vendredi 8 avril 2011
Les plantes aquatiques offrent d’importants potentiels à exploiter
Plutôt méconnues, les plantes aquatiques malgaches sont pourtant richement diversifiées selon l’équipe du Missouri botanical garden (MBG). Cette institution a réalisé l’année dernière un inventaire des plantes aquatiques le long du fleuve Mangoro, plus précisément entre Amboasary et Mahanoro. Ces travaux ont permis de recenser 111 familles réparties dans 263 genres et 303 espèces. Outre la portée scientifique de tels travaux, ceux-ci contribuent à faire mieux connaître ces plantes et leur rôle. Le MBG rappelle que la pollinisation est généralement assurée par les animaux ou par l’eau. Dans le second cas, les fleurs des plantes enracinées au fond sont ramenées à la surface par des pédoncules floraux. C’est le cas du nénuphar ou Nymphaea. Une fois libérées, les graines flottent et sont transportées plus loin. Elles doivent être percées par une petite bestiole ou par l’action de l’eau, puis couler et germer au fond de l’eau. De nombreuses plantes aquatiques sont comestibles à commencer par le riz dont la consommation malgache arrive juste après celle des Birmans si l’on se réfère aux données de la FAO. A part le riz, il y a aussi le taro, le cresson, la jacinthe…. Cette dernière est un indicateur d’eau polluée. D’où l’invasion de cette plante dans les eaux stagnantes de certains quartiers de la capitale.
Mais il ne faut pas non plus oublier que la jacinthe d’eau qui est une espèce envahissante peut s’apprêter à la production de biogaz et de compost. Des essais ont été déjà menés par un centre de recherche de la capitale. De plus, la jacinthe d’eau est utilisée dans l’alimentation porcine. Comme quoi, les plantes aquatiques, mêmes celles qu’on considère comme insignifiantes, jouent un rôle important dans plusieurs secteurs. Sinon, la MBG rappelle que pour survivre dans l’eau, les plantes qui s’y acclimatent ont différentes armes : la racine émerge d’une manière ascendante et fixe l’oxygène. C’est le cas des racines pnematophores (ou racines aériennes) des palétuviers, ces plantes qui constituent l’essentiel des mangroves. Notons que les mangroves procurent des ressources importantes tant forestières que halieutiques pour les populations vivant près de ces milieux. En effet, les mangroves abritent d’importantes flores et faunes dont les bébés crevettes. Toutes ces caractéristiques sont procurées par les palétuviers, des plantes aquatiques également connues pour leurs racines-échasses sur lesquelles des espèces comme certains crabes se fixent.
Sinon, la tige des plantes aquatiques présente des sacs aérifiées permettant la flottaison. La tige de la plante appelée « volondrano » ou Ludwigia octovalvis dispose de ces sacs. Quant à cette plante, elle fait partie de la pharmacopée de la médecine traditionnelle. Pour ce qui est des feuilles des plantes aquatiques, elles flottent au-dessus de la surface de l’eau assurant la photosynthèse de toute la plante. Celles qui sont submergées sont très découpées permettant à la plante de filtrer une grande quantité d’eau, d’oxygène et de gaz carbonique dissous dans l’eau. Le MBG rappelle que les plantes aquatiques vivent partiellement ou totalement dans l’eau, que celle-ci soit douve, salée, saumâtre, stagnante ou à fort débit, à température élevée ou non. Et selon leur mode de vie, elles peuvent être totalement immergées, émergées ou flottantes.