2011 est déclarée par l’ONU comme l’année internationale de la forêt dont le thème est « La forêt pour la population ». La déforestation et les autres pressions humaines sur les forêts touchent plusieurs pays. Madagascar n’y échappe pas : la surface forestière actuelle représente la 10ème de la superficie originelle avec un taux de déclin annuel de 0,55% selon l’ONG de recherche en conservation Missouri botanical garden (MBG). A ce rythme, le pays perdrait la totalité de sa couverture forestière d’ici un demi-siècle. Le reboisement fait partie des solutions pour juguler cette catastrophe à multiples dimensions. MBG propose de se tourner vers les essences natives : « N’est-il pas possible de faire du reboisement avec des essences forestières natives, surtout celles à croissance rapide ? Des données qui s’y rapportent existeraient à travers les recherches localisées. Mais étant éparpillées, leur capitalisation est une étape essentielle pour leur exploitation à des fins de conservation ». La base de données sur les plantes vasculaires de Madagascar développée par MBG (http://www.tropicos.org/) fait état de 1 600 espèces répertoriées. Il y a le palissandre (Dalbergia spp), le « nato » (des espèces de la famille des Sapotaceae), le ramy (Canarium spp) et les autres essences forestières appelées communément « hazoala »…
Ces essences font la réputation des forêts naturelles primaires de Madagascar. Certaines d’entre elles font régulièrement l’objet de trafics illicites. Raison de plus pour se pencher sur les voies et moyens pour reconstituer une partie de ce patrimoine. Depuis de longues années, la politique de reboisement à Madagascar a été toujours orientée vers les espèces introduites (les pins et les eucalyptus). Ces deux dernières années pourtant, la direction de l’environnement et des forêts encourage la plantation d’autres essences comme le Paulownia. Originaire de la Chine, cet arbre est réputé pour sa croissance rapide et sa production est de 125 m3 de bois/ha à la 5ème année. MBG révèle que dans le Melaky, un projet de grande envergure de reforestation avec du Paulownia a déjà fait ses preuves. C’est pour cette raison qu’elle suggère de s’orienter aussi vers les essences natives. Des entités privées commencent à opter pour le Ravintsara. Utilisé dans la médecine traditionnelle, cette essence semble retrouver une nouvelle naissance.
Via l’année de la forêt, l’ONU veut sensibiliser tous les pays sur la nécessité de rendre durables les utilisations des ressources forestières pour les générations actuelles et à venir. La forêt joue en effet des rôles très importants dans la vie de la population et dans la régulation du climat. MBG rappelle qu’elle occupe 31% des terres de la planète, abrite 80% de la biodiversité terrestre et fait vivre 1,8 milliard de personnes. Madagascar voit son patrimoine forestier décliner. L’ONG se félicite de l’existence du réseau d’aires protégées où 40% des forêts humides du pays sont incluses. Outre le reboisement et ces aires, d’autres systèmes sont en vogue. MBG évoque la Réduction de l’émission par déforestation et dégradation de la forêt (REDD), la restauration permettant de réparer des écosystèmes endommagés par l’homme, l’afforestation ou la plantation d’arbres pour établir un état boisé sur une surface longtemps restée dépourvue d’arbre ou n’ayant jamais fait partie d’une aire forestière…