mardi 12 avril 2011

Bois de palissandre plus de 1 000 pièces saisies dans l’Anosy

Les efforts de la région de l’Anosy et le ministère de l’Environnement et des Forêts ont permis ces saisies. Hier au restaurant Mon goûter à Andrefan’Ambohijanahary, le chef de région, Guy Venance Randriatefiarison a expliqué que ces efforts étaient mal acceptés par les uns et gênaient les autres. C’est ce qui a provoqué la manifestation de la semaine dernière qui voulait son limogeage. Le chef de région a suspendu l’exploitation du palissandre, une essence qui fait l’objet d’une exploitation illicite dans la région. La preuve en est qu’environ 1 000 pièces de palissandre ont été saisies, contre 115 pour le bois de rose. Mais pour saper les efforts de la région et du ministère, certains ont répandu la rumeur comme quoi la suspension concerne aussi toute exploitation forestière dont la fabrication de charbon de bois, la coupe d’essences ordinaires pour les constructions etc. Ils ont également véhiculé l’information comme quoi, la mauvaise gouvernance régnait à la région. Le concerné nie ces accusations.

Sinon, il affirme que les efforts contre l’exploitation illicite de bois précieux (bois de rose, bois d’ébène et palissandre) ont également pu se faire grâce à la collaboration d’informateurs et d’une ONG. Celle-ci a pris des photos sur les lieux mêmes d’exploitations illicites. Rappelons que l’Etat interdit depuis août dernier la coupe tout comme le transport et l’exportation de bois de rose et de bois d’ébène. En septembre pourtant, un camion militaire a été arrêté dans l’Anosy avec à son bord des bois de rose. En mars dernier, 3 camions vides ont été signalés et circulaient entre le Sud-Est et l’Anosy, dans une zone sans réseau téléphonique. Ils auraient voulu ramasser des bois précieux mais mis au courant du contrôle prévu par la région et le ministère, ils ont préféré rouler à vide. Ils en étaient au courant via un téléphone satellitaire. Cela veut dire que le cerveau de l’affaire a des moyens importants. Pour l’heure, les enquêtes n’ont pas encore abouti à la découverte des cerveaux des exploitations illicites.

Par contre, l’on sait que le patron des 3 camions cités plus haut serait un étranger qui aurait l’intention de mettre en place un port d’embarquement clandestin à Anakao qui se trouve à 150 km de Fort-Dauphin. Quant à l’étranger, il déclarait comme activité la prospection de langoustes. Pour ce qui est de l’implication de paysans et de communautés de base dans l’exploitation illicite de bois précieux, le chef de région reconnaît qu’ils agissent ainsi par méconnaissance des lois ou à cause de la pauvreté. Pour juguler les problèmes de pauvreté, la région est en train d’élaborer une stratégie. Celle-ci pourrait porter sur la promotion de l’industrie sucrière et en amont par la production de jus de canne par les paysans. Il s’agit aussi de voir comment valoriser les déchets de bois précieux laissés dans les forêts et de faire appel éventuellement aux Zafimaniry de l’Amoron’i Mania pour ce faire. Une opération militaire est également envisagée pour récupérer les bois précieux encore stockés dans les forêts.