lundi 11 avril 2011

Le développement durable fait débat


Patrick Rajaonary (2e à g.) ne croit pas du tout à la réalisation du développement durable

Le bouleversement climatique nous interpelle à adopter un nouveau type de développement. Mais les actions pour y parvenir restent encore sommaires.

La lutte contre la pauvreté, l'égalité entre les hommes et les femmes ou la lutte contre la corruption sont-elles une réalité dans la Grande île ? Si telle est la situation, le développement durable en est une. Mais ce sont simplement des thèmes qui ont été débattus depuis des dizaines d'années dont les résultats restent à désirer, a déclaré Patrick Rajaonary, président directeur général de la société de la papeterie malgache ou PAPMAD et intervenant lors de la conférence-débat organisée hier à Anosy, par le Centre d'Études diplomatiques et stratégiques sur le thème « Développement durable à Madagascar: réalité ou utopie ? ». Ainsi, l'intervenant fait référence à l'inexistence de résultats probants depuis des années en matière de protection de l'environnement. « Le bilan environnemental s'avère négatif aujourd'hui. Et le milieu écologique se dégrade même d'année en année », continue t-il. L'augmentation de déchet de sachet en plastique, non biologiquement dégradable, la déforestation et le trafic de bois de rose constituent des exemples de cette destruction de l'environnement. Manque d'engagement Mais est-ce des raisons pour baisser les bras ? « Non », rétorque Gilbert Ahnee, journaliste, Administrateur au sein de l'Express de Madagascar. Car la situation se dégrade et menace la génération future. « Les sardinelles toxiques tuant les 16 personnes à Toliara seraient dues à la montée de la température. Et à Bengladesh, les 30% de terres vont être prochainement inondées, entrainant plus des 30 millions de réfugiés climatiques », argumente-t-il. Le fond du problème pour faire décoller le processus d'un développement durable vient des entrepreneurs. « À Madagascar, le problème vient de l'inexistence de reinvestissement. Les bénéfices sont surtout destinés à acheter des voitures et des jouets de luxe pour la famille », dénonce Gilbert Ahnee. Il faut, par ailleurs, mentionner que, d'autres sociétés, conscientes de l'importance du développement durable, ont déjà engagé des activités qui vont dans ce sens. Entre autres, la société Holcim qui a investi 2 000 000 de dollars pour réduire l'émission de gaz carbonique, et la banque BFV/SG s'est engagée dans le domaine de l'éducation, le reboisement et la santé de la population. Le manque d'un engagement politique fort de la part de l'État, l'insuffisance de la sensibilisation envers les citoyens et l'absence des actions concrètes dans tous les secteurs de productions restent des freins qui entravent la mise en place du processus du développement durable.