jeudi 30 juin 2011

Feux de brousse: Des outils sont à exploiter...............

Le feu reste toujours un fléau environnemental majeur. A Madagascar, les feux de forêt sont en général provoqués, pour défricher des terrains de culture et pratiquer une agriculture itinérante
sur brûlis, communément appelée tavy, tetika ou hatsake. Des outils sont mis à notre disposition pour nous aider à diminuer ce fléau.
Système d’alerte au feu automatisé
Pour une meilleure gestion des feux à Madagascar, CI a mis en place un système automatisé de détection de feux basé sur les images de l’instrument MODIS à bord des satellites Terra et Aqua. Ce système, mis en place depuis 2002, permet de détecter en temps réel les feux d’une superficie supérieure à 50m2. Les données sont disponibles au grand public par e-mail, en se souscrivant sur le site http://firealerts.conservation.org Ce dispositif permet aux gestionnaires de ressources naturelles et responsables régionaux de suivre les feux de brousse et prendre les décisions nécessaires. Une unité au sein de la DGEF (Direction Générale de l’Environnement et des Forêts) collecte et rassemble les données sur les points de feux dans une base de données nationale et traduite sur la carte de Madagascar.
Ces informations sont primordiales pour mieux comprendre la dynamique des feux et lutter efficacement contre ce fléau.
Carte sur l’évolution de la couverture forestière
En parallèle avec la mise en place du système de détection des feux, une étude sur l’évolution de la couverture forestière de Madagascar entre 2000 et 2005 a été menée. Elle est basée sur l’analyse des images satellites pouvant détecter des changements dans la surface des forêts. Des cartes de Madagascar démontrant cette évolution sont disponibles. Les résultats ont montré que les zones de forte déforestation se rencontrent généralement dans la partie méridionale de l’île. On constate néanmoins des déforestations assez intenses dans la partie orientale.
Système d’alerte précoce pour la déforestation dans les aires protégées
En combinant le système de détection des feux et l’analyse des cartes régionales de déforestation, on peut créer un système d’alerte précoce pour la déforestation. Une étude pilote a été menée dans le Corridor Ankeniheny-Zahamena de 2005 en 2010. Cette étude est basée sur des analyses des images satellites Landsat. L’analyse est pour le moment manuelle. A chaque feu détecté, un technicien examine l’image et détermine l’étendue de la déforestation. Ce système sera vulgarisé dans les autres zones d’intervention de CI et peut-être dans toutes les Aires Protégées de Madagascar.

mercredi 29 juin 2011

La mafia des tortues fait sa loi ........

La tortue ne peut pas gagner contre les braconniers; sa lenteur l’empêche de fuir. A Madagascar, organisés en véritable mafia, des groupes armés arpentent les villages pour attraper des centaines de tortues, rapportait BBC News le 28 juin 2011.

«Quand les braconniers viennent avec des pistolets et des machettes pour capturer des tortues, les villageois n'ont pas les moyens de se défendre», raconte le conservateur Tsilavo Rafeliarisoa.

Jusqu’à présent, les Malgaches respectaient ces reptiles, apparus sur terre il y a près de 200 millions d’années et à qui l'on prête des vertus plus ou moins magiques.

Aujourd’hui, leur viande est très recherchée sur le marché local, notamment dans les villes de Tsihombe (29.825 habitants) et Beloka (21.281 habitants), à la pointe sud du pays dans la province de Mahajanga, pourtant longtemps attachées à leur protection. Leurs carapaces jonchent les rues et les restaurants servent pour moins de deux euros une assiette de tortue cuite à l’étouffée avec des tomates, de l’ail et des oignons. Le plat, un luxe il y a quelques années, est aujourd'hui plus abordable, surtout dans le contexte de hausse des prix alimentaires.

La mafia des tortues fournit également le marché noir asiatique. Des pays comme la Thaïlande sont prêts à payer plus de 4 euros pour se procurer une tortue, considérée là-bas comme un animal de compagnie exotique. Dans la médecine chinoise, les carapaces des tortues sont aussi utilisées en concoctions pour leurs vertus aphrodisiaques.

Ces dernières années, la chasse aux tortues s’est accrue. Et les groupes de braconniers semble agir en toute impunité:

«Tout le monde les mange et tout le monde trafique, mais aussitôt que les contrebandiers sont amenés au tribunal, des organisations mafieuses les aident à sortir», témoigne le directeur de l’Alliance malgache pour la conservation Ndranto Razakamanarina.

Pourtant, les tortues sont protégées. A Madagascar, haut lieu de la biodiversité, «4 espèces sont endémiques et si elles disparaissent ici, elles n’existeront plus que dans les zoos», rappelle Hasina Randriamanampisoa, du Durelle Wildlife Conservation Trust.

Une alliance de 27 associations internationales de conservation accuse le gouvernement malgache d’être complice de ce commerce illégal et de ne pas réprimer le pillage des ressources naturelles. Des soupçons pèsent d'ailleurs sur certains officiels du gouvernement, corrompus, et qui feraient même partie de la mafia des tortues.

Trafics de bois de rose: Vers une impunité ?

Les trafics de bois de rose continuent. La dernière saisie, portant sur six containers, date de la fin de la semaine dernière et a été effectuée par la douane mauricienne. Et pourtant, tout cela est loin de rassurer l’opinion qui continue de craindre que le pillage ne perdure.

D’après le ministre de l’Environnement, le général Herilanto Raveloarison, sept personnes ont déjà été interpellées dans le cadre de cette affaire, tandis que d’autres sources proches du dossier signalent que trois autres suspects sont en ce moment activement recherchés.

D’après le ministre, les investigations vont se poursuivre. Cela dit, lui de s’interroger sur l’efficacité de la justice appliquée aux individus arrêtés.

C’est d’ailleurs la même question que tout un chacun se pose dans ce genre d’affaires où l’on se plaint généralement de l’existence d’interventions de hauts responsables. De la même façon, les autorités en charge de l’instruction du dossier auraient reçu des directives pour accorder la liberté provisoire aux suspects. Elles demandent ainsi à ce que leur indépendance soit respectée dans le traitement d’un tel dossier.

Cela dit, que ce soit le cas ou non, des infractions telles que le trafic de bois de rose mériteraient une justice autrement plus impitoyable afin de stopper l’hémorragie dont les ressources naturelles du pays sont actuellement victimes.

Trafics de tortue: Des affaires devant la justice

Le trafic de tortues à Madagascar constitue un réel problème. De plus, les auteurs restant impunis, le phénomène perdure.

Vingt-neuf affaires liées au trafic illicite de tortues sont déposées auprès du Tribunal de Mahajanga. Cette déclaration d'un responsable d'une entité oeuvrant dans la protection de l'environnement démontre l'envergure de ce phénomène. Les données recueillies sur terrain déterminent la population de tortues à éperon- espèce endémique à Soalala- réduite de moitié, passant de 400 il y a deux ans, à 200 au moment présent.

Les exportations illicites concernent toutes les variétés de tortues comme la tortue radiée, la tortue à éperon et les tortues de mer. Cette dernière est aussi consommée localement dans la partie sud du pays, ou dans les grands restaurants de la capitale.

Première destination

L'absence de sanctions envers les responsables serait le principal motif de cette prolifération. « Plusieurs affaires sont en justice dans le cadre de ces trafics illicites, mais nous constatons malheureusement que les auteurs sont soit relaxés, soit évadés », s'insurge notre interlocuteur, lors d'une entrevue.

Les tortues, espèces protégées, constituent une véritable source de revenus pour les trafiquants. Selon une investigation menée en 2010 par Traffic International, la Thaïlande serait la destination première des tortues de Madagascar. A ce niveau, la pièce coûte entre 180 à 273 dollars. Elles partent ensuite vers d'autres pays, où ce prix peut atteindre les 4 600 dollars. Les exportations concernent les tortues âgées de 2 à 4 ans. Les plus âgées sont consommées localement, vendues aux environs de 10 000 ariary.

Concernant les ventes sur le marché extérieur, les trafiquants tendent vers l'utilisation de l'e-commerce. Toutefois, le marché à ciel ouvert reste dominant à Thaïlande. Sur 590 espèces confondues en provenance de Madagascar répertoriées sur ce marché, 160 sont des tortues radiées.

vendredi 24 juin 2011

Les écolières, gagnées par la fièvre de l’or



ANKAVANDRA, 13 juin 2011 (IRIN) - La fièvre de l’or semble s’être emparée d’Ankavandra, une petite ville de l’ouest de Madagascar, et de ses écolières.

La pauvreté rurale, conjuguée à un cours mondial de l’or exceptionnel, incite en effet irrésistiblement les jeunes filles d’Ankavandra et des environs à faire l’école buissonnière pour se rendre dans les contreforts du plateau central, dans l’espoir d’y dénicher quelques paillettes d’or.



Presque chaque jour, un groupe de cinq filles, toutes issues de la même famille et âgées de huit à 15 ans, se réveillent à l’aube pour entamer d’un bon pas une marche de deux heures le long de chemins de chèvres escarpés, en direction d’un des nombreux affluents du Manambolo. Tandis que le groupe se rapproche de sa destination, il s’agrandit pour atteindre une vingtaine de membres, à mesure que s’y joignent des habitants accompagnés de leurs jeunes enfants, ainsi qu’un autre groupe de fillettes, dont certaines semblent à peine âgées de cinq ans.

Pour se protéger d’un soleil cuisant, elles se couvrent la tête de leurs batées de bois, fabriquées localement et vendues l’équivalent de cinq dollars environ l’une.

Des voleurs de bétail (ou « dahalo ») parcourent eux aussi ces collines en quête de zébus, des bœufs malgaches reconnaissables à leur bosse ; jusqu’ici, néanmoins, ils ne se seraient pas reconvertis dans l’orpaillage.
Les fillettes ont expliqué à IRIN, sous couvert de l’anonymat, qu’elles n’étaient en aucun cas les seules à pratiquer l’orpaillage dans ce district. « Ce sont les filles qui le font parce qu’en général, les garçons doivent s’occuper du “zébu” », ont-elles dit.

Il s’agit d’un travail extrêmement physique : les orpailleurs doivent battre les rives du cours d’eau à coups de pelles et de barres de fer, puis entasser de la terre et des pierres sur leurs plateaux de bois, qu’ils doivent ensuite emmener au ruisseau, non loin de là, pour les laver.

Le correspondant d’IRIN a accompagné ces fillettes pendant deux heures ; dans ce laps de temps, elles ont probablement soulevé deux cents kilos de boue chacune, sans jamais faire de pause. Elles passent environ six heures par jour à chercher de l’or, sans compter le temps de trajet, ce qui représente une journée de travail de plus de 10 heures. Ce jour-là, elles n’avaient pas emmené de quoi manger.
Les permis d'exploitation minière

En vertu du code d’exploitation minière malgache, les orpailleurs doivent se voir délivrer un permis annuel moyennant une poignée de dollars ; le permis coûte environ 50 dollars pour les vendeurs d’or, qui rachètent leur production. Ces impôts sont théoriquement prélevés par les autorités des districts pour leur permettre d’améliorer les services locaux, mais les fillettes interrogées par IRIN ont déclaré n’avoir jamais versé un centime.
Selon les statistiques publiées sur le site Internet de Zamarat Mining, société parisienne d’exploration minière qui opère à Madagascar par le biais de sa filiale Zamarat Mining Madagascar, le pays compterait environ 150 000 orpailleurs, qui produisent entre trois et quatre tonnes d’or par an ; la société reconnaît néanmoins que « la contrebande d’or est un problème majeur ».

Madagascar est classé 135e sur 169 pays à l’indice de développement humain publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ; selon cet indice, près de 70 pour cent des 20 millions d’habitants que compte le pays vivent avec 1,25 dollar ou moins par jour.

Ces dernières années, au cours de leur semaine de travail la plus faste, les fillettes ont gagné environ 14 dollars chacune en travaillant six jours sur sept, soit plus du double de ce qu’elles auraient pu gagner en effectuant d’autres tâches ingrates, notamment en lavant du linge.

Les fillettes s’adonnent à cette tâche avec la bénédiction de leurs parents, disent-elles, et l’argent qu’elles empochent leur sert à acheter des habits et de la nourriture.

Les orpailleurs continuent de s’enthousiasmer à la vue d’une paillette d’or de la taille d’une moitié de grain de riz. L’or est vendu dans des commerces généraux, à Ankavandra, à 70 000 ariarys (36,50 dollars) le gramme ; le poids minimum accepté à l’achat est d’un dixième de gramme.

mercredi 22 juin 2011

Madagascar National Parcs pour davantage d’aires protégées

L’inauguration du nouveau bâtiment de Madagascar National Parcs (MNP) de Fandriana, tout dernièrement, témoigne de la détermination de cette agence environnementale d’aller toujours de l’avant, dans la préservation de l’environnement et dans la lutte contre la pauvreté, à travers la mise en place de parcs nationaux ou d’aires protégées. Cette présence de MNP à Fandriana contribue à la création du 52e parc national de l’ex-ANGAP. Des réalisations, comme l’a souligné le directeur général du PNP Suzon Guy Ramangason, ont été rendues possibles, grâce aux partenaires institutionnels, financiers, techniques avec les concours des communautés de base.

Ecotourisme. Pour cette année 2011, les actions d’extension et de création de parcs nationaux dans l’ensemble de l’île, se poursuivent, a rassuré ce premier responsable. Avec 6 nouveaux parcs nationaux qui, administrativement, seront opérationnels dans quelques mois. Aussi de la création d’un parc national dans la forêt des « Mikea » pour avoir une population classée autochtone. Ainsi que de ce petit parc national « Nosy kely » qui vient d’être créé dans la région de Nosy-Be. Le seul parc autonome de Madagascar qui rien qu’avec les visites et les recettes touristiques, fonctionne de lui-même, sans apport financier de l’extérieur. Une preuve que l’écotourisme concourt à la préservation de nos forêts. Nous en reparlerons avec plus de détails dans nos prochaines éditions.

Banque Mondiale : 52 millions de dollars de financements nouveaux en faveur de l'environnement

La Banque mondiale a approuvé un financement de 52 millions de dollars pour poursuivre son action en faveur de l'environnement à Madagascar malgré la crise politique actuelle dans la Grande Ile de l'océan Indien, a annoncé l'institution dans un communiqué mercredi.

Le Conseil d'administration de la Banque mondiale a approuvé un financement additionnel pour continuer à soutenir le secteur de l'environnement à Madagascar (...) d'un montant de 52 millions de dollars, pour les trois prochaines années, selon ce communiqué transmis à l'AFP

Ce financement permettra d'accroître les efforts de conservation dans 30 parcs nationaux et trois nouvelles aires protégées, couvrant une superficie totale de 2,7 millions d'hectares, précise le document.

Cette nouvelle enveloppe a été âprement discutée, ce prêt étant consenti alors que le régime de transition à Madagascar n'est pas reconnu par la communauté internationale.

Depuis mars 2009, le programme de la Banque mondiale à Madagascar était gelé, rappelle le communiqué, qui souligne le caractère exceptionnel de ce financement additionnel tant pour des raisons environnementales qu'humanitaires.

Les Etats-Unis se sont finalement abstenus lors du vote, après une longue discussion, a révélé à l'AFP une source proche du dossier tenant à garder l'anonymat.

Loin de signaler un réengagement de la Banque mondiale à Madagascar, il indique plutôt que les coûts sociaux et environnementaux liés à l'inaction sont tout simplement trop élevés, a déclaré Haleh Bridi, directrice-pays de la Banque mondiale pour Madagascar.

La biodiversité de Madagascar est une ressource considérable à l'échelle mondiale et un bien public irremplaçable. Nous n'avons d'autre choix que de la protéger, a-t-elle expliqué.

Le financement ne sera pas fourni directement au gouvernement de Madagascar, mais acheminé par le biais d'entités indépendantes, indique le communiqué précisant que des mesures de sauvegarde supplémentaires ont été mises en place pour veiller à ce que le gouvernement de Madagascar joue son rôle en matière de protection des parcs nationaux et de respect des lois qui interdisent l'exploitation ou l'exportation illégales de bois.

La Banque mondiale se réserve le droit de suspendre les décaissements si le gouvernement venait à manquer à son engagement, prévient l'institution.

lundi 20 juin 2011

Madagascar compte à traiter 80 000 ha de surfaces infestées de criquets, a-t-on appris lundi auprès du centre national antiacridien (CNA).




Ce traitement, qui va durer de juin à août, concerne sept zones antiacridiennes reparties dans cinq régions de la grande île, dont Bongolava, Itasy, Menabe, Sofia et le Sud. L'objectif du CNA est la lutte préventive basée sur la surveillance acridienne et des luttes précoces à partir de la campagne 2011-2012.

Le CNA a traité 171 726 hectares de surfaces infestées de criquets depuis 2010 mais la superficie infestée a été encore estimée à 77 152 hectares le moi de mai dernier.

Pourtant, face à sa grande mission, le CNA se plaint de la lacune matérielle. Il dispose seulement de

6 556 litresde pesticides permettant de protéger 6 775 hectares, pour le stock du mois d'avril alors que pour le mois de juin, il a besoin de 50 000 à 75 000 litres.

L'Etat a décaissé 2, 5 milliards d'Ariary (1 dollar vaut environ 2000 Ariary) pour acheter les pesticides, les appareils de traitement, les kits de protection et pour financer également les prospections.

dimanche 19 juin 2011

Un succès pour Tana sans moteur


Antananarivo n’a pas connu le bruit des voitures et des motos hier. La population a prouvé la possibilité d’un environnement sain dans la ville.
Pas de circulation de voiture, pas de fumées empêchant les piétons de respirer. Tels étaient les défis de la journée Tana sans moteurs, hier. L'office régional du tourisme d'Analamanga (ORTANA), la société Naoxime et la commune urbaine d'Antananarivo ont organisé, hier, des manifestations sociales et culturelles pour la journée de Tana sans moteurs. « Ceci est fait pour redorer l'image de la ville d'un côté et de l’autre pour présenter Antananarivo et ses monuments à la population qui a effectué la marche », explique le président de la délégation spéciale d'Antananarivo, Edgard Razafindravahy, qui a participé à la marche avec son épouse Rindra Razafindravahy.

Des kilomètres

Artistes, écoliers, fonctionnaires, entreprises ayant porté leurs banderoles,... sous la houlette du couple Razafindravahy et des guides professionnels de l'ORTANA ont effectué des kilomètres de marche à pied depuis l'hôtel de ville, en passant par l'escalier Delastelle autrefois, devenu celui de Ranavalona à Antaninarenina actuellement, puis d'Ambatonakanga où les martyrs auraient été détenus avant d'être conduits à Ampahamarinana. Le chemin s'est poursuivi, ensuite, vers l'ancien Palais de Justice à Ambatondrafandrana pour rejoindre la troisième porte d'Antananarivo qui est l'Ambavahadimitafo. Après le passage de la foule sur la place d'Andohalo, la place du mouvement démocratique pour la rénovation malgache (MDRM) à Ambohijatovo n'était pas en reste avant de revenir à l'hôtel de ville Analakely où des manifestations culturelles ont eu lieu ainsi que des concours de rollers et une course à bicyclette qui sont des moyens de transport sans moteur.

Des collines, couloirs et escaliers ont été traversés par une foule désirant connaître sa ville et ses monuments en chantant et accompagnée des tambours. Une manifestation qu'un bon nombre de ceux qui ont effectué la marche apprécient. « Qu'il y ait encore d'autres marches parce que non seulement l'ambiance a été bonne mais aussi on a pu apprendre des choses qu’on n'a jamais su sur Antananarivo », se réjouit Florentine Raholiarisoa, une mère de famille qui habite à Ambondrona, ayant effectué la marche avec sa famille. Le PDS a déjà répondu, en conclusion, que ceci n'est que le début et que d'autres découvertes suivront.

Les eaux de Madagascar, pillées par la pêche industrielle internationale


4,2 millions de tonnes de poissons auraient été pêchés de 1950 à 2008 dans les eaux de Madagascar soit le double des chiffres officiels, selon un rapport publié par l'organisation de protection de l'environnement, Blue Ventures, et les chercheurs de l'Université de Colombie britannique. Les responsables de ce pillage : les sociétés de pêche industrielle européennes et asiatiques.
Le montant total de la pêche dans les eaux malgaches entre 1950 et 2008 serait de 4,2 millions de tonnes de poissons, soit le double des statistiques officielles, selon l'association britannique de protection des mers et océans, Blue Ventures et les chercheurs de l'Université de Colombie britannique à Vancouver.

En publiant cette étude intitulée, Pêche non déclarée, population affamée et désordre politique : la recette pour une crise alimentaire à Madagascar ? Les scientifiques veulent d'abord fournir une base fiable de données pour une meilleure gestion des ressources halieutiques de la Grande Ile et offrir des revenus durables aux populations.

Pour l'instant, le constat dressé est accablant : les responsables de la surpêche sont à la fois locaux mais surtout internationaux.

Sous la pression démographique, les quantités pêchées augmentent considérablement. Bien que coutumiers des migrations saisonnières, les pêcheurs malgaches doivent s'éloigner des côtes pour trouver du poisson, en particulier le requin (cités par 90% des pêcheurs comme premier ou deuxième pêche) et le concombre de mer (cités par 70% des pêcheurs sondés). Dans le sud-ouest, certains migrent sur les îles inhabitées du Canal du Mozambique.

Le phénomène est accentué par la présence des sociétés de pêche industrielle. La quatrième plus grande île du monde serait soumise depuis plusieurs années à la surexploitation de ses ressources maritimes par les sociétés européennes et asiatiques. Elles pratiquent la pêche à grande échelle et leur production est strictement destinée à l'exportation.

Les produits de la pêche et l'aquaculture (crevettes) ont rapporté 28 millions de dollars en recettes d'exportation à Madagascar en 2008.

Madagascar est classé comme l'un des pays les plus pauvres du monde avec un PIB de 373 $ par habitant (2007). L'indice de développement humain le classe 143e sur 179 pays.

De 2000 à 2007, 71,3% de la population malgache vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Une proportion qui atteint 78 à 80% dans les zones rurales.

samedi 18 juin 2011

Plantes médicinales: Les exportations explosent

Rien que pour le premier trimestre 2011, les exportations de plantes médicinales totalisent plus de 1,5 milliard Ar en valeur FOB.

L’année dernière, elles ont approché les 8 milliards Ar selon les données de l’Institut national de la statistique (INSTAT). En 2009, elles ont dépassé les 6 milliards Ar. Cela veut dire qu’il y a une évolution vers le haut pour ce qui est des exportations de plantes médicinales. Certes, celles-ci évoluent quelque peu en dents de scie, mais la tendance haussière est là. Il faut aussi noter que le volume exporté augmente : il était de 940 000 kg en 2009. C’est le niveau le plus élevé depuis 2005. Mais au premier trimestre de cette année, l’on enregistre déjà près de 273 000 kg de plantes médicinales exportées. Madagascar est riche en biodiversité et c’est ce qui explique cette explosion des exportations. Mais si le pays a besoin de devises pour financer ses importations, il faut noter aussi que l’exportation de plantes médicinales devrait être mieux régulée. L’idée est de mieux conserver ces ressources via une gestion rationnelle et durable. A part quelques plantes comme le « ravintsara » et de certaines plantes qui donnent des huiles essentielles et qui font l’objet de plantations, la plupart des plantes médicinales sont récoltées à l’état sauvage.

Comme dans plusieurs secteurs, les textes qui réglementent cette filière sont soit vieux soit méconnus et par les agents économiques concernés et par le système judiciaire. Or, ces plantes font souvent l’objet d’importantes pressions humaines dont les feux de brousse pour le fourrage ou pour les cultures sur brûlis… A l’international pourtant, les besoins en remèdes et en produits naturels sont en hausse. Le retour au naturel ne se dément pas depuis des décennies déjà. Cet engouement pourrait constituer un danger pour les plantes médicinales de Madagascar. Cela signifie que le pays a grand besoin de veiller sur ces ressources, de mener des expériences pour des plantations réussies et rentables, de mieux gérer les collectes de plantes sauvages…

Baie rose : Le kilo peut atteindre les 20 000 Ariary


La société Premium Spices exportera les 4 000 kg collectés à Ankadinondry Sakay vers l’Allemagne.

La campagne de collecte de baie rose s’annonce bonne cette année. En effet, la production de l’union des planteurs au sein de TSABROSE, à Ankadinondry Sakay, dans la région de Bongolava a trouvé preneur, grâce à la recherche de débouché par le PSDR. La société Premium Spices, spécialisée en matière de collecte de girofle et de vanille de Madagascar, a conclu un accord de partenariat avec cette coopérative visant à acheter 4 000 kg de baie rose suivant les principes de l’agriculture bio. « Le prix aux producteurs est cette fois-ci incitatif, car cet opérateur nous paie au comptant jusqu’à 20 000 Ariary/kg pour la 1ère qualité, 16 000 Ariary/kg pour la 2e qualité et 5 000 Ariary/kg pour le 3e choix », a expliqué Rasolonarivo Jules, le président de l’Union TSABROSE.

Certifiés bio. Ce prix a connu une hausse respective de 2 000 Ariary/kg pour le 1er et 2e choix et de 1 500 Ariary/kg pour la 3e qualité comparée à la campagne de collecte de 2010. Il a été en plus fixé de commun accord entre les producteurs, la société preneur et le PSDR. Notons que seuls 12 sur les 21 groupements au sein de cette coopérative sont certifiés bio par l’ECOCERT et sont soumis à ce contrat de partenariat. Ils comptent en tout 128 paysans bénéficiaires qui ont livré chacun entre 15kg à 500kg de baie de rose, toutes catégories confondues, à la société Premium Spices hier. « J’ai gagné à peu près 400 000 Ariary issus de la vente de mes 40kg de baie rose », raconte Maro Daniel, un producteur. Par contre, le processus de certification des autres groupements est en cours.

Expédier en Allemagne. Côté opérateur, c’est également satisfaisant. « C’est notre première campagne de collecte de baie rose. Ces produits seront tout d’abord acheminés à Toamasina en vue d’un traitement des impuretés avant de les expédier en Allemagne », a déclaré Brand Jurg, le représentant de Premium Spices. Rappelons que l’Union TSABROSE a déjà maîtrisé les techniques de traitement de taillage et post-récolte, suite à une formation prodiguée dernièrement par le PSDR au CTHT à Toamasina. Le projet a déjà appuyé ces planteurs sur l’amélioration de leur production, il y a quelques années. Bref, « la société Premium Spices a opté pour la collecte de baie rose à Bongolava étant donné que c’est un produit assez demandé sur le marché international », a conclu Brand Jurg.

vendredi 17 juin 2011

FILIÈRE CAFÉ: La production a régressé de 66% en 45 ans


Un atelier sur la relance de la filière café s’est tenu à Manakara cette semaine. C’était nécessaire quand on constate les mauvaises performances de toute la filière depuis de nombreuses années.

La production nationale a reculé de 66% de 1960 à 2005. Les exportations ont logiquement suivi la même voie. Pourtant, sur les marchés internationaux, les prix ont enregistré une embellie relative.

Entre 1970 et 1985, Madagascar figurait au 19è rang mondial des pays producteurs de café avec une production annuelle d’environ 70.000 tonnes. Mais cette production a fortement chuté à 47.000 tonnes en 1998 et à 12.000 tonnes en 2000. Cette chute s’est poursuivie dans les années suivantes pour se retrouver à environ 10.000 tonnes en 2007. Globalement donc, la production nationale de café a reculé de 66% entre 1960 et 2005.

En conséquence, les exportations malgaches (qui ne représentaient déjà que 0,1% des exportations mondiales dominées par le Brésil avec 25% des exportations mondiales) ont enregistré une tendance à la baisse, notamment au cours de ces dernières années. Ainsi, si en 2007, on avait exporté 10.748 tonnes de café (vert) pour une valeur totale de 32,2 milliards d’ariary, en 2008, on n’a plus exporté que 7.588 tonnes pour une valeur totale de 25,2 milliards d’ariary. Pour 2009, les résultats ont dû être plus catastrophiques. Au cours du premier semestre, on n’a pu exporter que 312 tonnes pour 1,1 milliard d’ariary.

Demande internationale grandissante

Ces exportations ont été principalement destinées à la France (17,76%), la Belgique (16,40%)… Plusieurs facteurs expliquent cette régression de la production et corollairement celle des exportations : atomisation des plantations, mauvaise qualité due aux défauts de conditionnement (humidité des sacs et conteneurs) car les standards d’exportation sont très stricts, comportements souvent opportunistes des opérateurs.

Pourtant, la demande internationale est toujours grandissante (avec les Etats-Unis comme premier acheteur avec 25,5% des importations mondiales). En 2008, les importations mondiales de café ont atteint les 1602 milliards de dollars et cette demande est en hausse constante : le taux de croissance annuelle des importations mondiales entre 2004 et 2008 est de 22% en valeur et 4% en quantité.

De même, ces dernières années, le prix du café sur les marchés internationaux s’est amélioré. Si une livre de café (aux alentours de 500 g) s’écoulait 50,5 cents de dollar en 2005, elle était à 86,6 cents en 2007 et 105,2 cents en 2008. Il y a ainsi une opportunité à saisir pour Madagascar.

C’est pourquoi un atelier sur la relance de la filière café organisé conjointement par le ministère du Commerce et celui de l’agriculture s’est tenu à Manakara le 16 juin, la région du Sud-Est demeurant la première zone productrice de café robusta à Madagascar. L’objectif est de redynamiser la filière café et de lui rendre sa place d’antan sur le marché mondial.

Cela passera par l’identification de la stratégie nationale pour améliorer la qualité du café et augmenter les offres exportables afin d’assurer une commercialisation efficiente. Il faut savoir que Madagascar produit deux types de café : le Robusta et l’Arabica.

Si le Robusta, le type le plus répandu à Madagascar (avec 95% de la production nationale) est surtout cultivé sur le littoral Est du pays, l’Arabica (5% de la production nationale) s’acclimate mieux sur les Hauts Plateaux (Antsirabe, Itasy, Ambositra…).

jeudi 16 juin 2011

Fier-Mada: La 13ème édition se tiendra du 3 au 7 août

La Foire internationale de l’économie rurale de Madagascar ou Fier-Mada devient une référence dans le monde des manifestations économiques et rurales. Elle sert aussi de référence à plusieurs agents économiques ruraux, à des artisans, à organismes d’appui, etc. Nombreux sont les groupements de paysans et d’artisans à inscrire leur participation à la Fier-Mada sur leur parcours d’évolution. La 13ème édition de cette foire se tiendra au CCESCA à Antananarivo du 3 au 7 août prochain. Elle inclura l’habituelle vente-exposition et il faut y ajouter le forum économique et social dont le thème portera sur l’« Equité : prix des produits ruraux et salaire de base conformes au coût de la vie ». Le sujet est d’actualité quand on sait que la plupart du temps, les collecteurs imposent les prix aux paysans et aux artisans. Et quand on évoque aussi l’emploi salarial en milieu rural, le revenu qui en est dégagé est très faible selon les données de l’Institut national de la statistique (INSTAT). Cet emploi ne génère que 674 000 Ar par an, contre une moyenne nationale de 1 388 000 Ar. Il est donc temps de débattre du salaire des ruraux sur des plateaux comme celui de Fier-Mada. En effet, les ruraux ne disposent guère d’une structure pour faire entendre leur voix.

Or, l’agriculture prédomine dans la création d’emplois à Madagascar selon toujours l’INSTAT : plus de 80,5% de la population active occupée y travaillent. Le commerce qui foisonne depuis la crise fournit 7% des emplois non agricoles. Comme quoi, si l’agriculture bénéficie des soutiens nécessaires, elle devrait beaucoup aider à lutter contre la pauvreté via des emplois au salaire à même d’offrir aux employés des conditions de vie décentes. Dans ce cas, le thème du forum économique choisi par les organisateurs de Fier-Mada ne peut que mieux tomber, d’autant que la pauvreté touche encore plus de 82% des ruraux. Certes, 3/4 du PIB sont générés par les villes mais les campagnes malgaches abritent encore 80% de la population. S’il faut donc une politique urbaine, on ne peut pas non plus faire l’impasse sur le développement rural. Celui-ci ne se limite pas seulement à la production, au rendement, à la qualité des produits, aux infrastructures,… Il est aussi lié au développement humain et donc à des secteurs comme la promotion d’emplois décents. Outre l’expo-vente et le forum économique, la foire organisera aussi des conférences et une bourse des idées et projets.

Evoquer des projets semble être anachroniques en cette période de crise. Mais nombreux sont ceux qui affirment que la crise est propice aux projets. Car s’il faut attendre, il se peut que le contexte change et ne permettra plus de mobiliser plus tard les ressources disponibles à l’heure actuelle. Les différentes activités proposées par la foire fait de cette manifestation une plateforme d’échanges annuelle en faveur de l’économie rurale. Comme les autres éditions précédentes, celle de 2011 verra la participation des acteurs du secteur agricole, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat. Les différents partenaires et organismes publics et privés connexes y seront également présents. Notons que Fier-Mada se tient aussi en pleine saison touristique et outre les Malgaches, elle devrait aussi attirer des touristes.

mardi 14 juin 2011

Visite nocturne de la forêt de Ranomafana



Paradis des chercheurs, la forêt de Ranomafana devient un autre monde, la nuit. Ambiance de recherche nocturne avec le doctorant Serge Andriantsoa.

Il faut de la passion pour faire ce genre de chose. Serge Andriantsoa réalise des recherches en vue d'un PhD dans le domaine environnemental, en collaboration avec l'Université de Hambourg, Allemagne. Pour ce faire, il doit réaliser des expéditions de nuit à travers la forêt du parc national de Ranomafana.

Il est 19 h et quelques minutes. En cette soirée de samedi, il va entrer dans une forêt fragmentée et faire une heure de marche environ. Le site n'est pas loin. Le ciel semble être béni ce jour.

« Des fois, lors des saisons pluvieuses, on doit aller dans les forêts primaires, alors c'est la galère avec les trombes d'eau, les hors pistes improbables … », indique t-il. À bien des égards, une recherche dans ces conditions ressemblerait plus à un parcours de commando qu’une simple étude d'une espèce de grenouilles ou de lémuriens.

Avant chaque expédition, Serge Andriantsoa se prépare. Il contrôle son matériel, un mini micro ultra performant de marque Rode, ses documents, les bottes de rigueur, les lampes d'éclairage ou « head lamp ». Ceci fait, il quitte le centre Valbio pour quelques heures.

Dans sa quête, le jeune homme semble se fier à l'instinct. Il repère un cours d'eau et avance avec des mouvements millimétrés. Pas besoin de suivre une piste, il éclaire de sa torche les pieds d'arbre, les feuilles au-dessus du ruisseau, les bottes sous 20 à 30 cm d'eau. Il cherche simplement des grenouilles.

Synchronisation

Sa méthode consiste à ne pas effrayer les bestioles. Il lui a fallu une formation pour pouvoir marcher comme il le faut.

« Je suis souvent accompagné. Mes accompagnateurs et moi avions dû apprendre à synchroniser notre manière de marcher durant deux mois pour réussir les recherches », explique t-il.

Pour un parcours de 50 m, il faut pas moins d'une heure quand Serge Andriantsoa et son équipe ne rentrent pas bredouilles.

En chemin, il repère une araignée menaçante. « Nous n'avons pas d'espèces mortelles mais il y a celles qui piquent », révèle t-il. Pour dégager l'insecte, il prend une grande feuille et enveloppe la bête. Tout en douceur, il pose l'araignée sur le sol, mais plus à l'écart de son chemin. Ce passionné de grenouille aime aussi la nature, et dans son cas, il le faut.

Pour se faire plaisir, Serge Andriantsoa entre dans une forêt qui se rapproche des jungles primaires. Derrière, en bruit de fond, une chute d'eau rugit et glace le sang du non-initié. Le comble dans la forêt, c'est que dès qu'on éteint les lampes, on n'arrive plus à se voir à plus d'un mètre.

« Nous ne devons pas nous aventurer plus loin, car je n'ai jamais emprunter cette forêt. Et nous risquons de nous perdre », prévient-il.

Dans la jungle, la nature reprend ses droits. Faire comme Rambo, se balader, torse nu, en voulant échapper à une armée d'hommes déchaînés est impossible dans la jungle. « Dans les forêts primaires, c'est impossible d'apercevoir le ciel. Car les branches des arbres vous recouvrent. Alors rester deux semaines dans la forêt cela vous change un homme », rigole-t-il.

Vers 22 h, Serge Andriantsoa réapparaît au centre Valbio. Presque aussi simplement qu'il était parti.

Onja Harinala Razafindratsima « Mon étude servira à la préservation des lémuriens »


Cette étudiante en PhD à Rice University à Houston, Texas, livre le déroulement de ses recherches.

Comment se passe généralement une journée de la vie d’une étudiante aux Etats-Unis ?

Le réveil est à 6 h. Puis préparation du repas que je dois apporter à l’université pour le déjeuner. Entre-temps, je vérifie mes emails. Pas le temps de prendre le petit-déjeuner, donc j’emporte avec moi une tasse de thé chaud à la cannelle ou à la vanille de Madagascar dans un thermos-tasse que je boirai en route ou au bureau que je partage avec un autre étudiant près de celui de notre encadreur académique. Je quitte la maison vers 7 h 30 tous les jours. Ma journée se résume à aller en classe pour prendre certains cours, faire des recherches au laboratoire, des recherches bibliographiques, écrire des rapports de recherche, écrire des demandes de financement pour mes travaux de recherches, assister et participer aux réunions avec des collègues et encadreur et assister à des séminaires. Je termine ma journée soit en allant à la réunion des étudiants chrétiens de l’Université ou à la réunion des chrétiens de notre église, soit en trainant un peu avec les collègues. Retour à la maison au plus tôt vers 19 h pour finalement m'occuper du dîner et puis continuer ce qui n’a pas été fini au bureau le jour tout en appréciant un peu des séries TV ou des films.
Y avait-il un effort particulier à fournir par rapport au niveau international de vos études ?

Au début, j’ai été acceptée pour un programme de Master à Rice U. alors que j’ai déjà obtenu mon Diplôme d’études approfondies (DEA) en Biologie, écologie et conservation animale à l’Université d’Antananarivo. DEA est pratiquement l’équivalent d’un diplôme de master, mais le département pensait que mon niveau était un peu en-dessous des étudiants américains préparant un doctorat. Mais après une année d’études, ils ont revu mon cas et ont décidé de me promouvoir directement en tant qu’étudiante en doctorat après avoir apprécié tous mes efforts pour être au même niveau. Ce qui était dur pour moi était d’abord l’anglais. Tout étudiant doit passer un test de niveau avant leur inscription pour être admis dans une université américaine. Pour mon niveau (c’est-à-dire étudiant potentiel en doctorat ou master), c’était le test GRE (Graduate Record Examination) que je devais passer. C’était un peu dur à cause de la partie analytique qui consiste à analyser des mots anglais, et certains sont des mots vraiment très nouveaux pour moi (j’ai déjà même lu et appris à peu près 5 dictionnaires pour la préparation).
Quel est le handicap d'un étudiant malgache ?

Du point de vue formation universitaire, je trouve que les étudiants malgaches manquent de formation et d’applications sur l’utilisation des packages statistiques, des modélisations et simulation sur ordinateur (méthodes innovantes en écologie et gestion de la biodiversité) et l’utilisation pratique de logiciels écologiques et biologiques. En plus, les systèmes éducatifs malgaches et américains sont très différents et j’ai dû donc m’adapter au nouveau système. Différent parce qu’aux Etats-Unis, les étudiants sont vraiment responsables de leurs études, de leur réussite et de leur propre planning. Ils doivent conduire des projets indépendants pour la plupart des cours.
Pourquoi étudier les lémuriens ? Vos choix et vos motivations ?

Etant une native de Madagascar et ayant été en contact avec la biodiversité depuis des années en tant que membre du Club Vintsy au lycée, j’ai été fascinée par la beauté de la biodiversité à Madagascar. De même, je suis consciente des dangers qui entraînent le déclin de la population des lémuriens. En plus, j’ai appris pendant mes années universitaires et mon projet indépendant de DEA qu’ils jouent un rôle écologique très important dans le maintien de l’écosystème. De ce fait, je suis convaincue de contribuer à la préservation de ces espèces endémiques et unique de Madagascar afin de réduire les menaces qui les rendent en danger à partir de mes connaissances, formations et recherches.
A quoi vous attendez-vous de vos recherches sur le plan national et international ?

Une partie de ma dissertation de doctorat concerne les mécanismes de dispersion de graines par les lémuriens en apportant de nouvelles approches et perspectives pour analyser et expliquer le fonctionnement de l’écosystème. Cette étude démontrera les probables conséquences de l’extinction des lémuriens sur les communautés écologiques et prédira le taux de croissance des plantes consommées et dispersées par les lémuriens suivant différents scenarios (présence/ déclin/extinction des lémuriens). Donc, au niveau national, mon étude servira d’informations importantes pour la préservation des lémuriens et de leur habitat parce que le maintien de l’interaction lémuriens-plantes est critique pour la persistance de milliers d’espèces animales et végétales. De plus, la connaissance des caractéristiques de cette interaction pourra aider d’autres biologistes ou des gens de la conservation à la sélection des espèces de plantes importantes pour la restauration d’une forêt fragmentée, et qui attireraient les espèces de lémuriens frugivores (consommant des fruits) afin que celles-ci puissent disséminer les graines. Du point de vue international, mon étude pourrait servir de modèle qui peut être utilisé dans la conservation d’autres systèmes forestiers.

Un lémurien en danger imminent........


Classé parmi les espèces de lémuriens en danger critique d'extinction, le prolemur simus ne compte plus que 350 individus à Madagascar. Ce qui laisse supposer que, « d'ici 10 ans, nous risquons de perdre une espèce », alerte Avotra Randrianarijaona de l'association Help Simus.

C'est dans les environs de Vohitrarivo Tsaratànana que cette espèce endémique est la plus repérée. La raison qui pourrait accélérer ou mener à terme l'extinction du prolemur simus est avant tout humaine.

Il figure sur la liste des 25 primates les plus menacés au monde. Il est le lémurien le plus menacé à Madagascar. « Les habitants à proximité de la région mettent à sac leurs lieux d'habitation, les bambous. Ces plantes servent à la fois de nourriture à ces bêtes », ajoute le membre de l'association.

Comme dans bien de nombreux cas, c'est la précarité qui pousse les gens à détruire les refuges naturelles de cette espèce.

La nouvelle a dépassé les frontières. A l'étranger, plusieurs entités se mobilisent déjà pour protéger le prolemur simus ou bambou lemur. Parmi elles, l'association Help simus dont le siège se trouve à Paris.

Le baobab et le champignon


Lasymbiose avec des champignons dits mycorhiziens pourrait sauver les baobabs de Madagascar. Des travaux qui s'inscrivent dans le cadre d'une collaboration franco-malgache.

Les majestueux baobabs malgaches ne feront pas mentir le proverbe de La Fontaine « On a souvent besoin d'un plus petit que soi». Ainsi des champignons microscopiques se trouvant dans le sol sont mobilisés par des chercheurs du Centre National de Recherche sur l'Environnement (Madagascar) et de l'IRD' pour assurer la pérennité des populations de ces arbres. « La microflore du sol joue un rôle fondamental dans le développement des jeunes plantules d'arbres en améliorant leur nutrition minérale et hydrique ». rappelle Robin Duponnois, microbiologiste à l'IRD.Ainsi les plantes qui acceptent d'associer leurs racines à des champignons « mycorhiziens » bénéficient d'un coup de pouce très efficace. Cette association particulière est appelée symbiose mycorhizienne. Le plus petit des deux associés, ici le champignon, est alors appelé symbiote.
Dans le cas des baobabs, encore fallait-il définir quels champignons étaient en jeu. L'enquête menée dans trois sites et sur cinq espèces de baobabs- a permis de lever le doute. « Nous avons déterminé la structure des peuplements de champignons mycorhiziens associés à ces différentes espèces ». rapporte le chercheur. Dans l'objectif d'optimiser la production de jeunes baobabs, deux méthodes ont ensuite été testées dans les pépinières forestières.
La première se base sur la collecte d'échantillons de symbiotes fongiques. Ceux-ci sont multipliés puis inoculés aux plants. L'opération améliore significativement leur croissance. Toutefois, la production de champignons prêts à être inoculés reste coûteuse, ce qui en limite l'intérêt.
D'où le recours à la seconde technique qui fait appel à l'utilisation de plantes accompagnatrices, appelées aussi plantes nurses. «Ces dernières3 sont naturellement des agents multiplicateurs des champignons recherchés qui se répandent dans le sol et mycorhizent l'autre plante de la co-culture, le baobab», poursuit Robin Duponnois.
Les résultats en termes de développement des jeunes baobabs sont comparables à ceux obtenus par la première méthode. Tandis que l'inoculation massive par une seule souche fragilise les équilibres microbiens, les plantes nurses favorisent la multiplication de l'ensemble des champignons présents dans le sol, participant ainsi à sa diversité. En outre, cette seconde méthode est plus accessible aux plans technologique et financier.
Les scientifiques ont donc retenu ce protocole pour améliorer les performances des plantations de ces espèces emblématiques de la Grande Île. Face à la surexploitation des ressources forestières et à une faible régénération naturelle des populations, les partenaires malgaches peuvent compter sur leur allié microscopique pour relever le défi......
Sciences du Sud N°58

Environnement: Les jeunes en action !


Vu la dégradation avancée constatée par les différentes entités scientifiques de l'heure et les conséquences dues au changement climatique enregistrées en divers points de la planète, la protection de l'environnement devient une priorité de tous pour sauver le globe terrestre.

Dans ce cadre, les responsables des clubs de jeunes oeuvrant dans la protection de l'environnement dans les établissements scolaires et universités de la capitale et ses périphéries regroupés sous les labels de Clubs "Vintsy" et "Univers Vintsy" ont initié des manifestations liées à la célébration de la journée mondiale de l'environnement, samedi denier, dans l'enceinte du lycée St Michel d'Itaosy sous le parrainage du "World Wild Fundation Madagascar".

Vivre les réalités

Plus terre-à-terre que les projets habituels, ceux réalisés par ces jeunes ont priorisé le vécu quotidien afin d'en accélérer l'assimilation parmi les cibles. De ce fait, les quelque 1.500 représentants des membres ont procédé à des séances de reboisement d'arbres à huile essentielles rares pour la pérennisation de l'espèce.

Les aînés, membres des Univers Vintsy ont en plus fait état de leurs expériences pour les transmettre aux membres des Clubs Vintsy durant des séances de formation sur le thème de l'environnement. Des manifestations culturelles axées sur le thème de la journée ont clôturé cette grande retrouvaille dédiée à la protection de l'environnement au sein de la jeunesse estudiantine de la capitale.

samedi 11 juin 2011

Paroles de jeunes « Si j'étais ministre de l'Environnement... »

On peut affirmer que les jeunes se préoccupent beaucoup de l'environnement. Ils donnent la priorité à la lutte contre la pollution, surtout en milieu urbain. Ensuite, la sensibilisation pour l'abandon des cultures sur brûlis constitue un deuxième projet, et tous sont d'accord pour ne pas sanctionner tout de suite en cas d'infraction. La préservation des forêts intéresse énormément nos jeunes. Mais, ils savent que tout cela ne peut être réalisé sans l'apport de gens compétents, à l'esprit écologique, et sans l'aide d'organismes internationaux du type WWF.

Harena Valisoa, 13 ans, 4è au collège Le Joyeux luron
« Je favoriserais l'utilisation des énergies nouvelles »

Si un de ces jours, je deviens ministre de l'Environnement, beaucoup de changements vont se réaliser dans plusieurs domaines.

Tout d'abord dans le domaine énergétique, je lancerais différents projets qui valoriseraient les nouvelles sources d'énergie comme l'éthanol. Je mettrais en exergue les ressources renouvelables dans le secteur énergétique domestique. L'objectif consiste à réduire, voire à éradiquer, l'utilisation du charbon de bois, qui est la première cause de la déforestation à Madagascar.

Ensuite, j'interviendrais auprès des agriculteurs en partenariat avec le ministère de tutelle, pour les sensibiliser à abandonner la culture sur brûlis. Après une période de sensibilisation, tout comme les auteurs de feux de brousse, de sévères sanctions leur seront affligées.

En matière de transport, je ferais publier un décret avec d'autres départements ministériels concernés stipulant l'interdiction de circulation des véhicules en mauvais état. Cette initiative permettra d'assainir l'air que respire la population.

Dans la réalisation de ma mission en tant que première responsable du ministère, je travaillerais étroitement avec les organisations nationales et internationales qui oeuvrent dans la protection de l'environnement (World Wild Life Fund for Nature), ou les Club Vintsy.

Dans mon équipe, il existera principalement des personnes compétentes, mais surtout des environnementalistes. Non seulement de formation mais surtout dans les pratiques quotidiennes.

Xavier Marolahy 15 ans, en 5è au CEG Ranomafana
« Le reboisement fournirait du travail aux chômeurs »

Pour ma part, je créerais des sociétés qui se spécialiseraient dans le reboisement. Comme cela, je donnerais des emplois à ceux qui sont sans emploi dans le pays. Pour moi, la solution vient d'abord du travail.

Si nous constatons que notre environnement est en danger, il faut trouver des solutions rapides et palpables. Pour les récalcitrants, les personnes qui cherchent encore à détruire la forêt, j'appliquerais des sanctions. Sans les emprisonner, car cela leur ferait aussi du mal. Pour dix arbres coupés, ils devraient planter deux fois plus comme punition.

Pour protéger l'environnement, je crois qu'il faut une mentalité positive en tant que ministre. Toujours sourire, s'éloigner de la colère facile, c'est un moyen pour convaincre facilement les gens.

Jean Rossina Rakotoniaina, 13 ans, en 7è au centre Asama Ambodin'Isotry
« Je préserverais les forêts »

Pour moi, les forêts ne sont pas les seules à être menacées de dégradation mais aussi la santé de la population exposée à la pollution. D'abord, j'entamerais la lutte contre la pollution physique. J'interdirais les chiens qui font des crottes dans la rue. Ils seront isolés dans un endroit s'ils n'ont pas de propriétaire.

D'autre part, j'engagerais des agens pour trier les poubelles et surveiller ce qu'on jette dans le rivières. Les contrevenants seront convoqués par l'administration et payeront de lourdes amendes. Ensuite, dans les forêts où les gens ont tendance à faire des exploitations, je ne les interdirais pas mais je classerais une partie de la forêt qu'ils peuvent utiliser au quotidien, je libérerais aussi les animaux sauvages afin de pouvoir nettoyer la forêt.

Pour l'utilisation du charbon de bois par certains foyers, je limiterais sa production afin de conserver la forêt.

L'air pur n'est pas oublié par le ministre parce qu'il permet la vie saine des personnes. J'essaierais d'imposer des limites sur la circulation de nombreuses voitures qui polluent l'air au quotidien.

Dans la réalisation de ces projets, les solutions sont simples. Primo, il faut être proche de la population, et si c'est possible, avoir un temps pour effectuer des visites dans la forêt et interdire les feux de brousse et la déforestation à la population.

Secundo, il faut avoir les moyens necéssaires pour la conservation de l'environnement comme des bacs à ordures, des agents forestiers qui effectuent la garde et le nettoyage. Sans oublier le financement.

Chimène Fiononana, 19 ans, étudiante en 2è année à l'InsPNMad
« Comprendre les causes de feux de brousse »

Si j'étais ministre de l'Environnement, je lutterais contre la pollution en ville en priorité.

Je promulguerais une loi interdisant aux gens de faire leurs besoins et jeter leurs ordures partout. Ceux qui transgresseront cette décision devront payer des amendes. Et bien sûr, je renforcerais la surveillance pour m'assurer que la loi est bien respectée. Je considère qu'il est essentiel de vivre dans une ville saine avec de l'air pur, ce qui n'est pas du tout le cas en ce moment.

Si c'est moi qui suis également à la tête du ministère de l'Environnement, la lutte contre les trafics illicites, les feux de brousse et la culture sur brûlis seront à la tête de mon programme. Pour m'y atteler, je ferais des sensibilisations intensives auprès des personnes concernées. Je ne limiterais pas les moyens financiers pour que les gens prennent en compte l'importance de l'environnement.

Collaboration

Si jamais ils continuent à procéder à la destruction, je n'appliquerais pas tout de suite les sanctions, j'essaierais d'abord de comprendre le fond du problème. Ce que je veux dire c'est que si je n'appréhende pas les raisons qui poussent l'homme à détruire l'environnement et à ne pas prendre en compte l'avenir de ses descendants, je ne pourrai pas avancer des solutions pour arrêter ses actions aussi négatives soient elles.

Ce que je constate aujourd'hui, c'est que les ruraux pratiquent par exemple des techniques agricoles qui sont nuisibles à l'environnement lui-même. Si j'étais donc ministre de l'Environnement, je travaillerais en étroite collaboration avec mon homologue de l'Agriculture afin de soutenir davantage les paysans pour qu'ils pratiquent des techniques moins destructices. S'ils arrivent à sortir de leur misère, ils ne toucheront pas aux forêts.

Holitiana Ralambo, 15 ans, en 3è au lycée Saint-Antoine Ambodivona
« Je collaborerais avec les institutions environnementales »

Si j’étais ministre de l'Environnement, je travaillerais à partir de la base, c'est-à-dire dans la brousse pour la sensibilisation.

Tout le monde doit s'y mettre, sans négliger la participation des institutions étrangères qui, elles aussi, luttent pour un environnement durable et pérenne à Madagascar au bénéfice de tout un chacun.

D'abord, je projetterais de renforcer la capacité de connaissances surtout des gens de la brousse quant aux méfaits de la dégradation de l'environnement. Je pourrais même mettre en place des agents à la fois éducateurs et surveillants forestiers, afin d'évaluer si le message leur a été bien transmis. Ensuite, des démarches pourraient être entamées afin d'introduire l'utilisation du biogaz dans les foyers malgaches.


Biogaz


Le monde entier connaît les richesses de notre pays qui peuvent répondre aux besoins de sa population. Pourquoi n'essayerions-nous pas, pour une fois, de les gérer et de satisfaire notre population ? On peut y arriver, quelque part, il y a certainement des Malgaches qui savent produire du biogaz.

Enfin, mais pas le moindre des soucis, je n'interdirais pas les exploitations forestières, mais j'exigerais qu'à un déboisement, il y ait un reboisement.

Mais c'est différent pour les bois précieux. Là, ce sera beaucoup plus strict, surtout vis-à-vis des personnes étrangères qui les exploitent et puis les exportent. Comme solution, on renforcera le contrôle douanier, afin de prévenir tout trafic de bois précieux.

Tout ces projets ne peuvent être réalisés qu'avec une bonne entente entre mon ministère et les institutions et organisations environnementales internationales comme le WWF. Tout seul, le pays n'arrivera pas à assurer le financement de ces projets.

Mialy Raholimalala, étudiante en droit, 3è année au CNTEMAD
« Il faut abandonner la pratique du tavy »


Je m'assurerais de la propreté des endroits publics en mettant en place les infrastructures nécessaires. Par exemple, des bacs à ordures tous les cinq ou dix mètres. Il me semble urgent également de réduire les feux de brousse dans les milieux ruraux.

En parallèle aux sensibilisations de la population sur les dégâts des feux de brousse, je mettrais en place une politique d'éducation civique. Les pratiques traditionnelles sont à abandonner, étant l'une des principales causes de la destruction des forêts. Un projet d'accompagnement en faveur des agriculteurs dans l'abandon des pratiques comme le tavy serait l'une de mes priorités. Je penserais même à affecter une grande partie du budget à l'agriculture et à l'environnement, ces deux domaines constituant les piliers du développement de notre pays.

Les gens qui travaillent avec moi devraient être des diplômés et avoir des expériences pertinentes sur les questions à traiter dans mon ministère. Il serait bien de m'entourer de personnes connaissant la réalité du terrain. Et surtout des gens qui ont une certaine rigueur et respectueux de la nature et de l'environnement.
Jean Christophe Tahiry Mamitiana, 11 ns, en CM1 à l'EPP Ampasipotsy
« La sauvegarde de l'environnement » par le vakodrazana »

Si j'étais ministre de l'Environnement, je mettrais en avant le vakodrazana que j'utiliserais pour véhiculer des messages sur la protection de l'environnement. Je suis sûr que mes parents en seront fiers car ils m'ont toujours fait baigner dans le vakodrazana.

En plus, ce serait aussi l'occasion de faire la fête et de s'amuser avec la musique et la danse. Pour les enfants, je donnerais des récompenses à ceux qui ne coupent pas les arbres de la forêt ou qui incitent leurs parents à ne pas le faire. Je prendrais des mesures sur ceux qui abîment la forêt mais je ne serai pas méchant.

Si jamais je surprenais des personnes abattant les arbres, je leur dirais seulement de ne pas le faire, car je n'ai pas envie de les emprisonner.

jeudi 9 juin 2011

Année de la forêt / Reboisement: Les essences natives, une solution à considérer

2011 est déclarée par l’ONU comme l’année internationale de la forêt dont le thème est « La forêt pour la population ». La déforestation et les autres pressions humaines sur les forêts touchent plusieurs pays. Madagascar n’y échappe pas : la surface forestière actuelle représente la 10ème de la superficie originelle avec un taux de déclin annuel de 0,55% selon l’ONG de recherche en conservation Missouri botanical garden (MBG). A ce rythme, le pays perdrait la totalité de sa couverture forestière d’ici un demi-siècle. Le reboisement fait partie des solutions pour juguler cette catastrophe à multiples dimensions. MBG propose de se tourner vers les essences natives : « N’est-il pas possible de faire du reboisement avec des essences forestières natives, surtout celles à croissance rapide ? Des données qui s’y rapportent existeraient à travers les recherches localisées. Mais étant éparpillées, leur capitalisation est une étape essentielle pour leur exploitation à des fins de conservation ». La base de données sur les plantes vasculaires de Madagascar développée par MBG (http://www.tropicos.org/) fait état de 1 600 espèces répertoriées. Il y a le palissandre (Dalbergia spp), le « nato » (des espèces de la famille des Sapotaceae), le ramy (Canarium spp) et les autres essences forestières appelées communément « hazoala »…

Ces essences font la réputation des forêts naturelles primaires de Madagascar. Certaines d’entre elles font régulièrement l’objet de trafics illicites. Raison de plus pour se pencher sur les voies et moyens pour reconstituer une partie de ce patrimoine. Depuis de longues années, la politique de reboisement à Madagascar a été toujours orientée vers les espèces introduites (les pins et les eucalyptus). Ces deux dernières années pourtant, la direction de l’environnement et des forêts encourage la plantation d’autres essences comme le Paulownia. Originaire de la Chine, cet arbre est réputé pour sa croissance rapide et sa production est de 125 m3 de bois/ha à la 5ème année. MBG révèle que dans le Melaky, un projet de grande envergure de reforestation avec du Paulownia a déjà fait ses preuves. C’est pour cette raison qu’elle suggère de s’orienter aussi vers les essences natives. Des entités privées commencent à opter pour le Ravintsara. Utilisé dans la médecine traditionnelle, cette essence semble retrouver une nouvelle naissance.

Via l’année de la forêt, l’ONU veut sensibiliser tous les pays sur la nécessité de rendre durables les utilisations des ressources forestières pour les générations actuelles et à venir. La forêt joue en effet des rôles très importants dans la vie de la population et dans la régulation du climat. MBG rappelle qu’elle occupe 31% des terres de la planète, abrite 80% de la biodiversité terrestre et fait vivre 1,8 milliard de personnes. Madagascar voit son patrimoine forestier décliner. L’ONG se félicite de l’existence du réseau d’aires protégées où 40% des forêts humides du pays sont incluses. Outre le reboisement et ces aires, d’autres systèmes sont en vogue. MBG évoque la Réduction de l’émission par déforestation et dégradation de la forêt (REDD), la restauration permettant de réparer des écosystèmes endommagés par l’homme, l’afforestation ou la plantation d’arbres pour établir un état boisé sur une surface longtemps restée dépourvue d’arbre ou n’ayant jamais fait partie d’une aire forestière…

mardi 7 juin 2011

Gestion durable Cohabitation difficile


Les ressources minières de Madagascar se situent pour la plupart à l'intérieur des aires protégées.

Conflit inévitable ou cohabitation acceptable. Tel a été le titre de la présentation de Martin Nicoll du WWF lors du colloque sur la gestion des ressources minérales, qui s'est déroulé à l'Institut français de Madagascar, hier. À travers son exposé, il a expliqué que la cohabitation des aires protegées et industries extractives est devenue incontournable si la Grande île cherche la durabilité.

« On peut préserver, protéger et exploiter en même temps », argumente t-il. Et justement pour le cas de Madagascar, il semblerait que les acteurs concernés empruntent davantage cette voie.

« Madagascar a besoin des revenus du pétrole et des mines même s'ils sont localisés dans les aires protégées. On ne peut pas se permettre de cracher sur tout ça mais on ne peut pas non plus se permettre de piétiner l'environnement », explique quant à lui Guy Suzon Ramangalahy, Directeur général de Madagascar national parks (MNP). Afin d'éviter ces empiètements donc, il a été révélé que dans la Grande île, il existe déjà une sorte de plateforme de discussion entre tous les interessés. « Malgré les tensions, il existe de plus en plus un sentiment de respect et de volonté. Il y a par exemple des consultations intersectorielles formelles périodiques ou des rencontres informelles entre les acteurs », révèle Martin Nicoll.

Risque de déstabilisation

La cohabitation demeure ainsi acceptable à Madagascar. Toutefois, sa continuité et sa durabilité restent méconnues. Selon les exposés de l'intervenant de WWF, il existe toujours des risques qui pourraient destabiliser cette coalition qui est déjà assez bien fondée. Parmi celles qui ont été citées, il y a par exemple, « le changement de la priorisation politique vis-à-vis des aires protegées, et les industries extractives ». Les intervenants craignent ainsi qu'à un moment donné, l'État préfèrera davantage les richesses minières à la biodiversité. Si celle-ci vient à arriver, « la durabilité ne pourrait plus être assurée ».

Environnement et tourisme vont de pair

Constatant la dégradation totale de l’hôtel thermal d’Ifanadiana, le ministre du Tourisme, Riana Andriamandavy VII, a profité de la célébration de la journée mondiale de l’environnement qui s’est tenue à Ranomafana, dimanche dernier, pour annoncer que son département et celui de l’Environnement sont complémentaires en matière d’écotourisme.

En effet, en marge de cette célébration, il a tenu à voir de près le handicap du tourisme dans cette région… comme il le fait à chaque déplacement dans toutes les autres localités et régions à forte potentialité touristique.

Ainsi, il se trouve que le parc national de Ranomafana, dans le district d’Ifanadiana, région Vatovavy-Fitovinany semble plutôt délaissé. Le problème est que la région accuse un manque crucial d’infrastructures d’accueil des visiteurs, l’unique centre ou hôtel « présentable » prévu à cet effet, en l’occurrence l’hôtel thermal d’Ifanadiana, étant actuellement en état de vétusté et de dégradation avancée.

Pour le ministre, la réhabilitation de cet hôtel qui figure parmi les hôtels de l’Etat, constitue une urgence pour permettre la relance et le développement de l’écotourisme dans la région. Il précise que « les travaux y afférents débuteront très prochainement afin de sauver ce joyau national ».

Mais auparavant, des travaux d’assainissement de tout le site s’avèrent nécessaires. Le fait est que bon nombre d’artisans locaux dont 80% font de l’artisanat leur seconde source de revenus ont occupé les lieux pour vendre leurs produits aux rares touristes qui y sont de passage. Un délai a été ainsi accordé à ces occupants illégaux pour libérer l’hôtel.

Par ailleurs, la station thermale de Ranomafana nécessite également une sérieuse réhabilitation. Riana Andriamandavy VII a fait savoir que le ministère de la Santé a déjà accepté de collaborer dans ce sens avec celui du Tourisme. Et de souligner que la région Vatovavy-Fitovinany dispose une potentialité touristique non négligeable et « il suffit seulement d’appliquer une stratégie efficace afin que le secteur connaisse un nouvel essor ».

Conformément à cette stratégie, le ministère prévoit de mettre en place une direction régionale du tourisme dans toutes les régions, ayant entre autres missions d’éduquer les populations locales à avoir un esprit ouvert au développement du tourisme.

103 espèces recensées en voie de disparition......


« Madagascar est unique par son endémicité » a affirmé le représentant régional de WWF à Madagascar, Richard Hugues, hier, à Antsakaviro, lors d’une conférence de presse pour présenter les nouvelles découvertes des chercheurs sur les nouvelles espèces à Madagascar durant la période 1999-2010.

103 espèces de faune et de flore malgaches ont été officiellement recensées en voie de disparition, apprend-t-on mardi auprès de l'ONG internationale de protection de la nature et de l'environnement (WWF).

Toutefois, selon une des responsables de WWF, Tiana Ramahaleo, ces chiffres sont largement inférieurs à la réalité.


Ces espèces endémiques concernent 62 espèces végétales malgaches et 41 animales, toutes espèces confondues dont les tortues radiée qui se trouvent dans la région du sud de la Grande île et dont 60.000 espèces sont disparues chaque année à cause de la collecte illégale.

Toutefois, selon une des responsables de WWF, Tiana Ramahaleo, ces chiffres sont largement inférieurs à la réalité car bon nombre d’espèces de faune et de flore malgaches ne sont pas inscrites dans le registre de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCM).

En effet, 1.455 espèces d’animaux seulement sont enregistrées à l’IUCM alors qu'il en existe plusieurs milliers recensés par les chercheurs. De même, 364 espèces de plantes seulement sont inscrites à l’IUCM contre16 000 recensées à Madagascar.

Notons que cette conférence de presse était également une occasion pour le WWF de présenter les résultats de 10 ans (1999-2010) de recherche effectués par cette entité où elle a recensé 615 nouvelles espèces animales et végétales à Madagascar. dont 385 plantes, 42 invertébrés, 17 poissons, 69 amphibiens, 61 reptiles ainsi que 41 mammifères.

dimanche 5 juin 2011

Les actions humaines sont les principales sources de dégradation de l'environnement...........


Le planning familial conserve l'environnement. Réduire ou limiter la natalité est une des solutions.
La croissance démographique fait pression sur les forêts et la biodiversité. À Madagascar, une croissance démographique induit à une situation de pauvreté et donc au besoin d'une meilleure source de revenu, surtout dans les campagnes. Cest pour cette raison que, souvent, les gens qui habitent aux alentours des forêt ne trouvent que l'exploitation forestière pour assurer leur survie. « Plus la population augmente, plus il y a réduction de l'espace environnemental par l'aménagement de l'homme pour ses besoins », avance le docteur Liliane Hanitriniaina Randrianomenjanahary, spécialiste en santé publique et communautaire, point focal Environnement et Santé, vendredi dans le cadre de la journée mondiale de l'environnement célébrée hier dans la région de Vatovavy Fitovinany

De son côté, le directeur de la promotion de la Santé au sein du ministère de la Santé, le docteur Nivo Andriamampianina évoque que le planning familial a un impact indirect sur l'environnement social. « Il y a environnement social quand les naissances sont espacées. D'habitude, le fait d'avoir beaucoup d'enfants donne des charges à la société », explique-t-elle. Sur l'environnement physique, selon elle, le fait de minimiser et de limiter les naissances entraîne une forte baisse des moyens de locomotion qui sont les principales sources de pollution et donc de dégradation de l'environnement. « Moins de population, moins de véhicules et donc moins de dégagement de gaz carbonique et protection de la couche d'ozone. Bref, atténuation du changement climatique », poursuit le directeur de la promotion de la Santé.

Apparence trompeuse

Le faible pouvoir d'achat de certaines familles ne favorise pas la conservation de l'environnement. Selon les dernières statistiques, plus de 50 % de la population malgache utilisent encore des ressources naturelles pour la cuisine. « J'ai huit enfants que je dois nourrir chaque jour. Avec le prix du gaz et la facture de la Jirama qui ne cessent d'augmenter, je ne peux pas me passer de charbon de bois ni de bois de chauffage pour ma cuisine quotidienne », avoue Aimée Marcelline Rasoazanamaro, une mère de famille qui habite à Mahavoky.

Hier, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l'environnement qui s'est déroulée à Ranomafana, le chef de région de Vatovavy Fitovinany, Martial Rakamisilahy n'a pas manqué d'évoquer que les aspects extérieurs de certaines forêts sont trompeurs . Car, vu de l'extérieur, certains lieux sont couverts des forêts vertes mais à l'intérieur, on ne voit que des espaces amenagés et exploités par l'homme.

samedi 4 juin 2011

Demain 5 juin Journée mondiale de l’environnement (JME) qui sera consacrée au thème « Les forêts, la nature à votre service ».


EGALE CONSIDERATION POUR LES DEVELOPPEMENTS SOCIAL, ECONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTAL
Gage d'un monde juste et équitable, selon Ban Ki Moon


"Nous ne pourrons construire un monde juste et équitable que lorsque nous accorderons un poids égal aux trois composantes du développement durable, à savoir les composantes sociale, économique et environnementale". C'est Ban Ki Moon, le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU) qui, dans un message, l'importance de l'environnement pour le développement durable. C'est à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement célébrée demain 5 juin sous le thème « Les forêts : la nature à votre service ». L’Inde est le pays hôte des manifestations marquant l'édition 2011 qui survient près de 20 ans après le Sommet Planète Terre tenu en 1992 au Brésil, en prélude au rendez-vous Rio+20 prévue à Rio de Janeiro où se tiendra la Conférence des Nations Unies sur le développement durable en juin 2012.

Selon Ban Ki Moon, "si nous voulons assurer durablement la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et un travail décent aux populations toujours plus nombreuses, il nous faut faire le meilleur usage possible de notre patrimoine naturel". pour cela, le Secrétaire général de l'ONU invite les décideurs à prendre les mesures voulues pour répondre aux espoirs suscités par le Sommet Planète Terre en ce" sens le monde entier ne regarde qu'eux et n’en attend pas moins. "L’instauration d’un développement durable ne pourra se faire en un jour. Mais, sur la voie menant à la Conférence de Rio +20, la célébration cette année de la Journée mondiale de l’environnement peut faire comprendre aux membres influents des secteurs à la fois public et privé qu’ils peuvent – et qu’ils doivent – prendre les mesures voulues pour répondre aux espoirs suscités par le Sommet Planète Terre. Le monde entier les regarde et n’en attend pas moins".

A son avis, près de 20 ans après le Sommet Planète Terre de Rio de 1992, "d’importants changements sont intervenus au cours des deux dernières décennies, sur les plans à la fois géopolitique et environnemental. Des centaines de millions de gens en Asie, en Amérique latine et, de plus en plus, en Afrique sont parvenus à échapper à la pauvreté". Toutefois, même si l'humanité toute entière est de plus en plus consciente des dangers liés à la dégradation de l’environnement - notamment le changement climatique, l’appauvrissement de la diversité biologique et la désertification -, les progrès ont été trop lents depuis la tenue du Sommet Planète Terre. Pis, "des signes toujours plus nombreux indiquent aussi que la capacité de la planète de continuer à assurer notre progrès se trouve gravement compromise, peut-être de manière irréversible" martèle le Secrétaire général de l'ONU.

Pour Ban Ki Moon, "la croissance économique rapide s’est accompagnée de coûts qui n’apparaissent que rarement dans la comptabilité nationale, tels que la pollution de l’air et de l’eau, la dégradation des ressources halieutiques et des forêts, etc., autant de phénomènes qui influent tous sur la prospérité et le bien-être de l’humanité". Suffisant pour que le thème de cette année mette "en relief le fait que ces écosystèmes, notamment, représentent des milliards et des milliards de dollars pour la société, et tout particulièrement les pauvres".

Revenant sur le pays hôte de la manifestation, Ban Ki Moon note que l’Inde figure parmi le nombre croissant de pays qui s’emploient à alléger les pressions exercées par les changements écologiques. Il est l’un des premiers à entreprendre une évaluation plus précise de la valeur économique des services axés sur la nature, avec le concours du Programme des Nations Unies pour l’environnement (Pnue) et la Banque mondiale. Cette extension de la croissance verte et l'accélération du passage à une économie verte s'illustre par la loi sur l’emploi rural et la promotion des sources d’énergie renouvelables, entre autres exemples.

vendredi 3 juin 2011

Bois de rose.....suite et sûrement pas fin......des frustrés lancent un ultimatum




Comme l’avait annoncé le général Herilanto Raveloharison, ministre de l’Environnement et des forêts, l’opération d’assainissement qui a été menée afin d’endiguer l’exploitation sauvage des bois de rose dans la région Sava, continue et cela en dépit des obstacles que les éléments sur place doivent faire face.

Près d’une centaine de personnes dont des exploitants forestiers, des opérateurs économiques locaux et des habitants frustrés se sont rassemblées hier devant les locaux de la Cires pour réclamer le départ des éléments du « Task Force ». Elles auraient donné 24 heures à ces derniers pour plier bagages. « Les bois de rose appartiennent à Antalaha », « Libérez les natifs d’Antalaha », auraient-elles scandé. Néanmoins, la manifestation s’est terminée sans heurt.

Avant-hier, les éléments du « Task Force » ont procédé à l’interpellation de trois individus. Ces derniers ne seraient que des préposés à la garde des bois coupés. L’on sait qu’ils sont des centaines, voire plus, à se réfugier au fin fond de la forêt en apprenant l’arrivée du « Task Force ». Hier, les trois hommes ont été envoyés à la brigade de gendarmerie d’Antalaha aux fins d’enquête.

Escroquerie

L’on sait que le procès des sept personnes, placées sous mandat de dépôt dans le cadre de cette affaire, se tiendra le 6 juin prochain. L’une d’entre elles serait un homme d’affaires influent dans la région Sava. Par ailleurs, l’on a également appris que le frère de ce dernier a été déféré hier au parquet d’Anosy dans une autre affaire de bois de rose.

De sources concordantes, cette deuxième affaire a pris sa source dans un contrat de vente engagé par l’homme d’affaires, avant son placement sous mandat de dépôt. Il a confié l’encaissement de la somme convenue à son frère. Le montant de la transaction s’élèverait à plus de 450 millions d’ariary. L’affaire s’est corsée quand l’acquéreur est venu chercher les bois de rose à Antalaha. Pour des raisons indéterminées, la quantité de bois précieux s’est volatilisée pour on ne sait quelle raison. Poursuivi pour escroquerie, le frère de l’homme d’affaires a été interpellé et déféré au parquet. Au sortir de son interrogatoire, il a bénéficié d’une liberté provisoire.


Des manifestants ont sommé les forces mixtes de quitter Antalaha dans 72 heures. Entre-temps, ces dernières ont saisi 545 rondins de bois de rose et 67 de palissandre.


Les forces mixtes dépêchées dans le Nord-est par le ministère de l'Environnement prend à contre-pied les trafiquants de bois de rose, à Antalaha. Alors que près de 200 individus, dont des opérateurs économiques, leur ont donné, mardi, un délai de 72 heures pour quitter les lieux, elles n'ont pas reculé d'un iota. Pendant que le temps jouait contre les forces mixtes, elles ont poursuivi leurs investigations. Hier, à l'expiration de l'ultimatum, elles ont mis la main sur 545 rondins de bois de rose. Ce qui porte à 1 576 le nombre de pièces saisies en l'espace de deux semaines. Dans la foulée, ils ont retrouvé 67 rondins de palissandre.

Pour ce dernier coup de filet, une opératrice économique malgache, qui s'est présentée comme la propriétaire des 545 rondins de bois de rose découverts, a été interpellée. Le bois précieux a été retrouvé sur la plage de Ratsy Anaranana, en plusieurs endroits. Les trafiquants en avaient enterré une partie dans le sable. Les éléments mixtes envoyés par le ministère de l' Environnement ont conclu qu'il s'agit d'une détention illégale, bien que la propriétaire ait montré des documents. Les papiers qu'elle a présenté seraient douteux. Du coup, le bois de rose a été saisi.

Accalmie

Le bois précieux découvert a été pillé dans des réserves naturelles. Les trafiquants auraient déplacé les rondins depuis que les éléments mixtes se sont mis à ratisser les aires protégées d'Antalaha.

Pendant que l'ultimatum de 72 heures courait, les manifestants étaient descendus dans la rue, réclamant que le procureur de la République soit démis de ses fonctions et que les forces mixtes s'en aillent. De surcroît, ils ont clamé haut et fort que les sept prévenus, jetés en prison pour trafic de bois de rose, doivent être libérés. Antalaha était en effervescence pendant trois jours. L'organe mixte de conception de la région de Sava a convoqué une réunion. Les forces de l'ordre, les autorités locales et le commandant des éléments mixtes du ministère de l'Environnement ont tenu une rencontre au bureau du chef de région de Sava, à Sambava, mercredi après-midi. L'apaisement de la tension qui plane à Antalaha était au cœur du débat. Hier, un vent d'accalmie a soufflé dans la ville. Les protestataires ont suspendu leur manifestation. Le procès des sept présumés trafiquants de bois de rose, mis en détention préventive, a été avancé pour lundi. Le verdict sera prononcé à l'audience.

mercredi 1 juin 2011

Tech & Net RSS Tech & Net Cancer et mobiles : la polémique de trop ?

L'avis de l'OMS classant les ondes comme "peut-être cancérogènes" a déclenché un déchaînement contre le mobile. Le secteur accuse le coup.


L'agence de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié mardi soir une étude portant sur les dangers des ondes et les risques de cancer. Les téléphones mobiles font partie des équipements visés et semblent focaliser l'attention, au grand dam des acteurs du secteur.

Fabricants et industriels essaient d'écarter la polémique naissante en rappelant que des mesures existent déjà en France. "Nous avons une approche de précaution depuis 2003, avec la distribution systématique d'un kit oreillette et de plus de 30 millions de dépliants d'information", ajoute-t-on encore à la Fédération française des télécoms (FFT). D'ailleurs, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rappelle que "les conclusions et les recommandations émises par le CIRC rejoignent les avis et recommandations déjà émis" par les autorités françaises.

La Fédération française des télécoms, soucieuse de minimiser la portée de l'étude, souligne que "cette classification vaut pour l'ensemble des sources d'ondes radio, ce qui inclut les téléphones mobiles, les téléphones sans fil, les appareils Wi-Fi, les micros sans fil, les ampoules basse consommation, les fours à micro-ondes, les plaques à induction, les émetteurs de radio ou de télévision, les antennes-relais, les émetteurs de police ou de pompiers, les radars. "Nous prenons acte de ces conclusions, fondées sur une étude portant sur l'usage intensif du mobile, soit au moins 30 minutes par jour sur une période de 10 ans", poursuit un porte-parole.

Un facteur parmi des centaines d'autres

La FFT rappelle par ailleurs que l'OMS a classé "900 agents et substances, présents dans des produits de consommation courante", dans des catégories similaires à celle des ondes. "En choisissant la catégorie 2B (la catégorie "peut-être cancérogène", NDLR), le CIRC indique que le lien entre cancer et ondes radio n'est pas démontré", conclut la FFT en rappelant que l'alcool, le tabac, l'amiante, le trichloréthylène et les fumées des moteurs diesel sont dans les catégories 1 et 2A, beaucoup plus dangereuses.

Les fabricants de téléphones mobiles, qui refusent de communiquer directement, qui ont répondu par la voix du Mobile Manufacturer Forum (MMF), suivent la même ligne de défense. "Le CIRC a conclu que les champs électromagnétiques ne sont cancérogènes ni de façon certaine, ni de façon probable", explique Michael Milligan, secrétaire général de cette association qui regroupe Samsung, Nokia, Sony Ericsson, Motorola ou encore Apple. "Les équipements de communication sans fil sont prévus pour fonctionner en respectant des limites nationales et internationales d'exposition, lesquelles intègrent déjà une substantielle marge de sécurité", poursuit-il.

Difficile équilibre entre antennes et terminaux

En France, la très vive polémique sur les antennes-relais a déséquilibré le problème. En imposant des normes d'émission très faibles pour les infrastructures, sans vraiment se préoccuper des terminaux, l'État a paradoxalement augmenté la puissance moyenne nécessaire aux téléphones mobiles pour communiquer avec les antennes. Cela a eu pour résultat de multiplier l'exposition des utilisateurs. L'OMS reconnaît implicitement ce problème : "Utiliser un mobile dans une zone de bonne réception réduit l'exposition, car cela permet au téléphone de communiquer avec une puissance plus faible", explique l'organisme international dans ses recommandations, juste après le paragraphe vantant les mérites des kits mains-libres.

Invisibles, impalpables, les ondes font peur. Mais, malgré les polémiques, les frayeurs et les démentis, une chose reste sûre : l'utilisateur lambda continue d'avoir son portable sur lui, son réseau Wi-Fi à la maison et son micro-ondes dans la cuisine. Les industriels peuvent dormir tranquilles.