mardi 7 juin 2011
Gestion durable Cohabitation difficile
Les ressources minières de Madagascar se situent pour la plupart à l'intérieur des aires protégées.
Conflit inévitable ou cohabitation acceptable. Tel a été le titre de la présentation de Martin Nicoll du WWF lors du colloque sur la gestion des ressources minérales, qui s'est déroulé à l'Institut français de Madagascar, hier. À travers son exposé, il a expliqué que la cohabitation des aires protegées et industries extractives est devenue incontournable si la Grande île cherche la durabilité.
« On peut préserver, protéger et exploiter en même temps », argumente t-il. Et justement pour le cas de Madagascar, il semblerait que les acteurs concernés empruntent davantage cette voie.
« Madagascar a besoin des revenus du pétrole et des mines même s'ils sont localisés dans les aires protégées. On ne peut pas se permettre de cracher sur tout ça mais on ne peut pas non plus se permettre de piétiner l'environnement », explique quant à lui Guy Suzon Ramangalahy, Directeur général de Madagascar national parks (MNP). Afin d'éviter ces empiètements donc, il a été révélé que dans la Grande île, il existe déjà une sorte de plateforme de discussion entre tous les interessés. « Malgré les tensions, il existe de plus en plus un sentiment de respect et de volonté. Il y a par exemple des consultations intersectorielles formelles périodiques ou des rencontres informelles entre les acteurs », révèle Martin Nicoll.
Risque de déstabilisation
La cohabitation demeure ainsi acceptable à Madagascar. Toutefois, sa continuité et sa durabilité restent méconnues. Selon les exposés de l'intervenant de WWF, il existe toujours des risques qui pourraient destabiliser cette coalition qui est déjà assez bien fondée. Parmi celles qui ont été citées, il y a par exemple, « le changement de la priorisation politique vis-à-vis des aires protegées, et les industries extractives ». Les intervenants craignent ainsi qu'à un moment donné, l'État préfèrera davantage les richesses minières à la biodiversité. Si celle-ci vient à arriver, « la durabilité ne pourrait plus être assurée ».