vendredi 30 décembre 2011

Eden....


Madagascar est l’une des dernières terres à avoir été peuplée par l’homme. Ici se sont développées une faune et une flore uniques dus à leur isolement. Pénétrez dans la magnificence de l’univers malgache et de sa biodiversité. Découvrez la célèbre allée des baobabs, la luxuriance des forêts de la cote Est, ses lémuriens, ses caméléons et tant d’êtres surprenants. Par bien des aspects, Madagascar est un éden, un paradis que l’homme tente de préserver avec la mise en place d’aires protégées et de réserves naturelles.
Les photographies de Régine Rosenthal subliment avec talent la flore et la faune endémiques malgaches ; les textes de Lucile Allorge éclairent cet ouvrage unique, qui saura nous sensibiliser au respect et à la sauvegarde de cet éden si fragile......
Madagascar, l’éden fragile
de Régine Rosenthal & Lucile Allorge
Préfaces de Philippe Rasoanaivo et de Francis Hallé.

jeudi 29 décembre 2011

Ressources forestières : une personne dispose de 0,6 hectare de forêts à Madagascar

Sur les 12 millions d’hectares de forêts à répartir sur environ 20 millions d’habitants sur tout le territoire, une personne dispose de 0,6 hectare à Madagascar. La situation est pareille dans le monde pour les 4,2 milliards d’hectares de forêts qui sont répartis sur environ 7 milliards d’habitants. Or ces données chiffrées fournies par la FAO n’empêchent pas de dire que le taux de déforestation demeure toujours préoccupant.

Ces informations ont été évoquées lors d’une conférence-débat organisée par WWF Madagascar hier à la gare de Soarano dans le cadre de la clôture de l’année internationale des forêts. La conférence a été placée sous le thème «La conservation et la gestion durable des forêts» lors de laquelle quatre grands thèmes sur les forêts ont été développés par les intervenants connus dans le monde de la conservation et la préservation de l’environnement à Madagascar.

Concernant les forêts en particulier, «le taux de déforestation affiche une tendance à la baisse mais il reste extrêmement élevé ces dernières années à cause de la pression des activités humaines dont notamment les feux de brousse et de végétation ainsi que l’exploitation abusive des ressources forestières», a expliqué Fara Lala Razafy, leader écorégional du programme «Ala Atsinanana» au sein du WWF lors de son intervention. La perte s’affiche considérable soit de 50.000 à 250.000 hectares de superficie forestière en cinq ans (2005-2010). Et la déforestation et la dégradation forestière ne cessent d’évoluer d’année en année, soit une perte de 13 millions d’hectares de forêts par an depuis 1992, période à laquelle les participants à la conférence internationale de Rio a tiré la sonnette d’alarme. 20 ans après, à vrai dire en 2012, le pire est encore à craindre malgré les engagements et différentes déclarations des pays relatifs à la conservation et à la gestion durable des forêts.

Importance du plan d’aménagement

Jusqu’ici, l’accès aux forêts semble libre sans connaître les principes du cadre réglementaire. D’où la nécessité de disposer un plan d’aménagement, constituant un outil pour rendre les forêts plus productives tout en respectant ses capacités. En fait, «toute exploitation forestière est régie par un décret ministériel qui fixe les conditions de la soumission au plan d’aménagement des forêts s’étalant sur 3 à 30 ans soit par permis, soit par convention», a précisé Fara Lala Razafy du WWF. Pour dire qu’une exploitation forestière n’aura jamais lieu sans un plan d’aménagement dont les interventions touchent les aires protégées, les transferts de gestion à base communautaire et les exploitations forestières.

Dans le monde, 1,6 milliard d’hectares de forêts sont couverts par un plan d’aménagement de dix ans et plus dont près de 106 millions d’hectares en Afrique. Pour le cas de Madagascar, plus de 2,3 millions d’hectares d’aires protégées sont soumis à un plan d’aménagement et 1,2 million d’hectares concernent le transfert de gestion des ressources naturelles (TGRN). Dans le cadre du programme du WWF, au total 199 transferts de gestion ont un plan d’aménagement touchant près de 550.000 hectares de forêts répartis dans les «Ala Atsinanana», les «Ala Maiky» et les mangroves.

En général, un plan d’aménagement contient les caractéristiques de la forêt, son environnement socio-économique, l’état des lieux, l’aménagement proposé, le plan de gestion et la durée d’application. Ce sont les gestionnaires des ressources qui appliquent le plan d’aménagement au profit des communautés, de l’administration forestière et des ressources forestières.

mercredi 28 décembre 2011

Un fonds pour protéger les forêts


Une  bouffée d''oxygène à l'heure où les aires protégées malgaches ont plus  que jamais besoin de protection. La Fondation pour les aires protégées  et la biodiversité de Madagascar (Fapbm) vient d'octroyer un million de  dollars en faveur d'une quinzaine d'aires protégées locales. 

La gestion  de ce programme sera confiée à des promoteurs et gestionnaires d'aires protégées tels  que Madagascar national parks (MNP), Asity Madagascar, Peregrine Fund,  Wordlife Conservation Society (WCS), et Missouri Botanical Garden. «La Fondation a été créée afin de contribuer à la pérennisation financière des aires  protégées malgaches. L'objectif, d’ici cinq ans, sera de couvrir la moitié du système des  aires protégées de Madagascar », précise un communiqué du Fapbm.

Ces financements sont principalement destinés aux activités de  conservation et génératrices de revenus. Il servira également à renforcer la capacité des populations  locales, amenées à terme à prendre en charge la gestion de ces aires  protégées. 

Plusieurs critères comme la richesse en biodiversité du site, le niveau de menaces, et  l’existence d’un gap de financement, sélectionneront les aires bénéficiaires.

mardi 20 décembre 2011

Réouverture prochaine de l'école de formation des forestiers

La réouverture prochaine de l' école de formation des forestiers sera dans la ligne de mire du ministère malgache de l'Environnement et des forêts, selon un communiqué publié mardi par gouvernement malgache.

"Il est nécessaire de renouveler le corps des forestiers malgaches car leur nombre est en déclin avec seulement 294 agents forestiers pour s'occuper d'une surface de plus de 9 millions d'hectares à protéger sur toute la grande île", a précisé le ministre de l'Environnement, Randriamiarisoa Joseph, lors de l' ouverture officielle de la campagne de reboisement 2011-2012 du week-end dernier à la Station forestière Sisaony de la Commune rurale d'Ambatofotsy dans la région Analamanga.

Le Premier Ministre de consensus, Omer Beriziky qui a dirigé cette cérémonie a précisé également "la nécessité de relèves pour le personnel forestier étant donné qu' aucun nouveau technicien forestier de toutes catégories n'a été recensé au cours de ces 30 dernières années, alors que la plupart de ceux qui appartenaient à la génération ancienne sont retraités ou décédés".

La réouverture de cette école de formation sera toujours dans l'optique de la protection de l'environnement. Ainsi, le ministère a incité tout un chacun à participer à la défense de son environnement urbain par les actions de reboisement et l'instauration d' un espace vert autour des ministères d' Etat et les lieux publics comme les Centre de Santé de Base, les hôpitaux ainsi que les écoles.

Ouverture officielle de la campagne de reboisement

"Des forêts pour tous, richesse et avenir", tel est le thème de cette nouvelle campagne de reboisement dont l'ouverture officielle, le 17 décembre prochain se fera à la Station forestière Sisaony de la Commune rurale d'Ambatofotsy dans la région Analamanga, qui se trouve à une vingtaine de kilomètres au sud d'Antananarivo, la capitale malgache.


Pour cette nouvelle campagne, l'objectif concernant les terrains à reboiser sera augmenté par rapport à celui de l'année précédente, a indiqué un responsable du ministère de l'Environnement de la transition malgache, Bernard Ignace Ramarokoto.


Pendant la campagne de reboisement de 2010-2011, l'Etat malgache a prévu de reboiser près de 1 100 Ha de terrains avec 2 000 plants d'espèces locales par hectare, soit 2 200 000 plants pour toute l'île.


Les plantes cultivées ont été surtout les espèces à croissance rapide et adaptées aux conditions écologiques, comme les acacias, les ravintsara (camphre du Madagascar) ou les pinus.


La campagne de reboisement continuera en même temps que la sensibilisation de la population locale sur la cessation des feux de brousse, a précisé Bernard Ignace Ramarokoto, car ce sont les mesures à long terme afin d'atténuer les impacts du réchauffement climatique dans la culture malgache.


Chaque année, le service de l'aménagement des bassins versants, de la reforestation et de la gestion des feux au sein du ministère de l'Environnement recense près d'un million d'hectares de terrains et de forêts brûlés.

vendredi 16 décembre 2011

CetaMada surveille et protège les baleines de Madagascar


A Madagascar, on peut observer de nombreuses merveilles animales, et les plus grosses sont évidemment les baleines à bosses, qui sont surtout visibles en août/septembre, principalement au large de la petite île de Sainte-Marie, à l’est. Il y a trois ans s’est ainsi créée l’association Cétamada qui, depuis, se montre très active dans la surveillance des baleines à bosses et la sensibilisation à leur protection.

Comment les lémuriens finissent dans les assiettes



A Madagascar, l'érosion des rites traditionnels menace les lémuriens. Comment? Longtemps considéré comme le symbole intouchable de la Grande Ile, le lémurien est aujourd'hui ramené au rang de bout de viande.

Alors que les Malgaches vénéraient les primates, considérant les animaux comme les ancêtres de leur famille, l'afflux d'influences extérieures vient aujourd'hui briser ces rites traditionnels. La BBC rapporte que la protection du lémurien par les Malgaches est pourtant un sujet ancien et serait due à une légende. Cette légende, c’est celle d’un homme qui, à la recherche de miel dans la forêt, serait tombé d'un arbre. Avant qu'il ne touche le sol, il aurait été rattrapé par un Indri, une espèce de primate lémuriforme. Aussi, pour remercier l'animal, l'homme serait rentré à son village et aurait fait du lémurien un animal sacré, qu'il ne fallait pas chasser.

Mais cette légende paraît désormais très loin dans les mentalités malgaches. L'ONG malgache Madagasikara Voakajy et des chercheurs de l'Université de Bangor au pays de Galles ont mené une étude auprès de populations locales de l'est de l'île qui a prouvé que la chasse à des espèces menacées était en hausse. Selon ces chercheurs, l'augmentation de cette chasse illégale serait due au changement rapide de la société, à l'accroissement de la demande en viande et à la baisse des tabous traditionnels.

Julia Jones, chercheuse à l’Université de Bangor et co-auteur de cette étude l'explique à la BBC:

«Quand vous avez des influences de la mondialisation et de l'extérieur, les cultures traditionnelles sont brisées et changent plus vite».

Une cause de changement qui s’explique donc pour Julia Jones par l’afflux de personnes venant travailler dans les mines de la région.

«Ce changement peut s'expliquer par le fait que dans certaines des zones éloignées, dans les zones de forêts tropicales des régions de l’est de l’île, beaucoup de mines d'or légales ont surgit afin d’amener le plus de personnes dans la région.»

Face à cet afflux de main d’œuvre, —qui accroît de la même façon la demande en viande—, de nombreux petits restaurants de viande voient même le jour dans l’est de l’île.

Une hausse de cette chasse aux lémuriens que Julia Jones explique également par le problème de pauvreté auquel font face les habitants de la région. Même s’ils ne tiennent pas à chasser du lémurien, l’animal reste néanmoins la seule viande que les habitants puissent trouver.

«S'ils veulent manger de la viande, il y a peu d’autre animal comestible dans ces zones rurales. Les poulets souffrent de virus, d'infections et de maladies dans les zones de la forêt tropicale. Peu d’entre eux y survivent. Il ne reste donc pas beaucoup d’autres possibilités pour trouver des protéines animales».

L’étude, réalisée auprès de 1.154 foyers, montre que les habitants mangent tout de même en moyenne peu de viande. Sur une durée de trois jours, aucun repas ne contient de viande. Il n’empêche, sur ces mêmes 1.154 foyers interrogés, 95% d'entre eux admettent avoir déjà mangé une espèce protégée.

«Même s’ils ne sont pas cuisinés de façon intensive, manger ces animaux qui se reproduisent très lentement peut avoir un impact considérable à long terme» explique Julia Jones.

C’est le cas chez les lémuriens, puisque ce primate n’atteint l’âge adulte qu’à neuf ans et se reproduit très lentement en ayant une progéniture tous les deux ou trois ans seulement.

lundi 12 décembre 2011

La recherche de minerais suscite de nombreuses inquiétudes

La recherche de minerais sur la côte est de l’île de Madagascar suscite de nombreuses inquiétudes. Une société minière chinoise a obtenu il y a un an des permis de recherche en vue, à terme, d’extraire de l’ilménite et du zircon. Ces permis concernent une zone de plus d’un million d’hectares le long de la côte sud-est. L’exploitation est pour l’instant interdite et récemment toutes les activités de recherche ont été suspendues par les autorités qui demandent à l’entreprise de suivre scrupuleusement les procédures.
Selon le responsable du ministère des Mines qui a conduit la mission d’inspection ces derniers jours, aucune trace d’exploitation illégale n’a été constatée sur le site proche de la ville de Manakara. Il y a deux semaines, des habitants avaient manifesté pour faire part de leurs inquiétudes face à la présence de la société minière Mainland Mining dont des activités seraient dangereuses pour l’environnement.

La société chinoise est en possession de permis de recherche et a effectué des sondages, elle a surtout entamé l’installation de grandes machines : il s’agit de creuser sur la plage pour qu’ensuite les engins flottent sur l’eau. Ces travaux qui pourraient endommager la côte ont été suspendus par les autorités en attendant que l’étude d’impact environnemental soit effectuée.

L’entreprise doit surtout se remettre aux normes sur un autre site, au nord est de l’île, où de nombreuses entorses au cahier des charges ont été constatées. Les sites endommagés doivent être réhabilités avant que les chantiers du sud-est du pays ne puissent rouvrir.

Sur ce dossier l’Office national de l’environnement est particulièrement vigilant car les permis de recherche portent sur 26 000 carrés miniers qui s’étendent de Vatomandry à Farafangana, c’est-à-dire sur près de 4 00 kilomètres de côtes.

Massif d'Ankerana Mise en place  d'une cartographie


Quinze villages des fokontany d’Anivoranokely, Ambatolampy,  Ambodi­lendemy, de Bezono, Maroseranana et Fetraomby apprennent  désormais à respecter les limites du massif forestier d’Ankerana  reportées sur fond de carte topographique. 
Ankerana est une forêt  d’une superficie de 6 800 ha, menacée par les activités humaines,  qu’Ambatovy protège avec le concours de différentes parties prenantes à  titre de compensation pour la biodiversité. 
En effet, le projet  d'extraction de nickel et de cobalt a mis en place le mois dernier dans  chaque village, des panneaux sur lesquels figurent la carte de la forêt  d’Ankerana, laquelle est donc la zone de conservation hors site de la  compagnie. 
Ces panneaux signalétiques serviront d’appuis visuels  pour les communautés locales et fourniront des informations sur  l’étendue et les limites forestières, ainsi que la localisation des  reboisements communautaires. 
L’objectif d’Ambatovy est de renforcer  l’appropriation du massif d’Ankerana par les populations riveraines afin  de favoriser davantage leur engagement dans la protection et la  conservation du massif et de gérer au mieux les ressources naturelles  existantes.

samedi 10 décembre 2011

Enfin un accord pour poursuivre le protocole de Kyoto après 2012

Les représentants de quelque 190 pays ont fini par trouver un accord ce jour, dimanche à Durban (Afrique du Sud) pour poursuivre, au-delà de 2012, le protocole de Kyoto, traité emblématique dans la lutte contre le réchauffement, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ils ont adopté dans la foulée une feuille de route vers un accord global en 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, lors de la conférence sur le climat sous l'égide de l'ONU. L'objectif est que cet accord, dont la nature juridique exacte devra encore faire l'objet de discussions, entre en vigueur à l'horizon 2020.

Une décision sur l'avenir du protocole de Kyoto était l'un des points clés du rendez-vous sud-africain. Il s'agit du seul outil juridique contraignant qui limite les émissions de gaz à effet de serre de la plupart des pays industrialisés.

Les pays en développement, qui en sont exonérés, y tiennent fermement car il offre une "paroi étanche" entre les pays du nord, qui ont une responsabilité "historique" dans l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère, et le reste de la planète.

Conclu en décembre 1997 et entré en vigueur en février 2005, le protocole impose aux pays industrialisés de réduire leurs émissions de six substances responsables du réchauffement, au premier rang desquels le CO2. Une exception notable: les Etats-Unis qui ne l'ont pas ratifié.

Les délégués se sont mis d'accord sur le lancement d'une deuxième période d'engagements qui concernera principalement l'Union européenne. Le Canada, le Japon et la Russie ont indiqué de longue date qu'ils ne souhaitaient pas s'engager une nouvelle fois.

samedi 3 décembre 2011

Les pêcheurs protègent la mangrove pour assurer leur survie

Près de Belo-sur-mer, à l'ouest de Madagascar, les forêts de palétuviers s'étendent sur des milliers d'hectares et regorgeaient autrefois de poissons et de crabes. Mais certaines zones ont été fermées à la pêche par les pêcheurs eux-mêmes. Une question de survie.

Les communautés ont choisi plusieurs sites que l'on ferme pendant quatre mois dans l'année pour permettre aux crabes et aux poissons de se reproduire, explique Thomas, responsable de Blue Ventures, une association britannique de protection de la biodiversité marine à l'origine du projet.

Trois sites de 200 hectares au total ont été sélectionnés par les communautés locales pour cette première expérience dans la mangrove, forêt marine qui s'étend sur 4.000 km2 à Madagascar.

C'est dans ces labyrinthes marécageux de palétuviers que se reproduisent et vivent les crabes Scylla serrata, dont la pêche fait vivre les populations alentours et est essentielle à l'économie locale.

Depuis 2004, plus de 130 zones ont été fermées à la pêche par des associations communautaires à Madagascar, mais c'est la première fois que ce dispositif est appliqué dans une mangrove.

A cinq kilomètres de Belo-sur-mer, Antanimanimbo est un hameau de quelques cases en bois construites sur une presqu'île de sable, entre océan et mangrove.

La centaine d'habitants vit au rythme des marées qui inondent les rivages.

Avant, il y avait beaucoup de crabes dans la mangrove, maintenant il y en a peu. Cela m'inquiète pour les générations futures, explique Jean-François, 62 ans, vice-président de l'association de pêcheurs du village qui a décidé de fermer une zone de 120 hectares.

La pêche intensive pratiquée par les villageois, qui revendent leurs crabes à des grossistes de la région, a conduit au tarissement progressif des ressources.

L'emploi de filets adaptés et la création de réserves sont les solutions introduites par Blue Ventures et acceptées, toujours par consensus, par les habitants.

- Protéger les ressources -

Tout le village respecte la fermeture, car on a organisé des réunions et des discussions pour réfléchir à la protection de notre zone de pêche, et on a décidé d'adopter ce système, ajoute Jean-François, dans cette région où l'on ne s'identifie qu'avec son prénom.

La communauté a élaboré un dina, une loi locale respectée généralement par tous. Une lourde amende est prévue pour ceux qui enfreindraient la règle établie.

Pour introduire ce système, Blue Ventures a une technique: les échanges entre villages. On a emmené des pêcheurs dans des villages où cela a marché, reprend Thomas, qui a déjà encadré plusieurs projets similaires.

D'autres pêcheurs du Nord viendront aussi pour voir ce site, ajoute-t-il.

L'objectif de Blue Ventures est de multiplier ce modèle sur l'ensemble de la côte sud-ouest de Madagascar pour aider les communautés à faire face à la baisse généralisée des ressources. Qu'il s'agisse des crabes, des poissons, des poulpes ou des concombres de mer, tous les types de pêche sont concernés.

La surexploitation n'est pas seulement le fait des pêcheurs locaux: de grands navires de pêche, avec ou sans licence, lancent leurs filets sans contrôle dans les eaux malgaches.

Selon une étude menée par Blue Ventures et des chercheurs de l'université de Vancouver (Canada), près de 4,7 millions de tonnes de poissons ont été pêchées depuis 1950, alors que les autorités n'en recensent que la moitié.

A défaut de lutter contre la pêche industrielle, les communautés locales peuvent protéger les ressources du littoral et trouver leur place dans le circuit commercial.

Si les pêcheurs adoptent durablement ce système, on pourra négocier de meilleurs prix de vente aux grossistes qui viendront le jour de l'ouverture de la réserve, avance Thomas.