealand, Japan Airlines et TAM Airlines, ne font pas que des émules. Plusieurs associations de défense de l’environnement dénoncent leur impact dans les pays où la plante est cultivée.

Les biocarburants à base de jatropha ne seraient pas si bio que ça. C’est en tout cas l’avis de nombreuses associations écologistes qui voient d’un mauvais œil le développement des cultures de cette plante poussant dans des zones arides d’Amérique latine, d’Egypte, d’Inde ou encore de Madagascar. Sa culture intensive pourrait, en effet, être à l’origine de ravages identiques à ceux causés par la production à grande échelle d’huile de palme.

Déjà en 2009, l’Organisation des Nations Unies pour l’environnement indiquait que si cette plante, cultivée sur des sols dégradés, engendre moins d’émissions de gaz à effet de serre que les énergies fossiles, ce n’est plus le cas quand la culture nécessite une déforestation et donc le relâchement de gaz carbonique dans l’atmosphère. Son impact serait alors 2,5 à 6 fois plus élevé que celui des essences standard.

Les compagnies aériennes qui expérimentent le biocarburant s’appuient, quant à elles, sur une étude de la Faculté des études environnementales de Yale (Etats-Unis), financée par Boeing, et selon laquelle le jatropha permet une réduction de 60 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), par rapport à un kérosène « classique ».

Il n’empêche que la polémique est lancée, notamment au Kenya où un projet prévoit le déboisement de 50 000 hectares pour cultiver la plante, et en Allemagne où le gouvernement a débloqué 500 000 euros pour une expérimentation de Lufthansa.

vendredi 22 avril 2011

Deux mille rondins de bois de rose à Maroantsetra: L’étau se resserre autour des trafiquants !

La politique de zéro tolérance prônée par l’Etat est en train de porter ses fruits. Cela fait plusieurs mois qu’aucun départ de cargaison de bois de rose ou d’ébène n’a été signalé dans les médias. Par contre, les découvertes de cache ou les interceptions en cours de route se répètent à intervalles réguliers. L’envoi sur terrain par le ministère d’agents précurseurs, pour vérifier les renseignements reçus des autochtones, s’avère payant.

Selon une information recueillie hier de source autorisée, un millier de rondins de bois de rose a été découvert du côté de Maroantsetra. Ce bois précieux se trouvait encore à Tampolo, fokontany d’Anantoraka, commune d’Ankofabe, à environ une quinzaine de kilomètres au sud de Maroantsetra, dans une cocoteraie en bordure de plage. Le terrain où était caché cet important butin appartient à un certain Roddy, frère de Tsa Tong, mais il est beaucoup plus probable que c’est ce dernier qui est le propriétaire du bois de rose. Le gardien des lieux, un certain Jaovita Justin, atteste que la marchandise est cachée à cet endroit et confiée à sa garde depuis environ six mois. La même source rapporte qu’un autre stock de près d’un millier de rondins de bois de rose était également caché sous des feuillages, dans une enceinte clôturée à Ankitabe, commune de Maroantsetra ville. Depuis que les populations locales ont été invités à considérer les bois de rose et d’ébène comme des richesses communes, que tout un chacun se doit de surveiller et de dénoncer, les découvertes se succèdent. Deux camions à Fort Dauphin il y a quelques semaines, deux autres dans la même région quelques autres semaines auparavant, deux camions du côté de SAVA la semaine dernière, et maintenant un millier trouvé en pleine nature et probablement un autre millier dans la ville même de Maroantsetra : cela fait beaucoup. Les trafiquants doivent paniquer car les griffes de la justice se rapprochent d’eux dangereusement.

Justement, à propos de justice, un cri du cœur : plus jamais d’impunité ! Relâcher les suspects d’un crime alors que les charges en sont suffisantes, c’est rabaisser les fonctionnaires qui ont fait honnêtement leur travail au statut de simples chiens de chasse, juste bon pour engraisser des magistrats sans scrupules. Plus jamais ça ! C’est aussi pour cela que des dizaines de milliers de Malgaches ont usé leurs fonds de culotte et de jupe sur la Place du 13-Mai et d’autres places similaires, dans plusieurs villes de l’île début 2009. Certains y ont même sacrifié leur fortune, voire leur vie.

Contrôle de l’érosion: Les systèmes SCV efficaces

Une expérimentation a été conduite par Mme Razafindramanana Rakotoniaina Norosoa Christine Enseignant-Chercheur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques Université d’Antananarivo-Madagascar sur un dispositif expérimental d’érosion à Andranomanelatra-Antsirabe-Hautes terres centrales malgaches.

Elle a pour objectifs principaux de quantifier les pertes en terre et en nutriment par érosion hydrique ainsi que de qualifier les caractéristiques des sédiments et des fractions du sol en place par utilisation de la spectroscopie en moyen infrarouge ou MIRS.

Les résultats obtenus indiquent clairement que par rapport aux systèmes conventionnels de labour, les systèmes SCV contrôlent fortement l’érosion hydrique. Le ruissellement sur les parcelles labourées est sept à huit fois plus élevé que sur les parcelles SCV. Les pertes en terre sur les parcelles labourées sont de 7,34 Mg.ha-1.an-1 alors que sur les parcelles SCV, elles sont de 0,13 Mg.ha-1.an-1.

jeudi 21 avril 2011

Maurice: Une conférence internationale sur les plantes médicinales

Ebène, Maurice - Une conférence internationale de trois jours sur la conservation et l’utilisation des plantes médicinales dans les petites îles en développement dans l’Océan indien et Madagascar a débuté ce mercredi à Ebène, dans le centre de Maurice. Elle réunit de nombreux délégués étrangers dont un grand nombre est venu du continent africain. «Notre vision est guidée par une reconnaissance tacite du rôle important que joue la biodiversité dans la société contemporaine. Nous croyons que les bénéfices de la biodiversité doivent être profitables à la société et aux communautés», a déclaré la directrice du Centre de phytothérapie, de la recherche et du développement (CEPHYR), Mme Ameenah Gurib-Fakim. Elle a souligné que les travaux de CEPHYR ont montré que les connaissances les plus valables en ce qui concerne la biodiversité sont détenues par les peuples indigènes et les communautés locales.

«Ces connaissances traditionnelles représentent des sources valables pour des nouveaux produits de même que pour une utilisation durable et la conservation des écosystèmes locaux», a ajouté Mme Gurib-Fakim.

Elle a estimé que l’échange des connaissances et des meilleures pratiques dans la conservation et la gestion de la biodiversité sont critiques dans l’agenda du développement durable.

«Dans ce sens, cette conférence est une plate-forme pour lancer des actions de conservation et de promotion de l’utilisation durable de la biodiversité, tout en mobilisant les connaissances traditionnelles au bénéfice des populations et de l’environnement», a-t-elle souligné.

Plusieurs intervenants étrangers ont présenté les cas de leurs pays respectifs par rapport à la biodiversité.

Il s’agit, entre autre, des représentants des Seychelles, des Comores, de La Réunion, des Maldives et de Madagascar.

mercredi 20 avril 2011

Le ministère et la BOA ciblent les zones rurales

La sauvegarde de l’environnement notamment dans les zones rurales fait partie des priorités du ministère de l’Environnement et des forêts et de la banque BOA-Madagascar. Sa mise en œuvre a fait l’objet d’une signature d’un protocole de partenariat entre le ministre Herilanto Raveloharison et le directeur général, Jacques Dilet, hier à Ambatobe.

« L’objectif est de privilégier le milieu rural tout en ciblant, en particulier, les femmes et les enfants, étant les couches de la population les plus vulnérables à la dégradation de l’environnement. Les actions consistent à développer, ensemble avec la BOA, une politique de notion de conservation de l’environnement par le biais de diverses activités », a expliqué le général de brigade, Herilanto Raveloharison. Plus précisément, les activités sont axées sur la création d’emplois aux communautés environnantes des aires protégées où les coupes et exploitations illicites des ressources compromettent leur développement. Viennent ensuite la mise en place d’une politique de formation et le renforcement de la sensibilisation sur les feux de brousse, le reboisement, le changement climatique. Au début, les deux parties ont convenu d’effectuer une descente sur le terrain pour identifier les champs d’action en vue de démarrer la création d’emplois.

Banque citoyenne

La BOA Madagascar a accepté d’appuyer les actions environnementales et sensibilise ses clients en matière de responsabilité. Selon les explications du DG, Jacques Dilet, ce partenariat entre dans le cadre de l’implication de la banque en tant qu’entreprise citoyenne œuvrant pour le social, pour l’environnement et l’économie. En ce qui concerne l’environnement, un système de gestion environnementale et sociale a été mis en place depuis 2006 contribuant à faciliter le montage du dossier relatif à l’étude d’impact environnemental des entreprises.

Cette fois-ci, la BOA contribuera dans les zones d’intervention, pour le financement, sous forme de microcrédits en accompagnant des projets d’activités génératrices de revenus surtout pour les femmes. Le développement de l’écotourisme communautaire ne sera pas en reste… En général, le rôle de l’Etat consiste à faciliter la concrétisation des actions dans le cadre de ce partenariat.

La lutte contre les criquets


Devenue une priorité, l’Etat malgache ne cesse de s’investir dans la lutte contre l’invasion des criquets. A ce titre, un comité interministériel composé des ministères de l’Agriculture, de la Défense, de l’Environnement et des Régions, a été mis en place en vue de poursuivre cette lutte difficile.

Les criquets continuent leur avancée. La surface infestée, en nette augmentation, s’élève à 207 000 hectares cette année contre 126 000 l’année dernière, et regroupe les régions de Menabe, Bongolava, Vakinankaratra, Itasy, Haute Matsiatra et de Melaky. Cette situation s’explique par l’importance des essaims lors de la dernière campagne ainsi que les tombées pluviométriques. Ainsi, selon une source auprès du ministère de l’Agriculture : « Les essaims de criquets ont été volumineux lors de la dernière campagne. Par conséquent, les œufs éclosent en grand nombre ». à cette assertion s’ajoute celle d’un technicien du centre national acridien qui affirme que : « La période pluvieuse et la chaleur favorisent leur éclosion massive et la formation des larves ».

Dans cette lutte que mène le gouvernement malgache depuis un certains temps, 150 000 hectares de surfaces infectées sont en cours de traitement jusqu’au mois de juin, et 112 000 hectares sont déjà traités. Le traitement aérien est financé à hauteur de 7, 900 millions de dollars, dans le cadre d’un partenariat entre l’État et la FAO. Par ailleurs, 50 000 litres de pesticides restent à acquérir pour les traitements terrestres. Ceci représente la première mission attribuée au comité interministériel pour la lutte contre les criquets qui lancera prochainement, un appel d’offres afin d’acquérir ces pesticides.

Le nouveau comité formé est confronté à une lourde tâche à laquelle il conviendrait de trouver une solution adéquate, avant que la propagation actuelle des criquets ne s’empire.

samedi 16 avril 2011

Faune endémique : Appel au secours de TSA face à l’extermination des tortues de Madagascar


Biologistes et spécialistes en activité dans des organismes de conservation des espèces de tortue, s’inquiètent sérieusement face à des « appétits insatiables » qui déciment les tortues étoilées de Madagascar. On s’achemine vers l’extinction rapide de l’espèce.

On assiste aujourd’hui à une véritable extermination de la tortue étoilée, de son nom scientifique Astrochelys radiata. Cette espèce est, en effet, de plus en plus prisée pour la consommation de sa viande ou pour des fins de commerce illégal. La tortue étoilée est, pourtant, l’une des espèces de tortues les plus emblématiques à Madagascar et les plus culturellement importantes. Elle emprunte malheureusement, la voie d’extinction, en étant source de nourriture pour la population locale et une marchandise hautement prisée par les braconniers. Les études menées en mars 2011 par le Turtle Survival Alliance ou TSA (il s’agit d’un partenariat mondial orienté vers l’action pour l’extinction zéro de tortue au 21è siècle), l’Orianne Society, organisme de conservation de tortues et la Nautilus Ecology, consortium d’écologistes marins et terrestres indépendants et de scientifiques environnementaux, ont montré que l’exploitation « non durable », la collecte destinée au commerce illégal d’animaux et la perte d’habitats, continueront encore à « ruiner le sort de cette espèce, à moins qu’une approche unifiée et holistique ne soit utilisée afin d’assurer sa survie ».

Tabou culturel. Le TSA d’apporter un aperçu de la représentation de la tortue étoilée par les populations des localités où elle évolue dans son habitat naturel : cette espèce fut autrefois protégée par un tabou culturel qui empêchait les tribus locales de la manger. Cependant, les activités de développement croissantes dans son domaine vital ont entraîné un afflux de population de tribus mangeurs de tortue. « Un changement cataclysmique s’est produit » affirme Dr. Christina Castellano, directeur de Orianne Society. « Traditionnellement, la viande de tortue est servie lors des occasions spéciales, mais actuellement on la mange tous les jours. Des centaines de pièces de carapaces abandonnées encombrent les chemins des villages. Ce niveau de consommation ahurissant n’est pas durable ».



Vulnérabilité. Sa grande taille associée à sa lenteur rend la tortue étoilée vulnérable face aux braconniers. Une vulnérabilité qui est également celle des communautés qui veulent perpétuer le respect du tabou. « Un réseau de braconniers, se référant à une sorte de ‘mafia de la tortue’ rend cette volonté quasi-impossible », fait remarquer le Turtle Survival Alliance. « Le braconnage est continu et sans relâche, les braconniers parcourent des régions entières, les dépouillant des tortues » déclare alors Ryan Walker, biologiste chez Nautilus Ecology. « Des gangs de braconniers armés sont parfois cent fois plus forts et par conséquent, nous assistons à une extermination systémique des espèces », se désole-t-il.

Par ailleurs, un autre danger menace ces tortues. Très convoitée par les collectionneurs d’animaux aux Etats-Unis, en Europe, et en Asie, elle alimente un réseau de commerce illégal. D’après un rapport de TRAFFIC, une organisation qui contrôle le commerce de faune et flore en danger, en effet, « la tortue étoilée de Madagascar est actuellement la plus abondamment rencontrée au niveau du commerce illégal d’animaux dans les marchés Asiatiques ». Selon Rick Hudson, président de TSA, « des milliers de petites tortues sont passées en contrebande de Madagascar vers Bangkok, et de là, vers de plus grandes villes asiatiques. L’enlèvement des tortues jeunes et adultes de leur habitat, affaiblit dangereusement la capacité de recouvrement des populations. L’application de la loi est la clé pour la sauvegarde de cette espèce, mais malheureusement l’infrastructure n’est pas actuellement en place pour permettre que cela arrive. La situation est désespérée, et nous n’avons plus assez de temps ».

Le Dr. Herilala Randriamahazo, coordinateur de la conservation des tortues de Madagascar au sein de TSA, pour sa part, n’y va pas par quatre chemins en déclarant qu’une « étape vitale pour garantir la survie de la tortue étoilée est de concentrer nos efforts sur le reste des populations saines qui sont en étroite proximité avec les communautés ayant une forte tradition de protection de tortue ». Ainsi, l’heure est grave. Madagascar risque sérieusement de perdre à jamais l’une des plus belles espèces de tortues au monde. Rappelons que Madagascar possède quatre espèces de tortues endémiques. Elles sont toutes gravement menacées d’extinction rapide.

jeudi 14 avril 2011

Les projets de trois ONG de protection de l'environnement malgache soutenus par le FFEM et l'AFD

Signature de trois nouvelles conventions dans le cadre du Programme des Petites Initiatives du Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM), pour un montant total d'environ 259 millions d'ariary (soit 91 000 euros), le 1er avril.

Créé en 2006 à l'initiative de la France, le Programme des Petites Initiatives du FFEM a pour objectif de soutenir les organisations de la société civile des pays africains, actives dans la protection de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique, à travers le financement de projets de petite taille.

Vendredi 1er avril 2011, en présence de M. Jean-Marc Châtaigner, Ambassadeur de France à Madagascar, l'AFD a signé trois conventions, dans le cadre du Programme des Petites Initiatives (PPI) du Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM), pour un montant total d'environ 259 millions d'ariary (soit 91 000 euros).


Protection des baleines, reforestation et gestion communautaire des resssources naturelles

Ainsi, trois subventions ont été attribuées pour soutenir les projets des ONG CETAMADA, FAMA et Missouri Botanical Garden (MBG).
Le projet « Développement de l'écotourisme baleinier durable à Madagascar et contribution au référentiel scientifique des baleines à bosse de l'Océan indien », porté par CETAMADA, soutenu par le FFEM à hauteur de 128 millions d'ariary (soit 45 000 euros), permettra de mener des actions de sensibilisation, d'éducation, d'information et de formation sur différents sites où l'activité d'observation des baleines à bosse est actuellement en plein essor ou en devenir.

FAMA, quant à elle, mettra en place un projet de « Restauration forestière et nouvelles techniques d'exploitations des versants au sein du Corridor Ankeniheny-Zahamena (CAZ) », soutenu à hauteur de plus de 31 millions d'ariary (soit 11 000 euros) par le FFEM, afin de contribuer à la conservation de la biodiversité dans la partie sud du CAZ. Ce projet vise à restaurer la partie fragmentée de la forêt ainsi qu'à proposer une technique d'exploitation des versants afin de réduire la déforestation et améliorer le revenu de la population locale dans 5 villages de la zone d'Ambohitsara, dans la Région Alaotra Mangoro. La finalité du projet consiste en la pérennisation d'une gestion rationnelle de la biodiversité en synergie avec l'augmentation de revenu de la population.

Enfin un projet de promotion d'une gestion durable à base communautaire des ressources naturelles de Pointe à Larrée, porté par l'ONG Missouri Botanical Garden, a également été sélectionné pour bénéficier d'une subvention de plus de 99 millions d'ariary (soit 35 000 euros). Il propose de renforcer la capacité du comité de gestion de l'Aire Protégée sur la bonne gouvernance, les gestions financière et des ressources naturelles, ainsi que la commercialisation des produits. Il vise à ce que les communautés locales bénéficiaires du projet soient en mesure de gérer de manière durable les ressources naturelles du site.

Rappelons que le FFEM encourage la protection de l'environnement mondial dans les pays en développement. Intégrant le développement économique et social des pays, son intervention contribue en particulier à promouvoir une gestion durable des ressources naturelles, à développer la préservation et la valorisation de la biodiversité, à réduire les émissions de carbone, fossile ou organique, à lutter contre la déforestation et la désertification. Il soutient aujourd'hui sept projets à Madagascar pour un montant total de presque 777 millions d'ariary (soit 273 000 euros).

mercredi 13 avril 2011

Le niobium, une richesse mal connue


Madagascar est membre du club très fermé des producteurs du niobium à travers la planète. Ce minerai, généralement inconnu du grand public, entre pourtant dans les huit matières premières stratégiques sur les plans militaire et civil.

L’exploitation du niobium à Madagascar, au contraire des autres richesses minières, reste très discrète vis-à-vis des médias.

C’est la société allemande Tantalus rare Earths AG qui se charge de l’exploitation de ce minerai dans une zone 300 km2 de la région d’Antsiranana auparavant explorée par les Soviétiques.

Devant l’augmentation de la demande globale pour les métaux rares, dont fait partie le niobium, cette compagnie s’est spécialisée dans ces produits, et compte extraire, outre du niobium, du tantale et du zirconium. Les réserves de ces minerais, estimées initialement à 15 millions de tonnes, semblent bien plus importantes que ces premières indications déjà encourageantes.

La licence PR6698, accordée en avril 2003 au projet Tantalus, expirera en avril 2013, mais pourra être renouvelée deux fois pour 5 ans, ce qui devrait permettre d’extraire une bonne partie de ces réserves. Les premières années ont été consacrées aux infrastructures, tandis que l’exploration proprement dite n’a commencé qu’en 2010.

Une matière très prisée

Sur les marchés internationaux, le niobium a subitement bondi en 2007, passant par exemple au Japon de 9000 dollars à plus de 22 000 dollars la tonne. Et d’après la société de consultance Roskill, spécialisée dans les métaux et les minéraux, cette augmentation n’a rien de temporaire. Elle est liée aux propriétés particulières de ce métal, qui le rendent très demandé et très difficilement substituable par d’autres matières.

Du fait de sa résistance, le niobium est utilisé pour les alliages de l’acier constituant les pipelines, les satellites, les fusées, ou encore pour les barres anti-intrusion dans la construction automobile. Il est aussi employé pour les réacteurs nucléaires.

Du plus, comme le corps supporte bien ce métal, hypoallergénique, il trouve des applications médicales à travers des implants ou des broches et plaques de réduction des fractures. Pour ces mêmes propriétés par rapport au corps humain, des joailliers l’utilisent pour certains piercings.

Madagascar en est le cinquième producteur mondial, derrière le Brésil, qui détient 80% de la production mondiale, le Canada, la RDC et le Gabon.

Cirad : Trois jours pour parler pesticides et contaminants dans les aliments


Un forum régional sur la qualité des produits agroalimentaires se tient depuis lundi au Centhor à Saint-Gilles les Hauts à la Réunion. Ce forum d'échanges et de réflexion, rassemblant une quarantaine de participants de l’océan Indien, est organisé par le Cirad dans le cadre du projet de coopération régionale Qualireg. En débat, la qualité des produits agroalimentaires dans la zone océan Indien.

Quelques uns de thèmes abordés:

Les résidus d'antibiotiques ou de pesticides et autres contaminants dans les aliments, en particulier dans la viande de porc et dans le miel à Madagascar (Michel Rakotoharinome, Direction des Services Vétérinaires de Madagascar ; Francis Rakotondravony, Laboratoire d'analyses de résidus des pesticides de Madagascar).

Les épices de Madagascar: girofle et poivres (Kent Techer, IRQuA)

Le miel de l’Océan Indien : vers l’analyse de la diversité géographique des miels de l’océan Indien (Vincent Porphyre, Cirad)

Le programme conjoint de lutte contre la cysticercose à Madagascar (Ronan Jambou, Institut Pasteur à Madagascar)


Depuis deux jours, il a été question de qualité sanitaire et de la protection des consommateurs, de la "typicité" des produits de l’océan Indien, et enfin de la qualité en laboratoire et dans les filières.

Sur la qualité sanitaire et de la protection des consommateurs tout d'abord, les exposés ont porté sur les résidus d'antibiotiques ou de pesticides et autres contaminants dans les aliments, en particulier dans la viande de porc et dans le miel à Madagascar. Des recherches menées par Francis Rakotondravony notamment, du Laboratoire d'analyses de résidus des pesticides de Madagascar.

Plus proche de nous, les aliments et les maladies métaboliques comme le diabète et les maladies cardiovasculaires à la Réunion et à Maurice, en particulier l'effet santé et le pouvoir antioxydant des fruits tropicaux de la Réunion a été mis en lumière par Emmanuel Bourdon et Marie-Paul Gonthier de l'Université de la Réunion.

Des toxiques dans l'alimentation

Développement durable oblige, les méthodes alternatives en agriculture et en élevage, en particulier la protection agroécologique des cultures à la Réunion et l'utilisation d'extraits de plantes à la place d'antibiotiques dans les élevages de crevette à Madagascar sont également prometteurs. L'autre versant de cette lutte pour avoir une assiette saine, la recherche s'attarde aussi sur les effets néfastes des antibiotiques administrés aux animaux. Les résistances bactériennes aux antibiotiques, en particulier les salmonelles dans les viandes de volaille de la Réunion sont également un sujet d'étude pour Isabelle Henry du Cirad en partenariat avec la société Crête d'or.

Aujourd'hui, la matinée sera consacrée au thème du développement des partenariats et des échanges de produits agroalimentaires dans l'océan Indien, et se terminera par les conclusions des deux jours et demi d'exposés et de débats du forum. Les membres du comité de pilotage du projet de coopération régionale Qualireg se réuniront ensuite dans l'après-midi de mercredi.

mardi 12 avril 2011

La pollution marine mise à l'index à Toliara

La consommation de la sardinelle continue à Toliara. Après la mort des 19 personnnes la semaine dernière, deux autres ont été hospitalisées, hier. Le chef district, Gilbert Romain, a annoncé que les recherches de spécialistes sur l'origine de l'intoxication alimentaire ont abouti sur une pollution d'une partie de la mer de Toliara. « Il y a des parties de la mer, dans le grand récif de Toliara où il y a des algues toxiques. La toxicité est causée par l'augmentation de la température marine atteignant jusqu'à 39° lors du jour du drame », relate le chef du district. De l'autre côté, la récente inondation serait aussi responsable de cette toxicité du poisson.
Inquiétude
« Les eaux ont emporté dans la mer des saletés qui favorisent la propagation de ces algues toxiques », explique t-il. Du côté des pêcheurs, certains se plaignent de n'avoir ni du travail, ni à manger. « Je vis de la pêche. Depuis ce drame, on m'interdit de faire mon travail alors que je n'ai rien pour nourrir ma famille après qu'on a consommé le peu qui nous restait », se plaint Aurélio Bezare, habitant de Mahavatsy. Des propos confirmés par le chef du district. « La plupart des habitants de Toliara sont des pêcheurs. Depuis quelque temps, ils commencent à faire le va-et vient auprès des différents chefs hiérarchiques pour demander ce qu'ils doivent faire. À ce propos, on s'est déjà réuni, hier, et aujourd'hui nous serons fixés si on va leur donner de la nourriture ou des travaux IMMO jusqu'à ce qu'ils reprennent leurs activités », soutient le chef district. Les administrations locales auraient aussi envoyé des échantillons de poissons à l'institut Pasteur de Madagascar et on attend les résultats.

Paludisme : Un autre parasite inquiète les chercheurs

Un parasite du paludisme, autre que le Plasmodium falciparum (le plus répandu et à l'origine de la plupart des cas de paludisme dans le monde) commence à inquiéter les chercheurs sud asiatiques. Il s'agit du « Plasmodium knowlesi », touchant plus souvent les primates dans l’Est de l’Asie, mais qui serait en train de devenir transmissibles durablement à l'homme.

Ce constat a été fait par une équipe de chercheurs malaisiens qui ont réalisé des tests sanguins sur 108 macaques. Les trois quarts des animaux étaient infectés par le parasite. Les chercheurs ont pu constater que ces macaques avaient un « réservoir énorme de Plasmodium knowlesi". C'est en Malaisie, en effet que plusieurs cas d'infection humaine à ce parasite ont été observés. Toujours d'après les chercheurs, la transmission du parasite se serait faite uniquement entre le "réservoir" et les humains.

Le paludisme est à l'origine de 1 million de décès par an dans le monde, dont une proportion non négligeable en Afrique et en Asie. La découverte des scientifiques malaisiens ne rassure guère les observateurs. D'autres paramètres risquent d'aggraver le phénomène, dans la mesure où la déforestation qui ronge les zones renfermant l'habitat naturel des primates, pousse ces derniers à davantage se rapprocher géographiquement des humains.



Enjeux environnementaux

Les scientifiques s'interrogent sur le comportement des moustiques face à une telle situation. Non sans avoir émis une hypothèse selon laquelle la perturbation de l'écosystème pourrait conduire à une plus grande exposition des populations aux piqûres de moustiques. Ainsi plus contaminé, « l'homme deviendrait alors la cible principale du Plasmodium knowlesi qui pourrait se transmettre d'individu à individu », expliquent les scientifiques. Des enjeux environnementaux se font alors jour. Au gré des changements de l'environnement, parasites et insectes pourraient changer de comportement, rendant l'homme plus vulnérable.

Paludisme : Un autre parasite inquiète les chercheurs

Un parasite du paludisme, autre que le Plasmodium falciparum (le plus répandu et à l'origine de la plupart des cas de paludisme dans le monde) commence à inquiéter les chercheurs sud asiatiques. Il s'agit du « Plasmodium knowlesi », touchant plus souvent les primates dans l’Est de l’Asie, mais qui serait en train de devenir transmissibles durablement à l'homme.

Ce constat a été fait par une équipe de chercheurs malaisiens qui ont réalisé des tests sanguins sur 108 macaques. Les trois quarts des animaux étaient infectés par le parasite. Les chercheurs ont pu constater que ces macaques avaient un « réservoir énorme de Plasmodium knowlesi". C'est en Malaisie, en effet que plusieurs cas d'infection humaine à ce parasite ont été observés. Toujours d'après les chercheurs, la transmission du parasite se serait faite uniquement entre le "réservoir" et les humains.

Le paludisme est à l'origine de 1 million de décès par an dans le monde, dont une proportion non négligeable en Afrique et en Asie. La découverte des scientifiques malaisiens ne rassure guère les observateurs. D'autres paramètres risquent d'aggraver le phénomène, dans la mesure où la déforestation qui ronge les zones renfermant l'habitat naturel des primates, pousse ces derniers à davantage se rapprocher géographiquement des humains.



Enjeux environnementaux

Les scientifiques s'interrogent sur le comportement des moustiques face à une telle situation. Non sans avoir émis une hypothèse selon laquelle la perturbation de l'écosystème pourrait conduire à une plus grande exposition des populations aux piqûres de moustiques. Ainsi plus contaminé, « l'homme deviendrait alors la cible principale du Plasmodium knowlesi qui pourrait se transmettre d'individu à individu », expliquent les scientifiques. Des enjeux environnementaux se font alors jour. Au gré des changements de l'environnement, parasites et insectes pourraient changer de comportement, rendant l'homme plus vulnérable.

Bois de palissandre plus de 1 000 pièces saisies dans l’Anosy

Les efforts de la région de l’Anosy et le ministère de l’Environnement et des Forêts ont permis ces saisies. Hier au restaurant Mon goûter à Andrefan’Ambohijanahary, le chef de région, Guy Venance Randriatefiarison a expliqué que ces efforts étaient mal acceptés par les uns et gênaient les autres. C’est ce qui a provoqué la manifestation de la semaine dernière qui voulait son limogeage. Le chef de région a suspendu l’exploitation du palissandre, une essence qui fait l’objet d’une exploitation illicite dans la région. La preuve en est qu’environ 1 000 pièces de palissandre ont été saisies, contre 115 pour le bois de rose. Mais pour saper les efforts de la région et du ministère, certains ont répandu la rumeur comme quoi la suspension concerne aussi toute exploitation forestière dont la fabrication de charbon de bois, la coupe d’essences ordinaires pour les constructions etc. Ils ont également véhiculé l’information comme quoi, la mauvaise gouvernance régnait à la région. Le concerné nie ces accusations.

Sinon, il affirme que les efforts contre l’exploitation illicite de bois précieux (bois de rose, bois d’ébène et palissandre) ont également pu se faire grâce à la collaboration d’informateurs et d’une ONG. Celle-ci a pris des photos sur les lieux mêmes d’exploitations illicites. Rappelons que l’Etat interdit depuis août dernier la coupe tout comme le transport et l’exportation de bois de rose et de bois d’ébène. En septembre pourtant, un camion militaire a été arrêté dans l’Anosy avec à son bord des bois de rose. En mars dernier, 3 camions vides ont été signalés et circulaient entre le Sud-Est et l’Anosy, dans une zone sans réseau téléphonique. Ils auraient voulu ramasser des bois précieux mais mis au courant du contrôle prévu par la région et le ministère, ils ont préféré rouler à vide. Ils en étaient au courant via un téléphone satellitaire. Cela veut dire que le cerveau de l’affaire a des moyens importants. Pour l’heure, les enquêtes n’ont pas encore abouti à la découverte des cerveaux des exploitations illicites.

Par contre, l’on sait que le patron des 3 camions cités plus haut serait un étranger qui aurait l’intention de mettre en place un port d’embarquement clandestin à Anakao qui se trouve à 150 km de Fort-Dauphin. Quant à l’étranger, il déclarait comme activité la prospection de langoustes. Pour ce qui est de l’implication de paysans et de communautés de base dans l’exploitation illicite de bois précieux, le chef de région reconnaît qu’ils agissent ainsi par méconnaissance des lois ou à cause de la pauvreté. Pour juguler les problèmes de pauvreté, la région est en train d’élaborer une stratégie. Celle-ci pourrait porter sur la promotion de l’industrie sucrière et en amont par la production de jus de canne par les paysans. Il s’agit aussi de voir comment valoriser les déchets de bois précieux laissés dans les forêts et de faire appel éventuellement aux Zafimaniry de l’Amoron’i Mania pour ce faire. Une opération militaire est également envisagée pour récupérer les bois précieux encore stockés dans les forêts.

Discours de M. Johnnie Carson sur la politique des États-Unis à l'égard de l'Afrique en 2011

WASHINGTON, 11 avril 2011

Département d'État

Allocution de M. Johnnie Carson, secrétaire d'État adjoint Bureau des affaires africaines

Centre Woodrow Wilson

Washington

Le 5 avril 2011

La politique des États-Unis envers l'Afrique en 2011 : les enjeux du temps présent

Je tiens à remercier Steve McDonald et le centre Woodrow Wilson de m'avoir invité à prendre la parole aujourd'hui. C'est un plaisir pour moi d'être en compagnie d'amis et de collègues de longue date. Le centre Woodrow Wilson joue un rôle vital en proposant aux décideurs, dont je fais partie, des réflexions et analyses profondes qui nous guident dans nos travaux.

Mon intention au départ était de brosser les grandes lignes des questions et orientations principales que nous pressentons pour l'année à venir. Mais avant de le faire, je voudrais attirer votre attention sur deux situations qui préoccupent les États-Unis par leur nature grave et immédiate. La première a été largement éclipsée par l'actualité au Japon, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Elle ne fait pas les gros titres dans la presse écrite et les réseaux de télédiffusion ne s'y intéressent pas beaucoup non plus. Pourtant, c'est une situation à laquelle nous devrions tous faire attention. Je veux parler des élections au Nigéria.

Le Nigéria est l'un des deux pays les plus importants d'Afrique subsaharienne, et ce qui se passe au Nigéria a des conséquences pour l'Afrique, les États-Unis et la communauté mondiale. Le week-end dernier, le Nigéria devait tenir la première d'une série d'élections qui imprimeront la direction du pays le plus peuplé d'Afrique et de la deuxième économie du continent.

Le Nigéria n'a pas connu d'élections nationales crédibles depuis 1993, et surmonter un tel héritage négatif demeure un obstacle de taille. On l'a bien vu samedi, quand la commission électorale nationale indépendante (l'INEC) est intervenue quelques heures seulement après l'ouverture du scrutin pour annoncer le report du premier tour des élections législatives. Ce report était motivé par diverses considérations logistiques, notamment le fait que de nombreux bureaux de vote à travers le pays n'avaient pas reçu le matériel électoral nécessaire. Nous partageons la déception de l'INEC et du peuple nigérian face au report de cette importante échéance électorale et renouvelons notre appel à des élections crédibles et transparentes dans ce pays africain d'importance critique.

Comme vous êtes nombreux à le savoir, les dernières élections nationales, en 2007, avaient été entachées de déficiences profondes et elles ne reflétaient en aucune façon l'aptitude et la capacité du Nigéria d'organiser et de mener des élections. En outre, elles avaient plongé bien des Nigérians dans l'embarras. Des manouvres frauduleuses et le vol des urnes s'étaient déroulés sous les yeux du public. La violence était endémique, et dans bien des endroits personne n'avait même voté. Les résultats annoncés par la commission électorale n'avaient rien à voir avec la réalité.

La majorité des observateurs nigérians et internationaux s'étaient accordés à qualifier les élections de 2007 de revers sérieux pour la démocratie en Afrique. Si le président de l'INEC de l'époque, Maurice Ewu, a quitté la commission, à ce jour personne n'a été tenu responsable de la fraude et de la mauvaise gestion de ces élections.

La nomination d'Attahiru Jega en juin dernier à la tête de la commission électorale nationale a renforcé l'espoir que les élections de cette année allaient satisfaire aux critères élémentaires de crédibilité. M. Jega est un administrateur universitaire, professeur et militant de la société civile respecté et sa désignation a apporté à cette fonction une intégrité et une compétence dont le besoin se faisait grandement sentir. Il a incité de nombreux Nigérians à s'impliquer bien plus activement dans le processus électoral et à exiger une transparence accrue afin de combattre la fraude.

En outre, M. Jega a accru l'accès des observateurs internationaux à la commission électorale et il s'est montré réceptif aux conseils des experts électoraux d'Amérique latine, d'Afrique et des États-Unis.

Toutefois, comme nous l'avons vu le week-end dernier, un homme, à lui seul, ne peut surmonter des problèmes systémiques et logistiques considérables de même qui ni un seul homme ni un seul scrutin ne peuvent transformer une culture politique où le trucage électoral constitue la norme depuis des décennies. Les défis logistiques et la confusion inévitable associés à l'administration d'élections dans un pays de la taille du Nigéria et avec sa démographie - sans parler de la médiocrité de son infrastructure - créent des occasions propices à la manipulation politique. Certaines personnalités politiques ont agi de manière à compliquer la tâche déjà difficile d'une supervision électorale adéquate.

Bien que le degré de violence associé aux élections de 2011 puisse, dans certains endroits, paraître réduit en comparaison de ce que nous avons vu en 2007, il n'empêche que toute violence électorale est inacceptable et elle jette une ombre sur la totalité du processus électoral. L'assassinat de candidats, les attentats à la bombe, les émeutes, les jets de pierres sur les cortèges de voitures et d'autres formes de vandalisme politique doivent être condamnés. Il ne faut pas laisser triompher ceux qui essaient de tout gâcher.

Malgré le faux départ du week-end dernier, nous encourageons tous les Nigérians à exercer leur droit de vote et à exiger que le dépouillement s'effectue ouvertement et de manière transparente. Le fait que les électeurs nigérians se soient rendus aux urnes en grand nombre et dans le calme samedi dernier est une indication positive de leurs aspirations démocratiques. Nous continuons de soutenir pleinement M. Jega et les autres responsables électoraux de même sensibilité qui s'efforcent de produire de meilleurs résultats. Mais nous suivons l'environnement politique de près. La démocratie est importante et nous sommes prêts à prendre les mesures voulues à l'encontre des individus qui bafouent les normes démocratiques fondamentales, comme nous l'avons fait, par exemple, en Côte d'Ivoire, au Zimbabwe et à Madagascar.

Notre gouvernement ne va pas fermer les yeux sur une réédition des violences politiques et du vol électoral général qui se sont produits en 2007. Si les prochaines élections nigérianes ne se passent pas sensiblement mieux qu'en

2007 et qu'elles ne répondent pas aux attentes de la majorité de l'électorat, la nation et ses citoyens perdront confiance en leurs chefs, en leurs institutions démocratiques et en la capacité du pays de maintenir le cap de la démocratie.

Nous pensons que le Nigéria a une occasion historique de donner à son peuple la possibilité d'élire ses représentants aux échelles locale, étatique et nationale dans un climat affranchi de toute violence et de toute intimidation. Nous espérons que cette occasion ne sera pas perdue.

La crise actuelle en Côte d'Ivoire est une autre situation qui préoccupe gravement les États-Unis. Depuis quatre mois, l'Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et les Nations unies ne cessent d'exhorter Laurent Gbagbo à accepter le choix des électeurs ivoiriens et à céder le pouvoir à Alassane Ouattara, vainqueur des élections présidentielles de novembre dernier. Les observateurs accrédités, tant ivoiriens qu'internationaux, ont déterminé que les premier et second tours du scrutin avaient été libres, justes et crédibles. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a effectué une analyse séparée approfondie de plus de 20.000 feuilles de pointage obtenues de tous les bureaux de vote et a convenu de la détermination faite par la Commission électorale indépendante ivoirienne que M. Ouattara avait remporté le second tour avec 54 % des voix. Mais le Conseil constitutionnel de la Côte d'Ivoire a entrepris d'annuler les résultats de plusieurs circonscriptions du nord du pays pour éliminer la marge de victoire d'Alassane Ouattara - ce qu'il a fait sans se soucier d'expliquer dans la transparence les contestations sur lesquelles il avait fondé sa décision.

Ayant perdu les élections mais refusant de céder le pouvoir, Laurent Gbagbo a fait le pari maintenant que le chaos actuel, la violence et la crise humanitaire pousseraient l'Union africaine et la communauté internationale à faire marche arrière et à accepter un compromis. Son intransigeance a exacerbé les tensions et a déclenché la violence dans tout le pays ; M.

Gbagbo et ses ministres ont ouvertement menacé l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), qui est chargée de protéger les civils pris dans le tir de ses ambitions politiques. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées, et après la violence de la semaine dernière, il est probable que le nombre des morts dépasse maintenant le millier.

Les efforts de M. Gbagbo pour s'accrocher au pouvoir sans se soucier aucunement de leurs conséquences pour les millions de citoyens ivoiriens, la stabilité régionale et la réputation de l'Afrique sont une insulte directe aux millions d'Africains qui ont tant fait au cours des dernières années pour promouvoir le développement économique, les réformes démocratiques et la stabilité politique.

On compare souvent la situation en Côte d'Ivoire à celle de la Libye par rapport au devoir de la communauté civile de protéger les civils innocents.

Cette comparaison est tout simplement erronée. Depuis quatre mois, les États-Unis collaborent étroitement avec leurs partenaires africains et internationaux pour trouver une solution pacifique à la crise ivoirienne.

Une force internationale de maintien de la paix robuste se trouve dans le pays depuis 2002, sous forme d'abord d'une opération de la CEDEAO qui a été convertie en 2004 en une initiative menée sous l'égide de l'ONU. Les soldats de maintien de la paix ont empêché que la situation ne se transforme en une autre guerre civile prolongée semblable à celles de la Sierra Leone et du Libéria de la décennie précédente, comme le craignaient de nombreux analystes. Au cours des derniers quatre mois, les Casques bleus ont contribué à décourager et à endiguer la violence tandis que la CEDEAO et l'UA tentaient de trouver une solution diplomatique à la crise. Les forces françaises ont aussi joué un rôle clé pour prévenir l'escalade de la guerre civile au cours de la dernière décennie en Côte d'Ivoire, et comme nous le voyons cette semaine, elles passent à l'action de concert avec les forces onusiennes pour éliminer les armes lourdes de Gbagbo et réduire ainsi les dangers pour la population civile d'Abidjan. Je pense que ces mesures prouvent la volonté et la capacité des forces onusiennes et françaises de s'adapter aux circonstances changeantes d'une situation qui est devenue très volatile. Il ne fait aucun doute que la situation en Côte d'Ivoire serait pire sans la présence des Casques bleus.

En général, l'intervention de la communauté internationale en Côte d'Ivoire a été adéquatement adaptée aux conditions politiques et militaires sur le terrain. Laurent Gbagbo n'a virtuellement pas d'aviation militaire, et l'ONUCI, avec l'aide de la France, a réussi à neutraliser ses armes lourdes, une situation qui diffère beaucoup de celle de la Libye. Nous devons néanmoins être humbles dans nos attentes quant aux résultats de toute intervention externe. Nous sommes régulièrement en contact avec le président Ouattara et son premier ministre Soro et insistons pour que les forces qui luttent en leur nom, fassent preuve de retenue et ne commettent pas d'actes de violence contre la population civile, de pillages ou autres excès. Nous sommes encouragés par les directives données par le président Ouattara et le premier ministre Soro, demandant à leurs forces de faire preuve du plus haut respect à l'égard des civils, et par leurs appels en faveur d'enquêtes internationales transparentes sur toutes les violations des droits de l'homme qui sont signalées. Nous avons aussi exprimé notre inquiétude par rapport à la violence perpétrée par les forces pro-Gbagbo aux représentants de son régime en déclin. Nous avons clairement indiqué que tous les acteurs, quel que soit le côté auquel ils sont affiliés, seront tenus responsables des crimes de guerre ou autres atrocités qu'ils auront commis.

Dans le reste de mes propos aujourd'hui, je voudrais donner une perspective des mois prochains et de certaines priorités spécifiques de notre politique.

Je serais heureux de répondre ensuite à vos questions, mais aussi d'écouter vos idées et vos suggestions.

Certains d'entre vous sont peut-être familiers avec les cinq points principaux de notre politique africaine : renforcer la démocratie et la gouvernance ; contribuer à l'atténuation des conflits ; promouvoir la croissance économique et le développement ; concourir à la solution des questions de santé ; et travailler au règlement de certains problèmes transnationaux. Au cours des deux dernières années, l'Afrique a fait des gains dans certains domaines, a maintenu le statu quo dans d'autres, et a connu quelques revers.

Le récent référendum au Soudan méridional a été un grand accomplissement pour le pays et aussi pour toute l'Afrique. Il y a un an, l'Accord de paix global semblait menacé d'échec. Nous avons réagi en renforçant notre engagement diplomatique et en accroissant nos contributions en personnel et en matériel. Nos partenaires internationaux, notamment l'ONU et l'UA, ont dirigé les négociations sur le référendum et son déroulement, mais nos interventions à des moments cruciaux ont aidé à maintenir le progrès et l'élan. C'est l'un de nos plus grands accomplissements des deux dernières années.

Des initiatives diplomatiques à plus petite échelle mais tout aussi intenses, menées en collaboration avec la CEDEAO, nos partenaires européens et les dirigeants guinéens, ont permis d'éviter qu'une guerre n'éclate en Guinée-Conakry, et ont mis le pays sur la voie d'une transition qui a conduit aux élections crédibles de l'an dernier. De même, notre collaboration avec la CEDEAO a facilité l'éventuelle transition à un gouvernement démocratiquement élu au Niger.

J'aurais voulu pouvoir inclure le Zimbabwé et Madagascar sur la liste de pays qui ont fait des progrès l'an dernier, mais il est clair que la situation reste au point mort alors que leurs dirigeants entêtés cherchent encore à manipuler le processus démocratique en leur faveur. Par ailleurs, la répression politique accrue et la stagnation économique en Érythrée ont fait de ce pays l'équivalent de la Corée du Nord.

Au cours de l'année à venir, nous entendons nous consacrer, en collaboration étroite avec nos partenaires d'Afrique et d'ailleurs, à relever les nombreux défis qui se posent dans ce continent tout en tirant parti des grandes possibilités qui y existent déjà. L'événement le plus historique pour l'Afrique subsaharienne cette année sera vraisemblablement l'accession du Sud-Soudan à l'indépendance le 9 juillet 2011. Le référendum n'était qu'un des éléments d'un processus toujours inachevé. Le Nord et le Sud doivent encore négocier et appliquer une vaste gamme d'accords, et le Sud-Soudan doit commencer à construire les fondements d'un gouvernement stable et d'une économie dynamique. Les États-Unis ont déjà affecté des centaines de millions de dollars à l'exécution de l'Accord de paix global et nous devrons y rester engagés au cours des mois et des années à venir.

Les 17 élections nationales prévues cette année en Afrique méritent également mention. Bien que la démocratie comporte plus que des élections, celles-ci peuvent être perçues comme un baromètre de la gouvernance générale et nous devons nous appliquer à favoriser leur succès. L'élection qui doit se tenir en République démocratique du Congo en novembre revêtira une importance cruciale en vue de consolider la paix encore fragile et de renforcer la confiance populaire dans ce gouvernement. Le peuple congolais et la communauté internationale s'inquiètent de plus en plus vivement de la performance du gouvernement dans des domaines tels que la primauté du droit, la corruption, les droits de l'homme et la réforme du secteur de la sécurité.

Les conflits tenaces au Darfour, en Somalie et dans l'est de la RDC demeureront sans doute des domaines de préoccupation majeure au cours des douze prochains mois. Nous avons récemment chargé un diplomate chevronné, l'ambassadeur Dane Smith, d'intensifier nos efforts en faveur d'un règlement du conflit au Darfour. D'autre part, l'ambassadeur Princeton Lyman vient d'être désigné la semaine dernière comme l'envoyé spécial du président, en remplacement de Scott Gration. Nous encourageons les mouvements armés qui ne participent pas au processus de paix de Doha à envoyer une délégation à Doha pour essayer de résoudre ce problème. La perspective d'une normalisation des relations entre Khartoum et les États-Unis, telle que la décrit la feuille de route présentée par le sénateur Kerry aux autorités du nord du Soudan il y a quelques mois, constitue également un nouveau contexte pour développer des relations diplomatiques constructives entre Khartoum et Washington.

En ce qui concerne la Somalie, l'an dernier nous avons élaboré une approche modifiée relative à cette crise qui dure depuis vingt ans. Nous l'appelons une « stratégie à deux voies » car elle prévoit le maintien de l'appui au gouvernement fédéral de transition mais reconnaît aussi le rôle potentiel que pourraient jouer d'autres acteurs en vue de mettre fin au conflit et de fonder des institutions gouvernementales de base. Sans aucun doute, le gouvernement de transition reste faible et fortement tributaire de la Mission de l'Union africaine en Somalie, l'AMISOM, pour sa sécurité et sa survie. Son mandat expire en août et ses membres devront trouver un moyen crédible d'en assurer la légitimité future. Quant à l'autre volet de notre stratégie à deux voies, nous entendons continuer à soutenir l'AMISOM et à accroître notre engagement et notre appui en faveur du Somaliland, du Puntland et d'entités administratives locales et de groupes de la société civile dans le centre-sud de la Somalie, telle l'administration locale actuelle de Galguduud.

Le passage de la secrétaire d'État Hillary Clinton à Goma en 2009 a souligné l'importance que nous attachons à la cessation de la violence dans la partie orientale de la RDC. Nous comptons redynamiser nos efforts diplomatiques au cours des prochains mois, grâce notamment à la présentation d'une stratégie révisée. Nous avons entendu de nombreux appels à la désignation d'un envoyé spécial itinérant, mais nous pensons, pour diverses raisons, que nos ambassadeurs et leurs équipes à Kinshasa, à Kigali et dans d'autres capitales sont dans une excellente position pour s'attaquer à ces problèmes.

L'opération de maintien de la paix des Nations unies, la MONUSCO, a elle aussi un rôle capital à jouer au Congo et nous explorons les moyens d'en améliorer la capacité et d'en renforcer le mandat. La réforme du secteur de la sécurité revêt un aspect vital en vue d'accroître le professionnalisme de l'appareil militaire de la RDC et d'en éliminer les éléments responsables d'atrocités passées. La récente loi américaine Dodd-Frank sur les « minéraux des conflits » nous donne un outil de plus pour améliorer la situation en RDC.

Au cours de mes quarante ans de carrière, j'ai vu beaucoup de situations jugées « insolubles » finir par se régler, à la grande surprise des pessimistes. C'est pourquoi j'ai appris à être persistant et à employer les outils dont nous disposons. En dépit du manque de progrès au Zimbabwé, à Madagascar et en Érythrée, nous ne relâcherons pas nos efforts. On ne gagne pas un match de basket-ball par un smash époustouflant ou un tir de vingt mètres. Ces paniers-là ne sont décisifs que si on a réussi à maintenir le score au moyen, surtout, de tirs courts, répétitifs, peu spectaculaires, des tirs ordinaires de l'intérieur des couloirs. Il en va de même de la diplomatie.

Pleinement conscient de l'importance stratégique de l'Afrique, le gouvernement Obama est résolu à focaliser davantage l'attention sur sa promesse et son potentiel énormes. Ce fait revêt une importance particulière dans le domaine économique, où on prend de plus en plus conscience des potentialités de l'Afrique en tant que marché à forte croissance et en tant que lieu de destination des investissements. Nous demeurons très attachés au renforcement et à la redynamisation de l'AGOA et prévoyons avec un vif intérêt de participer au Forum de l'AGOA qui se tiendra en juin prochain à Lusaka, en Zambie. Mais il nous faudra faire davantage dans le domaine des affaires pour rester compétitifs.

Je n'ai abordé que quelques-uns des problèmes et des événements prioritaires que nous prévoyons cette année. Mon équipe va également s'atteler à diverses autres tâches diplomatiques « normales » de dimension internationale, par exemple la préparation de la prochaine Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui aura lieu en Afrique du Sud, la mise en ouvre de programmes destinés à améliorer la sécurité alimentaire et la santé, la promotion de la coopération économique régionale, une attention accrue à la condition des femmes et des filles, un dialogue plus suivi avec la société civile et la jeunesse, et la défense des droits des handicapés. Mais nous engageons également le dialogue afin de faire face aux nombreux défis qui se posent en Afrique.

Je vous remercie de votre attention.

SOURCE : US Department of State

lundi 11 avril 2011

Campus d'Ambondrona Construction d'un laboratoire mixte




La transformation des déchets à impact toxicologique et microbiologique est l'objectif du laboratoire. L'environnement et le domaine de la santé en sont bénéficiaires.



Une grande première dans la coopération universitaire à Mahajanga. L’université d’Ambondrona, plus spécialement la Faculté des Sciences, vient d’obtenir un laboratoire mixte international biotechnologique environnement et santé (LMI-BES). C’est le fruit d’une convention de coopération entre les universités de Nantes et de Mahajanga, signée en mars et qui s’étalera sur quatre années. Le projet est financé par l’établissement supérieur français, à hauteur de 200 millions d'ariary, et les travaux s’achèveront vers la fin du mois de juillet. « Le laboratoire se chargera de la transformation des déchets. Un conteneur de 30 m3 d’équipements sera bientôt débarqué à Mahajanga. Des chercheurs de l’Université de Nantes seront également sur place pour collaborer avec leurs homologues locaux », a expliqué le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Antoine Rabesa Zafera. Valorisation Le démarrage des travaux de construction du labo a été inauguré par la pose de la première pierre, samedi 9 avril, à laquelle le ministre et non moins président de l’université de Mahajanga a assisté. Le doyen de la Faculté des Sciences, le personnel de l’université et les autorités locales ont été également présents. L’objectif de la mise en place de ce laboratoire est de fédérer les forces de recherche autour de deux axes. Il s'agit de la transformation des déchets environnementaux, à impact toxicologique et microbiologique. Ensuite, on se focalisera sur la valorisation des produits naturels de la région de Mahajanga dans le domaine de la santé (maladies cardio-vasculaires et cancer). Un comité de pilotage sera dirigé par le Dr Pierre Pacaud du LMI et Jean-François Rajaonarison. Par ailleurs, c’était également l’occasion pour inaugurer l’Institut de biologie appliquée (IBA), anciennement appelé Unité de formation professionnalisante à Ambondrona. La formation y est payante et la sélection est rigoureuse. L’agriculture, l’élevage, la bio-hydro système ainsi que l’environnement sont les quatre filières existantes. « Le nombre des matières, le nombre des contrôles, et le système sont différents de ceux des autres facultés. Vous devez faire preuve de bonne conduite et de comportement vis-à-vis de vos parents, car la formation est payante. J’affectionne surtout les étudiants brillants », s’est adressé Antoine Rabesa Zafera, lors de son entretien avec les étudiants de l’IBA.

Le développement durable fait débat


Patrick Rajaonary (2e à g.) ne croit pas du tout à la réalisation du développement durable

Le bouleversement climatique nous interpelle à adopter un nouveau type de développement. Mais les actions pour y parvenir restent encore sommaires.

La lutte contre la pauvreté, l'égalité entre les hommes et les femmes ou la lutte contre la corruption sont-elles une réalité dans la Grande île ? Si telle est la situation, le développement durable en est une. Mais ce sont simplement des thèmes qui ont été débattus depuis des dizaines d'années dont les résultats restent à désirer, a déclaré Patrick Rajaonary, président directeur général de la société de la papeterie malgache ou PAPMAD et intervenant lors de la conférence-débat organisée hier à Anosy, par le Centre d'Études diplomatiques et stratégiques sur le thème « Développement durable à Madagascar: réalité ou utopie ? ». Ainsi, l'intervenant fait référence à l'inexistence de résultats probants depuis des années en matière de protection de l'environnement. « Le bilan environnemental s'avère négatif aujourd'hui. Et le milieu écologique se dégrade même d'année en année », continue t-il. L'augmentation de déchet de sachet en plastique, non biologiquement dégradable, la déforestation et le trafic de bois de rose constituent des exemples de cette destruction de l'environnement. Manque d'engagement Mais est-ce des raisons pour baisser les bras ? « Non », rétorque Gilbert Ahnee, journaliste, Administrateur au sein de l'Express de Madagascar. Car la situation se dégrade et menace la génération future. « Les sardinelles toxiques tuant les 16 personnes à Toliara seraient dues à la montée de la température. Et à Bengladesh, les 30% de terres vont être prochainement inondées, entrainant plus des 30 millions de réfugiés climatiques », argumente-t-il. Le fond du problème pour faire décoller le processus d'un développement durable vient des entrepreneurs. « À Madagascar, le problème vient de l'inexistence de reinvestissement. Les bénéfices sont surtout destinés à acheter des voitures et des jouets de luxe pour la famille », dénonce Gilbert Ahnee. Il faut, par ailleurs, mentionner que, d'autres sociétés, conscientes de l'importance du développement durable, ont déjà engagé des activités qui vont dans ce sens. Entre autres, la société Holcim qui a investi 2 000 000 de dollars pour réduire l'émission de gaz carbonique, et la banque BFV/SG s'est engagée dans le domaine de l'éducation, le reboisement et la santé de la population. Le manque d'un engagement politique fort de la part de l'État, l'insuffisance de la sensibilisation envers les citoyens et l'absence des actions concrètes dans tous les secteurs de productions restent des freins qui entravent la mise en place du processus du développement durable.

Protection de l’environnement: Les grandes sociétés donnent le mauvais exemple !

En début de semaine, un amoureux de la nature –il en existe et beaucoup- a photographié une camionnette envoyée, suivant renseignement, par la société pétrolière Shell. Ce véhicule jetait allègrement des filtres à huile usagés dans la nature, plus précisément à Manapatanana, sur la route de l’aéroport, après la savonnerie Fitiavana, à Mahajanga. Dans la mangrove, qui plus est !

Les moins spécialistes d’entre nous l’auront compris quand même : les résidus d’huile déposés dans ces filtres hors d’usage sont toxiques et dangereux, et évidement pas biodégradables, loin s’en faut ! Quand à la mangrove, on sait que leur biodiversité est fragile, et leur extrême utilité indéniable. Si Mahajanga peut s’enorgueillir d’être la première fournisseuse en produits halieutiques du pays, c’est grâce à ses mangroves qui s’étendent par intermittence sur des kilomètres, de part et d’autre de la ville. Les forêts de palétuviers sont de merveilleux viviers de biodiversité animale et végétale. Ces plantes debout dans l’eau saumâtre sur leurs maigres racines aériennes fourmillent de milliers d’espèces de bêtes utiles à la vie. On comprend bien les dégâts provoqués par ces déchets d’hydrocarbure qui auraient gagné à être recyclés au lieu d’être jetés ainsi inconsciemment dans la nature. A Manapatanana, à marée haute, l’eau de mer affleure parfois les bas côtés de part et d’autre de la chaussée. A marée basse, elle ramène les cochonneries de Shell avec elle et en empoisonne tout sur son passage. La responsabilité de la commune est aussi engagée, car c’est elle qui permet l’existence de ce dépôt d’ordures à cet emplacement. D’autant plus que celui-ci défigure les lieux, au grand dam des visiteurs qui rejoignent la ville au départ de l’aéroport, ou du village touristique d’Amborovy.

Présente depuis l’an 2000 dans la grande île, la société Shell verse à ses heures dans les œuvres de bienfaisance, comme le 1er décembre 2008 où elle a offert cinq millions deux cent mille Ariary pour une association de lutte contre la prolifération du VIH-SIDA. On ne peut que saluer ce genre d’initiative citoyenne. Mais, qu’elle soit également un exemple dans la protection de l’environnement ! Elle n’est cependant pas la seule à être blâmable sur ce plan : il est très probable que les autres sociétés d’hydrocarbure et autres agissent de même. Elles aussi doivent changer de comportement, sinon, c’est le devoir de l’Etat de les y obliger.

samedi 9 avril 2011

Marché des pierres de Madagascar: Les pierres synthétiques pullulent

Le marché des pierres de Madagascar et leur réputation sont fortement ébranlés par des pratiques peu orthodoxes. Selon un entrepreneur d’Antsirabe, des opérateurs Srilankais sont depuis quelques temps en train de ternir l’image des pierres de Madagascar. Ils emploieraient des individus dont la tâche serait de semer dans les carrières des pierres synthétiques, et ce à l’insu des exploitants. Les ouvriers des carrières ne s’en rendant pas compte, s’acharnent vainement à vendre les pièces à prix fort car la limpidité des pièces est avérée. Ces pierres synthétiques ne sont découvertes que par des experts ou des professionnels des pierres précieuses.

C’est une des grandes difficultés rencontrées sur le marché des pierres aujourd’hui, déplore cet opérateur qui tient un stand au Rarihasina à l’occasion du Gem’s market mensuel dans la capitale.

Depuis la crise, les exportations de pierres, tous genres confondus, diminuent. Cet opérateur d’Antsirabe avoue que depuis deux ans, il n’exporte plus que vers le Canada si auparavant, il avait des clients en Suisse, en Allemagne. « En quantifiant, je n’exporte plus que 15% de ma production contre près de 35% auparavant », avoue-t-il. Il regrette que les clients ne lui accordent plus leur confiance tant que la crise politique perdure. Selon ses dires, ces clients n’ont pas vraiment confiance quand le régime en place n’est pas reconnu par la communauté internationale.
Peu de soutien du ministère

En tout cas, cet entrepreneur se plaint des comportements du ministère des Mines. De son point de vue, le ministère ne les écoute pas. « Comment un petit entrepreneur tel un lapidaire peut-il louer un stand à trois (3) millions d’ariary lors du Salon international des mines ? Nos suggestions pour un appui du ministère n’ont reçu aucune réponse, dit-il, alors que c’est une opportunité pour reconquérir le marché international ».

« Développement durable : réalité ou utopie ? »

Tout le monde s’accorde à reconnaître que les crises politiques et sociales à répétition qu’on a connues depuis l’Indépendance ne sont pas favorables à un développement du pays. Dans ces conditions, peut-on encore envisager un développement durable à Madagascar ?

Une conférence internationale va se tenir au Carlton (Anosy) en début de semaine avec pour thème : « Développement durable à Madagascar : réalité ou utopie ? ». Si a priori on peut penser qu’une telle conférence tombe bien mal à propos aujourd’hui compte tenu de la situation (politique et sociale) qui prévaut dans le pays, il n’en demeure pas moins qu’on ne peut pas toujours se satisfaire de la situation présente.

Effectivement, la moindre des choses (du moins pour les dirigeants actuels) est de se projeter dans l’avenir et de prévoir que les problèmes actuels seront certainement résolus une fois pour toutes, un jour ou l’autre. Dans ces conditions, la question devient un sujet d’actualité En réponse, une chose est sûre : le pays dispose suffisamment de toutes les ressources nécessaires et requises (compétences humaines, ressources naturelles…) pour espérer profiter d’un développement durable.

A dire vrai, un développement durable à Madagascar ne relève pas d’une utopie, à condition toutefois qu’il existe une réelle volonté politique des dirigeants (qui qu’ils soient) d’exploiter toutes les ressources disponibles à des fins profitant à la grande majorité de la population. Autrement dit, une meilleure redistribution équitable des richesses créées est impérative pour atteindre cet objectif.

Si l’on ne considère que les grands projets miniers présents et à venir, les richesses qui en seront tirées devraient permettre à une grande partie de la population d’en tirer profit. Cependant, on craint fort que cela ne profite qu’à une classe de privilégiés comme ce fut le cas auparavant.

Bien évidemment, le respect des règles et normes de l’Initiative de transparence des industries extractives (EITI), en termes de transparence de gestion des richesses tirées des ressources minières et pétrolières auxquelles Madagascar s’efforce de se conformer, est plein d’espoir dans le sens de la bonne gestion des ressources tirées de ces richesses. Mais ce n’est pas encore le cas aujourd’hui.

Qui plus est, outre ces richesses minières et pétrolières, Madagascar peut encore se prévaloir de devenir dans l’avenir le premier fournisseur de produits alimentaires (d’origine animale ou végétale) pour toute la région. Cette capacité devrait accorder à la Grande île un très bel avenir. A condition toutefois que toutes les conditions soient réunies pour permettre à Madagascar de devenir un grand producteur de produits agricoles et un pays d’élevage de premier plan.

On verra si les intervenants partageront cette conviction lors de leurs interventions respectives. Parmi ces intervenants, on notera la présence d’un représentant de l’Ecole supérieure des Hautes études commerciales (HEC Paris), de Patrick Rajonary, PDG de la Papmad, de Mirana Ranarivelo, chef de département « développement durable » de la société Holcim, de Philippe Lame, PDG de la BFV-SG et de Gilbert Ahnee, journaliste mauricien. Notons que cette conférence est organisée par le Centre d’études diplomatiques et stratégiques de Madagascar (CEDS) en partenariat avec la HEC Paris au Carlton ce lundi 11 avril.

vendredi 8 avril 2011

Produits Bio : Madagascar a une place à prendre

Quelques 800 producteurs ont déjà bénéficié d’un appui de l’Ong italienne Reggio Terzo Mondo. Cet organisme travaille sur les axes Rn7 et Rn2.

Madagascar a une place à prendre sur le marché des produits biologiques. C’est ce qu’a laissé entendre, le coordinateur de projets de l’Ong Reggio Terzo Mondo (Rtm), Edmond Randrianarivony, hier lors d’un atelier de réflexion sur le développement de l’agriculture biologique, qui s’était tenu au Cneagr à Nanisana. Ce technicien a fait savoir que certains produits demandés sur le marché sont exploitables à Madagascar.

Epices. Edmond Randrianarivony d’expliquer que les filières comme les épices et les huiles essentielles peuvent constituer d’importants marchés pour les producteurs malgaches. «Les producteurs malgaches ont tout à gagner et ont tout pour se faire une bonne place», note toujours l’interlocuteur. Faut-il noter que les professionnels qui travaillent déjà dans ces filières se sont imposés et ont réussi leur percée. C’est le cas de la filière huile essentielle d’un opérateur économique d’Antsirabe.

Selon toujours les explications du coordinateur de projets de l’ong Rtm, les produits biologiques du fait du label «bio», garantissant un prix très onéreux pour les articles, peuvent constituer une source de revenu pérenne pour les agriculteurs. Faut-il aussi rappeler que le développement de la filière bio est gage de commerce équitable.

Certification. Malgré l’existence de la demande et le fort potentiel dont dispose le secteur agricole malgache, le développement de la filière bio bute encore sur un certain nombre de problèmes dont notamment, celui se rapportant à la certification. Faut-il noter que jusqu’à présent, un seul opérateur économique a obtenu sa certification «Bio».

La démarche, il faut le reconnaître n’est pas aisée et les petits producteurs, comme ceux bénéficiant des appuis de l’Ong Reggio Terzo Mondo, à moins qu’ils fassent une demande collective, c'est-à-dire au nom d’un association ou d’un groupement, auront beaucoup de mal à y arriver.

Un point important mentionné par les techniciens, hier à Nanisana, concerne la difficulté pour convaincre les agriculteurs à abandonner l’utilisation des engrais chimiques. Faut-il rappeler que l’agriculture biologique prône l’utilisation exclusive d’engrais naturels.

Les plantes aquatiques offrent d’importants potentiels à exploiter


Plutôt méconnues, les plantes aquatiques malgaches sont pourtant richement diversifiées selon l’équipe du Missouri botanical garden (MBG). Cette institution a réalisé l’année dernière un inventaire des plantes aquatiques le long du fleuve Mangoro, plus précisément entre Amboasary et Mahanoro. Ces travaux ont permis de recenser 111 familles réparties dans 263 genres et 303 espèces. Outre la portée scientifique de tels travaux, ceux-ci contribuent à faire mieux connaître ces plantes et leur rôle. Le MBG rappelle que la pollinisation est généralement assurée par les animaux ou par l’eau. Dans le second cas, les fleurs des plantes enracinées au fond sont ramenées à la surface par des pédoncules floraux. C’est le cas du nénuphar ou Nymphaea. Une fois libérées, les graines flottent et sont transportées plus loin. Elles doivent être percées par une petite bestiole ou par l’action de l’eau, puis couler et germer au fond de l’eau. De nombreuses plantes aquatiques sont comestibles à commencer par le riz dont la consommation malgache arrive juste après celle des Birmans si l’on se réfère aux données de la FAO. A part le riz, il y a aussi le taro, le cresson, la jacinthe…. Cette dernière est un indicateur d’eau polluée. D’où l’invasion de cette plante dans les eaux stagnantes de certains quartiers de la capitale.

Mais il ne faut pas non plus oublier que la jacinthe d’eau qui est une espèce envahissante peut s’apprêter à la production de biogaz et de compost. Des essais ont été déjà menés par un centre de recherche de la capitale. De plus, la jacinthe d’eau est utilisée dans l’alimentation porcine. Comme quoi, les plantes aquatiques, mêmes celles qu’on considère comme insignifiantes, jouent un rôle important dans plusieurs secteurs. Sinon, la MBG rappelle que pour survivre dans l’eau, les plantes qui s’y acclimatent ont différentes armes : la racine émerge d’une manière ascendante et fixe l’oxygène. C’est le cas des racines pnematophores (ou racines aériennes) des palétuviers, ces plantes qui constituent l’essentiel des mangroves. Notons que les mangroves procurent des ressources importantes tant forestières que halieutiques pour les populations vivant près de ces milieux. En effet, les mangroves abritent d’importantes flores et faunes dont les bébés crevettes. Toutes ces caractéristiques sont procurées par les palétuviers, des plantes aquatiques également connues pour leurs racines-échasses sur lesquelles des espèces comme certains crabes se fixent.

Sinon, la tige des plantes aquatiques présente des sacs aérifiées permettant la flottaison. La tige de la plante appelée « volondrano » ou Ludwigia octovalvis dispose de ces sacs. Quant à cette plante, elle fait partie de la pharmacopée de la médecine traditionnelle. Pour ce qui est des feuilles des plantes aquatiques, elles flottent au-dessus de la surface de l’eau assurant la photosynthèse de toute la plante. Celles qui sont submergées sont très découpées permettant à la plante de filtrer une grande quantité d’eau, d’oxygène et de gaz carbonique dissous dans l’eau. Le MBG rappelle que les plantes aquatiques vivent partiellement ou totalement dans l’eau, que celle-ci soit douve, salée, saumâtre, stagnante ou à fort débit, à température élevée ou non. Et selon leur mode de vie, elles peuvent être totalement immergées, émergées ou flottantes.

jeudi 7 avril 2011

Commune Didy: Pour la protection du massif d’Ambohilero

La commune et les communautés villageoises (VOI) de la commune rurale de Didy, district d’Ambatondrazaka, région d’Alaotra-Mangoro se sont décidées à reboiser la zone de droit d’usage communautaire pour limiter la pression anthropique dans le massif forestier d’Ambohilero, à la fin du mois dernier. Le reboisement a été effectué à Sahafasenina, une localité située à 5 km au nord d’Ambohijanahary, chef-lieu de la commune.

Au total, 6.200 pieds d’Eucalyptus gamaldulensis ont été plantés sur un terrain de 5 ha. Des associations villageoises œuvrant dans la protection de l’environnement ont bénéficié également de 2.000 autres pieds pour reboiser un terrain de 2 ha.

La campagne de reboisement a été marquée par une forte mobilisation des agents des services techniques déconcertés de l’Etat comme la gendarmerie, l’agriculture et élevage, la santé, l’éducation nationale et des projets d’appui entre autres le projet de conservation et de gestion de l’écosystème forestier (Cogesfor). L’objectif est de limiter autant que possible la pression anthropique sur le massif forestier d’Ambohilero dont la hausse de la demande en combustible énergétique et l’exploitation forestière illicite. En effet, avec ses 117.000 ha de forêts naturelles, la commune et les communautés veillent à sa gestion durable en inscrivant le reboisement communal et communautaire annuel dans leur plan de développement.

Le reboisement figure aussi parmi les activités des VOI gestionnaires des forêts dans le cadre de leur contrat de transfert de gestion.

Le projet Cogesfor, financé par le Fonds français pour l’environnement mondial (Ffem), a assuré l’appui technique et le financement de l’opération. Le projet a assuré l’approvisionnement en graines et la formation des groupements paysans dans les techniques de pépinière.

Office National de l’Environnement: Procédure légale suivie par WISCO

Le staff de l’Office National de l’Environnement (ONE), dirigé par son directeur général Rakotoary Jean Chrysostome et le président de Wuhan Iron and Steel Corporation (WISCO) et ses proches collaborateurs ont rencontré la presse lundi dernier au siège de l’ONE à Antaninarenina. L’objectif étant de montrer que le consortium chinois qui a obtenu le permis d’exploitation de minerai de fer à Soalala suit bien la procédure en vigueur, pour l’obtention du permis environnemental.

En effet, selon Mme Lantosoa Rakotonianina, gérante du Cabinet d’Etudes Environnementales et d’Expertise Industrielle qui est chargé par les Chinois de WISCO de mener les études d’études environnementaux proprement dites en leur nom, le cas de WISCO est différent de celui de QMM par exemple, puisque dans la région de Soalala où sera installée la future usine d’extraction, la biodiversité ne sera pas chamboulée de fond en comble, puisqu’elle n’est constituée que de savanes et de steppes. Le versement des fameux 100 millions de dollars n’exempt visiblement pas WISCO de suivre rigoureusement la procédure légale en vigueur, pour l’obtention du permis environnemental sans lequel rien ne pourra démarrer. Le DG de l’ONE, quant à lui, a affirmé que la population concernée par le projet ne sera pas en reste, puisqu’elle sera associée au processus de décision : ses avis seront sollicités, et elle devra bénéficier en premier lieu des impacts positifs du projet, tant sur le plan social qu’économique.

Ainsi, le forage débutera fin mai, et l’objectif de l’Etat via l’ONE est que les impacts environnementaux soient autant que possible moindres. Le président de WISCO, qui a fait un discours en chinois, a donné toutes les garanties possibles : WISCO est un consortium sérieux, respectueux de l’environnement et qui suit rigoureusement les lois en vigueur dans les pays dans lesquels il intervient.

dimanche 3 avril 2011

Faune et flore. Le réflexe environnemental manque

L'éducation environnementale constitue la base pour un changement de comportement. Mais elle n'est pas encore systématique.

L'éducation environnementale n'est-elle pas une perte de temps pour préserver la biodiversité et la forêt malgache face à la croissance de la dégradation de l'environnement ? « Elle constitue un pilier pour consolider la protection de l'environnement », argumente Claude Rakoto, chef de service de l'éducation environnementale pour le développement durable au sein du ministère de l'Environnement et des Forêts, lors de l'atelier national d'harmonisation et de capitalisation sur l'éducation environnementale la semaine dernière à Anosy.
Ainsi, l'éducation environnementale devrait créer un réflexe au niveau de toutes les franges de population devant la dégradation de l'environnement.
Ignorance et nécessité
« Car l'éducation environnementale touche tout le monde. L'éducation formelle concerne les enfants et les jeunes à l'école. Celle non formelle s'applique aux futurs décideurs tels que les futurs cadres et hauts fonctionnaires, ou les élèves policiers. Mais, il y a également l'éducation informelle donnée à chaque citoyen », continue Claude Rakoto. Malgré toutes ces formes d'éducation depuis des dizaines d'années, elles n'ont pu empêcher ni les feux de tavy ni la chasse excessive de lémuriens ou d'oiseaux. « Car elles n'ont encore ni conscientisé ni entraîné un réflexe pour la société », explique le chef de service de l'éducation environnementale pour le développement durable.
Aussi, si la population locale y compris les décideurs locaux ont compris l'intérêt de la préservation de l'environnement, ils ont préservé la forêt et sa biodiversité. Mais la pauvreté des gens entraîne également un échec dans l'éducation sur l'intérêt de la préservation du milieu naturel. « La population exploitant le minerai d'or au
détriment de la forêt de Daraina n'a compris l'intérêt de l'environnement qu'une fois les sources d'eau asséchées. Car l'or procurait plus de 200 000 ariary en une journée alors que le travail sur la rizière en une année ne pourrait atteindre cette somme si la récolte était mauvaise. C'est normal si les villageois laissent tomber toutes les éducations
données », souligne une
responsable d'un organisme international.
Mais cette situation ne doit pas décourager. « Car les programmes qui améliorent l’accès et la qualité de l’éducation en matière d’environnement sont des interventions capitales pour le changement à long terme », conclut Bruno Maes, représentant de l’UNICEF à Madagascar.

Préservation de la mangrove


La faune et la flore côtières constituent des préoccupations du ministère de l'Environnement. La sauvegarde des mangroves est essentielle.

Réussite totale de l'opération de reconstitution de la mangrove à Antsahapano-Ambanja. Initiée l'année dernière, la plantation de palétuviers a continué la semaine dernière. Ainsi, près 300 000 boutures ont déjà été mises en terre, sur une superficie côtière de 18 ha.
Les élèves et les populations locales ont pris part activement, sous la direction des autorités régionales et du district d'Ambanja. Les partenaires dans la protection de l'environnement et des forêts n'ont pas été en reste. Tous sont convaincus de la nécessité de sauver et de sauvegarder la mangrove.
« Nous devons être conscients que nous sommes responsables de l'état actuel de la forêt de mangrove », a fait remarquer Fety Jaovanona, maire d'Ambanja.
Inconscience
Son exploitation sauvage dans la baie d'Ambaro a achevé de dégarnir le front de mer. De fait, 80 à 90% des maisons à Nosy be et à Ambanja sont construites en bois de palétuviers. De même, des hôtels en utilisent. Certaines personnes produisent du charbon à partir de cette essence.
Résultat : les forêts de mangrove s'amincissent et les poissons de mer se font rares, car ils ne trouvent plus où déposer les œufs. Pire, les bords de mer s'effondrent, car il n'y a plus de végétation pouvant amortir les vagues.
« Pour un palétuvier coupé, il faudrait en planter au moins dix », a suggéré le secrétaire général de la région Diana, Arsène Banoma;
Il est venu à Antsahampano spécialement pour encourager l'initiative de reconstitution de la mangrove. La communauté villageoise Vondron’olona ifotony se charge de l'entretien du reboisement.