mardi 31 mai 2011

La forêt de ravinala reconstituée


La reconstitution de la forêt de ravinala est en cours aux régions Atsinanana, Analanjirofo et Alaotra-Mangoro.

« Des forêts de plusieurs kilomètres carrés ont disparu au niveau de ces localités, les " ravinala " étant utilisés par la population locale pour les constructions d'habitation », explique Rivo Andriantsitohaina, un responsable du forum économique qui se tiendra du 2 au 5 juin à Moramanga.

Financé par l'ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), le projet a une durée de 5 ans. Le lancement officiel se fera lors de ce forum. La première phase mettra en place des pépinières à raison de 20 000 plants par commune, pour vingt-neuf ciblées dans ces trois localités. Les paysans encadrés techniquement et sensibilisés sur l'éradication des cultures sur brûlis procèderont au reboisement un an plus tard. Ce projet de restauration de « ravinala » sera adoptée dans d'autres régions. Cette plante joue un rôle nécessaire dans la conservation de la biodiversité, étant donné qu'elle regorge de millions de mètres cubes d'eau et favorise la culture du letchis.

Journée mondiale de l'athlétisme Quand les athlètes se mettent au vert


Comme l’année dernière, Antsirabe a été le théâtre de la Journée mondiale de l’athlétisme, dimanche. Le reboisement au parc de l’Est en a été le point fort.
Célébrée au plan national pour la deuxième fois dans la ville d’Antsirabe, la 16è Journée mondiale de l’athlétisme a été marquée par de nombreuses activités, samedi 8 mai.

Elle a commencé par la revue des 400 arbres plantés lors de la célébration de l'année dernière par les athlètes de Vakinankaratra avec la Fédération malgache d'athlétisme (FMA), au parc de l’Est. Les nombreuses autorités qui ont assisté à cette événement ont, ensuite, planté des arbres fruitiers et des camphriers autour du terrain du lycée André Resampa d’Antsirabe, où la suite des festivités durant cette journée a eu lieu.

« Ce reboisement marque la participation de la FMA au projet Green project, mené par la fédération depuis 2007 », explique Christian James Razafimahefa, président de la Fédération malgache d’athlétisme.

Après l’ouverture officielle, de nombreux athlètes issus de quelques clubs et établissements scolaires d’Antsirabe ont participé au concours organisé à l’occasion de cette célébration.

Tous ceux qui ont pris la parole au cours de la cérémonie officielle de cette journée ont tous affirmé l’importance de cette discipline de base.

Considération

« Jusqu’à présent, seul l'athlétisme a éveillé la fierté nationale, mais les gens ne reconnaissent pas vraiment sa valeur », a noté le président de la FMA. « Le manque de considération à l'endroit des athlètes persiste dans le pays », a-t-il poursuivi.

Malgré cette situation, la Fédération et les ligues des régions ainsi que chaque athlète ont lancé le défi de garder la bonne image de ce sport, ce par le biais de la mise en œuvre de leur objectif de faire l’athlétisme une discipline la plus pratiquée dans les établissements scolaires.

Afin de réaliser cet objectif, la ligue de Vakinankaratra, présidé par Alice Ralisoa, a profité de la Journée mondiale de l'athlétisme pour demander l’installation d’une piste synthétique à Antsirabe, afin de suppléer au manque d’infrastructures dans cette ville où de grands athlètes comme Fulgence Rakotondrasoa, un coureur de fond, sont originaires.

Bois de rose Vive tension à Antalaha


La demande de mise en liberté de sept incriminés a été rejetée. Des opérateurs réclament le départ du procureur.
L'ambiance est à la tension à Antalaha. Des opérateurs économiques font pression après la mise en détention préventive de sept trafiquants présumés de bois de rose. L'un des prévenus n'est autre que l'un de leurs collègues. Celui-ci a été jeté en prison avec une Pakistanaise, un homme, mis à l'index comme étant son complice, et quatre dockers, tombés nez-à-nez avec les forces mixtes alors qu'ils étaient en train de déplacer 30 rondins de bois de rose, en pleine nuit.
Hier, vers huit heures, quatre opérateurs économiques, dont l'un venu spécialement d'Antananarivo, se sont rués au Parquet du tribunal, à Antalaha, avec environ 200 individus pour demander une mise en liberté provisoire des prévenus.
Une heure plus tard, la tension était montée d'un cran lorsque leur demande a été rejetée. La décision du Parquet a été accueillie dans une vague de protestations. Les personnes venues sur les lieux ont réclamé que le procureur de la République soit démis de ses fonctions. Dans la foulée, ils ont crié haut et fort que les forces mixtes, dépêchées sur place par le ministère de l'Environnement pour mettre fin au trafic, doivent lever le camp.
Les éléments qui mènent une opération coup de poing dans les réserves naturelles du Nord-est de la Grande île depuis le 18 mai ne l'entendent pas de cette oreille.
Les ayant-voix au chapitre disent être prêts à frapper les protestataires d'une main de fer, qui, selon eux, sont en train de mener une campagne de déstabilisation pour sauver leurs trafics. Les forces mixtes entendent travailler de concert avec les forces de l'ordre locales.
Dans l'autre camp, les opérateurs économiques n'ont pas dit leur dernier mot. Ce jour, ils prévoient de tenir un rassemblement avec les exploitants forestiers d'Antalaha à l'Hôtel de ville. Selon les informations parvenues aux forces mixtes, c'est un opérateur installé à Tana, connu dans la filière du bois précieux, qui tirerait les ficelles.
Les protestataires programment pour demain une réunion avec les autorités, dont, entre autres, le chef de région, celui du district, le commissaire de police de la ville, le commandant du groupement de la gendarmerie et les forces envoyées par le ministère.
Durant le week-end, ces dernières ont intercepté 40 rondins de bois de rose sur la plage de Ratsy Ananarana, portant à 1 031 les pièces saisies en deux semaines.

lundi 30 mai 2011

2010, année record pour les émissions de CO2

Le GIEC craint une augmentation de 4°C de la température du globe d'ici 2100 si les efforts consentis pour réduire les émissions de gaz ne sont pas suffisants.


Ce «sérieux revers» rendrait extrêmement difficile la limitation de l'augmentation de la température globale de la planète, s'alarme l'Agence internationale de l'énergie.

Le constat est alarmant. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les émissions de CO2 ont atteint un niveau record en 2010. L'an passé, pas moins de 30,6 gigatonnes de CO2 ont été rejetées dans l'atmosphère, soit «un bond de 5% par rapport à la précédente année record de 2008», explique l'AIE sur son site internet. Cela constitue un «sérieux revers» dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Pis, si les émissions de gaz ne sont pas drastiquement réduites, l'objectif de ne pas augmenter de plus de 2°C la température globale d'ici à 2100 sera «une belle utopie», selon l'agence. «Les perspectives sont lugubres si l'on regarde les chiffres», affirme l'économiste en chef de l'AIE, Fatih Birol, au Guardian. «Rester sous le seuil d'une augmentation de 2°C va devenir un défi extrêmement difficile à tenir», souligne-t-il. «Selon les projections du GIEC [Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat], il y a 50% de risques que l'augmentation de la température dépasse les 4°C vers 2100.»

Une augmentation de la température globale de la planète de plus de deux degrés induirait un «changement de climat dangereux». Avec une hausse de 4°C, le scénario serait catastrophique selon l'AIE. Non seulement la chaleur deviendrait insupportable dans certaines parties du globe, mais les changements climatiques «meneraient à un large mouvement de migrations et à des conflits, perturbant la vie de centaines de millions de personnes à travers la planète.»
Le retour de la croissance relance les rejets de CO2

Un tel scénario peut-il encore être évité ? Oui selon l'organisme, mais cela sera difficile. D'après les calculs de l'agence, les rejets de CO2 ne devront pas dépasser les 32 gigatonnes en 2020 si l'on veut limiter l'impact du changement climatique. Or, au rythme actuel, ce seuil serait franchi dès l'an prochain.

Les spécialistes espéraient pourtant une pause, voire un recul dans les émissions de gaz grâce à la crise économique. En 2009, les rejets de CO2 avaient ainsi légèrement baissé. Si une petite hausse en 2010 était prévue avec l'amélioration de la conjoncture économique, «nous ne nous attendions pas à un tel retour de boomerang», affirme Fatih Birol. D'après les recherches de l'AIE, plus du ¾ de la hausse des rejets de CO2 proviennent des pays émergents, qui se sont remis de la crise beaucoup plus rapidement que l'Occident.

D'autres données rendent l'AIE peu optimiste pour l'avenir. L'agence s'inquiète notamment des appels à réduire ou arrêter la production d'énergie nucléaire dans certains pays, dont l'Allemagne, à la suite de la catastrophe de Fukushima. «On peut ne pas aimer le nucléaire, mais on n'a pas trouvé mieux pour générer de l'électricité sans rejet de dioxyde de carbone», souligne Fatih Birol. Autre cause de souci, si l'Occident a réussi à faire baisser ses rejets de CO2 depuis les années 1990,ces efforts sont annulés par l'importation massive de biens de consommation depuis les pays émergents, comme la Chine.

Les efforts de la communauté internationales semblent quant à eux faire partie du passé. La conférence de Copenhague a été un échec, et la conférence de l'ONU à Bonn sur le changement climatique ne devrait pas apporter de grandes avancées. Quant à la conférence sur le climat de Durban, en Afrique du Sud, prévue en décembre, les États-Unis, la Russie, le Japon et le Canada ont déjà prévenu qu'ils refuseraient un accord contraignant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

dimanche 29 mai 2011

Alaotra-Mangoro 100 tonnes de quartz laiteux saisies


C’est le fruit de l’assainissement mené auprès des principales zones minières. La majorité des produits appartient à un Chinois.

Du concret ! 100 tonnes de quartz laiteux ont été saisies par la police des Mines, dans la région Alaotra Mangoro. Une opération d’assainissement de grande ampleur a été menée, la semaine dernière, dans plusieurs zones minières telles qu’Ambatondrazaka, Andilamena, Amboavory, Andilana et Vohitraivo. « Nous avons d’abord incité la population à entrer dans la légalité. Mais après avoir découvert l’importance du volume des produits illégaux, nous avons décidé de procéder à leur saisie conservatoire », rapporte le lieutenant-colonel Behivoka Fiderich, chef de la police des Mines.

Selon les informations communiquées par le ministère des Mines, « une majeure partie de la marchandise appartient à un ressortissant chinois qui pratique illicitement une activité de collecte de produits miniers ». Apparemment, ce dernier n’avait en sa possession aucun papier lui permettant d’effectuer cette exploitation. Le reste est la propriété de petits exploitants et des villageois.

Les produits seront, quant à eux, acheminés dans la capitale. Pour les exploitants illicites, ils risquent, selon le code minier, une peine de cinq années d’emprisonnement ferme et une amende dont la somme peut être trois fois plus élevée que la propre valeur des produits eux-mêmes.

Du sérieux

« Personne n’est censé ignorer la loi et la police des Mines va être très stricte par rapport au respect du code minier », prévient le chef de la police minière. D’autant plus que, actuellement, l’État a plus que jamais besoin d’argent et l’objectif final de l’assainissement est « d’améliorer la recette de l’État ainsi que les impacts de l’exploitation de la richesse du pays à la population ». Behivoka Fiderich incite ainsi les intéressés à ne pas prendre à la légère les contenus de ce fameux code minier dans lequel il est, par exemple, mentionné que « l’exploitation, le transport, la collecte, la détention et la transformation de produits miniers nécessitent des autorisations préalables ».

vendredi 27 mai 2011

Un millier de rondins de bois de rose saisis à Mananara Nord


Malgré l’interdiction formelle d’exploitation décrétée par les autorités compétentes, des trafics de ce bois précieux ont toujours eu cours dans la région de Mananara Nord.

En une semaine, un millier de bois de rose ont pu être récupérés et sept trafiquants ont été interpellés.

Les informations ne cessent de parvenir ces derniers temps au service des Eaux et forêts, comme quoi des trafiquants de bois précieux opèrent impunément dans la région de Mananara Nord en dépit des dispositions prises relatives à l’interdiction formelle d’exploitation de bois de rose. Soucieux donc de la mise en application des lois en vigueur, ledit service a fait appel aux forces de l’ordre pour l’assister dans la lutte contre ce trafic illicite.

Etant donné la vocation des forces de l’ordre consistant en la protection des personnes et de leurs biens tout en maintenant l’ordre public, une délégation composée de policiers, de gendarmes et de militaires a fait le déplacement le week-end passé. Les éléments ont ratissé les confins des forêts de Mananara Nord et ont effectivement trouvé des rondins de bois précieux prêts à être expédiés ailleurs.

256 rondins de bois de rose et 93 autres de palissandre, ce sont les premiers résultats des investigations effectuées entre le 21 et 23 mai dans les confins des forêts limitrophes de Mananara Nord. Aucune interpellation n’a pu se faire lors de ces deux premiers jours de ratissage mais, dès le lendemain, soit le 24 mai, les forces de l’ordre ont mis la main sur un certain Ragasy, transporteur de son état et qui a été appréhendé au lieudit Tanambao avec quatre dockers en train d’embarquer sur un camion 30 rondins de bois de rose. L’enquête préliminaire a par la suite permis d’appréhender deux autres suspects.

Un milliardaire dans le coup

Selon les dires de Ragasy, les deux suspects sont respectivement un ressortissant karana et un opérateur économique de Mananara Nord, ce dernier étant la tête pensante de ce trafic. Les 30 rondins de bois de rose saisis le 24 mai constitueraient, raconte-t-on, la seconde partie d’un embarquement effectué ce jour-là. Livrées récemment à la justice, les sept personnes ci-dessus citées ont été placées sous mandat de dépôt.

Pour autant, la mission des forces de l’ordre ne s’est pas arrêtée là. Pas plus tard qu’hier, une dépêche est parvenue au service de la communication de la police, annonçant la saisie de 735 rondins de bois de rose au lieudit Ratsianarana, toujours dans le district de Mananara Nord. Cette fois-ci, seul l’homme chargé de surveiller la marchandise a été interpellé et fait actuellement l’objet d’enquête préliminaire. Avec l’interpellation de ce gardien donc, les forces de l’ordre ont mis la main sur huit personnes au total mais, étant donné l’étendue de la forêt mananaroise, l’on peut d’ores et déjà s’attendre à d’autres interpellations et saisies de bois de rose…

mercredi 25 mai 2011

S’attaquer au manque de ressources.......

Le faible accès à l’eau potable à Madagascar (44,9%, tous milieux confondus, selon EPM 2010) et le faible accès aux latrines améliorées (6,7%), s’expliquent en grande partie par le manque de financement et de prise en compte politique, mais également dus à la priorisation d’autres volets du développement. Le secteur « eau et assainissement » ainsi que celui de l’éducation à l’hygiène, ont cependant, tant bien que mal, dessiné des stratégies et amorcé quelques avancées. La récente assemblée générale de Diorano Wash en mars dernier, ont, à ce titre, décidé de s’attaquer au manque de ressources et d’entreprendre des actions visant à attirer les bailleurs de fonds, tout en renforçant la mobilisation de financements pour les organes régionaux.

L’atelier d’avril dernier, en préparation de l’« Africasan 3 » prévu au mois de juillet 2011 à Kigali, a, quant à lui, souligné trois actions prioritaires pour mettre le pays à jour dans la réalisation des OMD en matière d’assainissement. Ces actions sont à entreprendre d’ici juin 2013. Il s’agit alors, d’une part, du développement et de l’exécution du plan d’action de l’assainissement, à entreprendre jusqu’en septembre 2011 et d’autre part, du chiffrage des besoins et du développement du système budgétaire ainsi que de la mise en place d’un comité ad hoc pour le chiffrage des OMD, et enfin, de la campagne nationale d’éducation sanitaire menée par la coalition Diorano-WASH. Cet atelier préparatoire a vu la participation - pour Madagascar - de plusieurs ministères (eau, santé, éducation nationale, décentralisation et aménagement du territoire), de la coordination nationale de la plate-forme Diorano WASH, du Fonds d’appui pour l’assainissement, de Wateraid, de la BAD, du PNUD et du WSUP (Water and Sanitation for Urban Poor).

mardi 24 mai 2011

L'araignée géante de Madagascar au top de 2011


Chaque année, l'Institut international d'exploration des espèces, organisme rattaché à l'Université d'Etat d'Arizona, publie une liste répertoriant les dernières découvertes animales en retenant les plus spectaculaires. L'institut est spécialisé dans la taxonomie (science de la classification des espèces) et milite pour leur protection.

La recherche dans ce domaine est loin d'être accomplie: "Nous estimons que depuis 1758, nous avons recensé moins de 20% du total des plantes, animaux et bactéries vivant sur terre", déclare Quentin Wheeler, entomologiste qui dirige l'institut.

La gagnante du classement 2011 est l'araignée Darwin (Caerostris darwini), dotée d'une soie deux fois plus résistante que l'araignée classique et capable de tisser des toiles de plus de 25 mètres pour traverser la rivière de Madagascar où elle a été découverte.

lundi 23 mai 2011

Quant les artistes participent à la sauvegarde de l’environnement


Hanitrarivo Rasoanaivo de Tarika Be s’engage de plus en plus dans la protection de l’environnement. Cette fois-ci, elle entraîne même ses confrères dans un important projet de sauvegarde de l’environnement, « Artistes&Environnement ».

Les artistes malgaches se mettent au vert. A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la biodiversité, hier, certains d’entre eux ont rejoint le projet « Artistes&Environnement », initié par l’association Malagasy artists for culture and development (MACD) et dont la présentation a eu lieu dans le cadre de la célébration.

Hanitrarivo Rasoanaivo, leader charismatique du groupe Tarika Be, connue particulièrement pour son rôle d’ambassadrice de Madagascar à travers le monde, grâce à sa belle musique et ses engagements sociaux et environnementaux, figure parmi les têtes pensantes, voire l’initiatrice de ce projet qui a vu le jour il y a quelques semaines. Photographes, dessinateurs, designers, musiciens, poètes conteurs et bien d’autres encore se sont déjà ralliés à sa cause.

Hanitrarivo Rasoanaivo d’expliquer. « Ce projet a été initié dans le but de faire participer les artistes à la sauvegarde de l’environnement, à la sensibilisation nécessaire à la survie, afin que l’environnement soit perçu comme un élément essentiel au développement. Et ce, parce que les artistes ont l’énorme avantage de pouvoir véhiculer rapidement des idées grâce à leurs arts ».

Le projet reste encore ouvert à tous. « Les artistes qui se sentent concernés, ceux qui veulent œuvrer dans l’environnement sont encore invités », communique la chanteuse. D’après cette artiste, « les objectifs (du projet) sont nombreux et exigent la participation de tous ceux qui sont disposés à consacrer un peu de leur temps pour que la réussite du projet soit assurée ».

« Artistes&Environnement » ne fait pas les choses à moitié. Il a obtenu la pleine adhésion de l’ambassade américaine à Antananarivo et celle du centre international pour la valorisation de la biodiversité à Ranomafana, Ifanadiana. Ce centre est présent dans cette localité depuis plusieurs années et se consacre aux études scientifiques liées à l’environnement. Il n’ignore cependant pas les aspects sociaux touchant les habitants de la localité.

Nombreux sont les artistes malgaches qui sont déjà engagés dans la protection de l’environnement mais ce projet semble avoir la plus importante envergure, car il est plus ou moins représentatif de toutes les disciplines artistiques existant au pays. Il reste à voir ses actions.

Le gemmage façon malgache



Depuis 2007, la société DRT exploite à Madagascar 10 000 hectares de pins, dont elle importe la résine.

De Moramanga, au centre-est de Madagascar, il faut compter trois heures de piste au milieu des rizières pour rejoindre les parcelles de pins qu'exploite depuis 2007 la société landaise DRT (Dérivés résiniques et terpéniques). 10 000 hectares sur les 70 000 plantés dans les années 1970 pour lutter contre la déforestation, qui fait apparaître au grand jour la terre rouge de la Grande Île. L'Afrique et l'Asie se rencontrent ici, au cœur de l'océan Indien, dans un des dix pays les plus pauvres du monde.

85 % des Malgaches n'ont pas accès à l'électricité, et la forêt naturelle d'eucalyptus est très régulièrement coupée pour la production de charbon de bois. « Ce projet de plantation pharaonique a été financé par la Banque mondiale, et très bien pensé, commente Stéphane Mazars, salarié expatrié de la DRT, chargé du développement de la filière malgache. Il était au départ destiné à l'industrie papetière, avant d'être reconverti dans le bois d'œuvre dans les années 1985-1990. Face au désastre écologique, l'objectif était de restabiliser les sols. »

Droit d'usage

Cette étonnante forêt artificielle de pins, qui s'étend sur 120 kilomètres de long et 25 de large, est gérée par la société d'État Fanalamanga. En 2007, la Société malgache de collecte et de transformation de la résine (SMCTR), émanation de la DRT, a obtenu un droit d'usage de dix ans pour le gemmage, une activité disparue de nos forêts, faute de main-d'œuvre suffisante et de rentabilité. « Il n'y a plus une goutte de résine qui sort du massif landais depuis les années 1970-1975, reprend Stéphane Mazars, ingénieur du bois qui a commencé sa carrière à Escource pour le groupe Gascogne. Les approvisionnements se sont déportés vers l'Europe du Sud, l'Espagne et le Portugal. Aujourd'hui, les fournisseurs sont surtout le Brésil et la Chine. DRT cherchait depuis longtemps à diversifier ses approvisionnements, parce que ces pays émergents vont avoir de plus en plus besoin de leur propre production. »

La société landaise s'est donc tournée vers les somptueux paysages naturels de Madagascar et son fort potentiel de main-d'œuvre. Une activité de collecte nouvelle pour le groupe, qui jusque-là achetait un produit semi-transformé. « Cela permet de sécuriser l'approvisionnement, mais aussi de contrôler sa qualité », souligne Stéphane Mazars.
500 salariés

L'Aveyronnais a été missionné avec sa femme, Gilmara, pour créer la filière de toutes pièces. Basée dans la capitale, Antananarivo, la SMCTR emploie aujourd'hui à l'année 500 salariés, qui entretiennent manuellement les pins et collectent la résine.

« La région est très peuplée, et il n'y a pas du tout d'emplois. Les gens cultivent du riz, font du charbon et vivent au jour le jour, en autosubsistance. Nous avons été opérationnels en 2007 et avons commencé avec 25 salariés ».

Méfiants d'abord, peu habitués aux horaires fixes, les Malgaches des villages avoisinants bénéficient aujourd'hui de ces postes, rémunérés 35 à 40 euros mensuels pour un ouvrier, soit 5 euros au-dessus du salaire moyen, dans un pays où 80 % des activités sont informelles et où les congés payés et l'affiliation aux caisses médicale et de retraite restent rarissimes. « La vie s'est améliorée, traduit Heriaja Ravelomanantsoa, un des cadres locaux qui sillonnent la forêt à moto, à la rencontre des équipes à l'œuvre dans les parcelles. Il y a moins de vols dans les villages, les gens peuvent envoyer leurs enfants à l'école et acheter des vêtements neufs. »

Au ban de la communauté internationale depuis mars 2009 et le renversement du président Marc Ravalomanana par le maire de la capitale, Andry Rajoelina, l'île peine à sortir de l'enlisement économique et d'une misère sans horizon politique hormis d'éventuelles élections avant la fin de l'année.

Un contexte incertain qui n'a pas remis en cause l'installation de la DRT, ni pesé sur son développement, selon Stéphane Mazars : « Les retours sur investissement sont très longs dans ce genre de projets, et cette implication en terre malgache se veut à long terme. »
750 arbres par jour

N'était le soleil mordant de l'hémisphère Sud, on croirait presque fouler les sentiers landais en pénétrant dans la forêt. À ceci près que les arbres plantés ici ne sont que de lointains cousins de l'espèce maritime : le pin de Benguet provient du sud de l'Asie et le pin des Caraïbes d'Amérique centrale. Les sujets produisent entre 1 000 et 2 500 grammes de gemme par an, collectée dans des sacs en plastique fixés au tronc et remontés au fil des raclages.

Comme aux derniers temps du gemmage en France, on n'utilise pas le traditionnel pot de résine, afin d'éviter les clous dans l'écorce. Chaque ouvrier traite 750 arbres par jour et a toujours la charge des mêmes lignes. Le sol est aussi soigneusement nettoyé pour limiter les départs de feu. Ici, pas de caserne de pompiers à proximité, mais des équipes maison.

Ingénieux, les Malgaches ont mis au point leur propre outil pour appliquer le produit activateur sur les fûts saignés : de petites bouteilles de soda surmontées d'une valve de bicyclette. Moins cher et tout aussi efficace que les systèmes jusque-là importés du Brésil. En attendant, un jour peut-être, la relocalisation du gemmage dans nos contrées ?

jeudi 19 mai 2011

Exploitation illicite de la phosphorite aux îles Barhein

Une exploitation illicite de la phosphorite se passe actuellement dans les îles Barhein près de Maintirano qui est située à environ 325 Km à l’ ouest de la capitale Antananarivo, apprend-on mercredi de la plate-forme environnementale l’ Alliance Voahary Gasy (traduit comme Nature Malgache).
Selon le coordonnateur national de l’ Alliance Voahary Gasy (AVG), Andry Ralamboson Andriamanga, une société locale opérant dans la production des engrais, qui n’ a pas de permis environnemental mais seulement d’ un permis d’ exploitation des ressources minières, extrait illicitement depuis quelques temps les phosphorites des îles de Barhein.
Pourtant, pour extraire ces ressources, la possession d’ un permis environnemental est très importante afin de savoir les impacts des activités sur l’ environnement, selon AVG. 200 tonnes de ce minerai y ont été déjà exploitées par cette société dont 100 seulement ont été appréhendées par les autorités locales récemment pour être transportées vers Morondava, dans le sud ouest de la grande île.
Selon les enquêtes menées par les responsables régionaux de l’ Environnement, la phosphorite est utilisée par cette société dans la production des engrais.
Notons que les îles Barhein figurent parmi les nouvelles aires protégées suivant la convention de Durban de 2003 et qui ont fait l’ objet d’ un arrêté ministériel malgache en mois de décembre dernier pour une protection temporaire jusqu’ en 2012.
Ces îles, d’ une superficie de 172 Ha, sont composées entièrement de phosphorite, et surtout on y trouve des espèces d’ oiseaux endémiques malgaches et des tortues de mer. L’ exploitation illicite de cette aire protégée engendrerait la destruction de tout son écosystème, ont averti des défenseurs de l’environnement.

mercredi 18 mai 2011

Ampefy déprécie ses atouts


La commune rurale d’Ampefy est réputée pour ses potentialités touristiques et économiques. Elle semble cependant livrée à elle-même, au grand désavantage de la population.
Héritée des « Vazimba », censés être les ancêtres des Malgaches, la ville d’Ampefy fait parler d’elle grâce au tourisme.

« Ce sont surtout les nationaux qui choisissent la destination Ampefy », rapporte le gérant de Kavitaha, le plus ancien hôtel de la commune. Parallèlement, la localité est également une zone agricole.

« La terre volcanique étant fertile, il n’y a nul besoin d’engrais pour cultiver du maïs, du haricot, ou encore des arachides », confie l’adjoint au Maire, Eugène Ramanamisata. Toujours selon ce dernier, la commune bénéficie d’un taux élevé en matière de ressources humaines. « Environ 75% de la population est constituée de jeunes ».

Cependant, leurs conditions de vie laissent à désirer, l’absence d’infrastructures et de politique globale fait que l’environnement n’est pas favorable à un meilleur épanouissement des moins de 25 ans.

« Après les études, la promenade et la vidéo sont nos seules occupations », déclare Toky Rafoakarana, une jeune lycéenne de 16 ans. Toutefois, cela ne semble pas affecter la plupart des jeunes interviewés.

«Nous profitons des journées sportives ou scolaires pour nous retrouver et nous amuser », affirme Mialy Rabe. Il s’avère que le sport est l’unique échappatoire pour des milliers de jeunes avides d’un avenir optimiste.

Quant à Onitiana, originaire d’Ampefy et étudiante dans une université privée de la capitale, « faute d’activités, l’avenir des jeunes reste compromis. Il n’y a aucun marque du progrès comme l’Internet et les nouvelles technologies. Les jeunes s’exposent donc à la drogue ou aux maladies sexuellement transmissibles ».

Pour le marché du travail, il est souvent difficile de se contenter d’une seule activité pour assurer sa « survie ». En effet, un constat effectué auprès de la population active d’Ampefy montre que des commerçants sont agriculteurs ou pêcheurs et agriculteurs en même temps. Dans tous les cas, le lac Kavitaha joue un rôle important pour les revenus des ménages.

« Le matin, je travaille comme lavandière au bord du lac, et l’après-midi j'y retourne pour pratiquer la pêche. Si elle est bonne, je vends mes prises au marché », témoigne Lucie Veromalala, une mère célibataire de cinq enfants.

Toutefois, le médecin-chef du Centre de santé de base de niveau II, Augustine Rahantaharimalala, a tenu à informer sur le danger que constitue l’eau provenant du lac.

Rôle capital du lac

« Il est infesté de bilharzies. L’eau n’est pas du tout propre, le lac sert en même temps de zone d’évacuation des eaux usées », prévient-t-elle. Cette insalubrité transgresse le rôle sacré du plan d'eau.

« Communiquant avec le lac Itasy, de nombreux tabous doivent être respectés au lac Kavitaha. Il est interdit d’y apporter du mouton et du cochon, ou encore faire l'amour aux abords du lac. Certains nouveaux arrivants ne respectent pas ces interdits et des noyades accidentels sont à déplorer », confie un ancien du village.

Cependant, faute d’infrastructures adéquates, les habitants d’Ampefy souffrent de l'absence d’eau potable. Actuellement, seuls 3 fokontany sur les 13 y ont accès.

« L'approvisionnement en eau potable remonte vers la fin des années 80. Nous avons comme l’impression qu'il ne s’inscrit plus dans la priorité des autorités qui se sont succédé », regrette Alice Rahajarisoa, une habitante de la commune. Ses récriminations ne se limitent pas à cette source de vie mais également aux infrastructures touristiques. Son mari, Jaona Henri Rakotomalala, et elle constatent que les sites touristiques ne sont jamais entretenus.

« Les routes qui mènent à l’îlot de la Vierge et aux chutes de la Lily se trouvent dans un état pitoyable. Pourtant ce sont des endroits qui attirent le plus les touristes », estime avec tristesse son époux.

Les regards se tournent vers l’avenir de cette zone pleine de potentialités mais qui semble « mourir » à petit feu.

mardi 17 mai 2011

Marché de carbone: Des obstacles à lever

Le marché de carbone constitue une véritable source de financement pour le pays. Cependant, des obstacles restent à franchir.

Six millions de dollars par an, la somme que l'Etat pourrait gagner par an dans le crédit carbone, pour les 9 millions d'hectares de forêt selon l'Alliance Voahary Gasy. Cependant, le manque de compétence des organismes malgaches dans les négociations freine l'avancée, et des séances de formation s'avèrent nécessaires. « Jusqu' ici, des entités internationales négocient les crédits carbone pour Madagascar. Aucun organisme malgache n'est recensé dans ce domaine, bien que les propriétaires fonciers soient les premiers bénéficiaires de ce mécanisme », indique Andry Ralamboson Andriamanga, coordinateur national de l'Alliance Voahary gasy.

« Les ressources malgaches doivent être formées sur les techniques de négociations », précise ce responsable.

Efficacité ?

L'inadéquation du cadre juridique par rapport à la réalité constitue également un blocage. La situation des communautés de base ou VOI (Vondron'olona Ifotony) valorisant les forêts sans être propriétaires des terres en constitue un exemple concret. Le développement de ce domaine repose aussi sur la transparence des données concernant le domaine, des projets financés avec le fonds. « Le crédit carbone est un marché porteur de revenus financiers, mais pour contribuer véritablement au développement du pays, il faut que toutes les informations soient transparentes », déclare toujours le coordinateur national. « Il est essentiel de connaître l'organisme de vente, la somme obtenue réellement, les projets qui ont fait l'objet de financement », soutient-il. Selon une source proche du sujet, pour le moment, un seul contrat de vente a été établi entre la forêt Makira et la société DELL.

Si tels sont les apports potentiels du marché de carbone sur les ressources de l'Etat, l'efficacité du système sur la réduction de la pollution reste à vérifier. « Le mécanisme du crédit carbone repose sur le fait que des industries obligées de polluer compensent en finançant un projet de conservation de carbone. Selon l'Alliance panafricaine pour la justice climatique, celui qui pollue paie. L'environnement mondial est un, ce qui est détruit peut être compensé », explique un technicien. « Quant à l'efficacité du système, des analyses ou études n'ont pas encore été réalisées pour confirmer la contribution véritable à la réduction de la pollution », conclut-il.

lundi 16 mai 2011

Saisie de 557 animaux menaces


Des reptiles et batraciens menacés d’extinction ont été découverts dans les bagages d'un passager. Il s’envolait pour Bangkok.

Coup de filet des douaniers et de la police aux frontières à l'aéroport international d'Ivato. Hier après-midi, aux alentours de 16 heures, un trafic de reptiles et de batraciens endémiques de Madagascar a été débusqué in extremis. Au total, 557 animaux protégés par l'annexe II de la Convention internationale de la faune et flore menacées d'extinction (Cites) ont été interceptés. Ils étaient 467 caméléons, 23 lézards et 58 grenouilles. Par ailleurs, cinq caméléons et quatre lézards morts ont été découverts.

Un ressortissant malgache d'une quarantaine d'années était en train de faire passer en contrebande ces espèces menacées lorsque son trafic a été porté au grand jour. Il allait embarquer sur le vol pour Bangkok d'hier après-midi.

Œufs de caméléon

Deux valises, appartenant au trafiquant, étaient en passe d'être envoyées en soute lorsque la police aux frontières a relevé des faits suspects. L'exportation illicite a été démasquée après que les bagages aient été passés au scanner.

D'emblée, les douaniers ont décidé de les mettre sur le banc de fouille. En les ouvrant en présence du propriétaire, ils ont mis la main sur une quinzaine de paniers d'osier dans lesquels avaient été dissimulées des dizaines de pochettes. Celles-ci abritaient soigneusement les reptiles et les batraciens. D'autres avaient été placés dans cinq bouteilles en plastique, avec quelques feuillages à l'intérieur. Trois boîtes contenant des œufs de caméléon ont également été retrouvées.

Après ce coup de théâtre, le suspect a raté son avion. Il a été conduit au bureau de la police des douanes où les animaux ont été comptés un à un.

De source émanant du service des Eaux et forêts de l'aéroport international d'Ivato, ces animaux seront relâchés sitôt les procédures réglées. Ils pourront être accueillis dans des réserves naturelles ou des parcs gérés par des opérateurs agréés.

Le quadragénaire qui a tenté d'expédier en Chine ces animaux endémiques de la Grande île encourt, quant à lui, des amendes pour fraude douanière, outre des poursuites pénales. Les autorités de l'aéroport entendent le livrer à la justice après son audition. Selon les explications du service des Eaux et forêts, certains de ces animaux interceptés sont interdits à l'exportation. En revanche, d'autres peuvent sortir du territoire malgache sur autorisation.

Gardés par l'État

Si les animaux interceptés sont relâchés dans la nature, les lingots d'or placés en saisine douanière sont en principe gardés dans un coffre-fort à la Banque centrale. L'argent en liquide saisi est confisqué par le trésor et les bijoux ainsi que les pierres précieuses par le ministère de l'Énergie et des mines. Du moins en théorie, car en attendant le fameux comptoir de l'or d'Albert Zafy, le mystère reste entier sur le destin des lingots saisis.

Aires protégées : La Fondation enregistre un capital de 25 millions USD

La Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM) est une fondation malgache privée reconnue d’utilité publique. Créée en 2005, elle a pour mission d’assurer la pérennisation financière des aires protégées de Madagascar, afin de conserver durablement notre richesse et notre unique biodiversité. Cette fondation vient d’enregistrer un capital de 25 millions USD, qui est maintenant placé en grande partie auprès de JP Morgan Chase. C’est ce qu’on a appris lors du lancement de la campagne de levée de fonds d’une valeur de 1 million USD à l’endroit du secteur privé et les acteurs se souciant de la préservation de l’environnement, par la FAPBM la semaine dernière. C’était également une occasion de présenter les trois nouveaux membres du Conseil d’Administration, en l’occurrence, Sandra Randrianarisoa, Barijaona Ramaholimihaso et Alain Rasolofondraibe. Par contre, Sahondra Rabenarivo a pris le relais de la présidence. Notons que la FAPBM finance actuellement 11 aires protégées couvrant plus de 1,5 million d’ha pour un montant de 850 000 USD. Les contributions financières apportées à la fondation proviennent majoritairement de ressources étrangères tels les fonds publics et les donations individuelles.

« Hetsika momba ny vorona » pour la première fois à Tana

« Hetsika momba ny vorona » pour la première fois à Tana, devant la Tranompokonolona Analakely du 13 au 14 Mai ; le thème étant « Protégeons les oiseaux, car c’est notre héritage ». Ce fut une manifestation organisée par le parc botanique de Tsimbazaza et le club Vintsy Famelona. L’objectif était de sensibiliser le public mais surtout les enfants au travers des divers jeux éducatifs, afin de les rapprocher de la nature et de l’environnement et susciter en eux un intérêt pour les oiseaux. « C’est la première fois qu’on organise une telle manifestation à Madagascar, mais on va l’élargir dans les provinces et essayer de la reproduire chaque année. On remarque que la plupart des malgaches ne se sentent pas encore concernés et sous-estiment la nature et l’environnement » observe l’organisateur, Gérard Rakotomalala du JCM (Japanese Club Manorintsoa). Depuis son existence, l’objectif de JCM est de respecter la nature, l’association étant consciente de la dégradation de la flore à Madagascar.

Les apports des oiseaux

Parmi les 283 oiseaux existant à Madagascar, 136 sont des espèces endémiques. Pendant cette exposition les oiseaux les plus rares sont exposés notamment Finaingo, Sadakely, Onjy, Asity, Jerika…

« Les oiseaux ont des relations inimaginables avec l’homme ; premièrement c’est un source d’inspiration pour les artistes (les peintres, les poètes, les auteur/compositeur, les photographes…). Puis, leur existence apporte des devises pour notre pays (écotourisme), car notre nature constitue un patrimoine esthétique. Ainsi, les spécialistes font des recherches et du Birdwatching. Mais ils sont aussi des bons indicateurs ; par exemple quand les « revareva » sortent, cela prouve que des cyclones vont passer à Madagascar. Et enfin ils ont une valeur économique, car on peut les élever à l’instar des volailles par exemple » explique Santatra Rakotondrasoa du Club Vintsy Famelona.

vendredi 13 mai 2011

"si l'environnement m'était conté"


Le prochain café littéraire aura lieu le 19 mai à partir de 17h30. Il aura pour tire "si l'environnement m'était conté" et aura pour invités:

Madame Nanie Ratsifandrihamanana directeur de la conservation à WWF
Etienne Rasarely coordonateur à l'observatoire natioanl de l'environnement et du secteur forestier
et Dolly Odeamson Metteur en scène
Le débat sera animé par Jacob Andriambelo journaliste.

jeudi 12 mai 2011

Les nouveaux films de l'IRIN braquent les projecteurs sur Madagascar


IRIN Films a le plaisir d’annoncer le lancement de deux nouveaux épisodes de la série Avis de tempête, de court-métrages sur le coût humain du changement climatique.



Photo: David Gough/IRIN


Cette série traite des conséquences du changement climatique en Afrique et en Asie. Cette fois-ci, nous braquons les projecteurs sur Madagascar, la quatrième île du monde par sa superficie et l’une des nations les plus pauvres.

A Madagascar, on estime que 65 pour cent d’une population de 19 millions vit avec moins d’un dollar par jour et le pays vit depuis bien longtemps au rythme des crises politiques. Le changement climatique ne fait qu’aggraver les soucis.

Selon une étude menée par Mark Tadross, directeur de recherche au Climate Analysis Group de l’université de Cape Town, il est prouvé de façon très claire que les températures ont augmenté et que les régimes de précipitations ont changé à Madagascar au cours des quatre dernières décennies.

M. Tadross, l’un des auteurs du 4ème Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a indiqué que leur étude montrait que les températures maximales avaient augmenté de 1,9 degré Celsius entre 1961 et 2005 et les pluies hivernales diminué dans les régions sud-est du pays au cours de la même période.

Des sécheresses récurrentes dans le sud du pays ont mis la population dans une situation de famine chronique et provoqué des taux de malnutrition sévères.

Dans le premier de ces films, nous nous intéressons à l’industrie du charbon de bois dans le sud de Madagascar, pour découvrir comment la sécheresse prolongée a poussé les paysans, que leurs champs desséchés ne peuvent plus nourrir, à chercher dans les forêts un moyen de subsistance. Dans un pays qui dépend essentiellement du charbon de bois comme combustible pour la cuisine, le bois est l’une des rares ressources qui leur restent à exploiter.

Le résultat est que des régions comme celles de la forêt d’Afaty n’ont plus de forêt que le nom.

Le réalisateur de films d’IRIN, David Gough, partage ses impressions sur l’exploitation des forêts de Madagascar
Les forêts malgaches sont aussi d’une importance considérable, parce que Madagascar abrite cinq pour cent de toutes les espèces végétales et animales du monde entier ; et parmi celles-ci, 80 pour cent ne se trouvent nulle part ailleurs sur la Terre, selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Depuis la fin des années 1950, plus de 80 pour cent des forêts ont disparu, selon le PNUE, faisant de l’écosystème de cet Etat insulaire l’un des plus menacés du monde.
Plus au sud, les communautés sont à la merci de l’avancée inexorable du sable ; les dunes, balayées et emmenées par le vent, occupent le vide laissé par des terres agricoles complètement ruinées par des années de sécheresse.

Dans les villages comme Androka, le sujet de notre second film le sable et les inondations ont forcé des centaines de personnes à fuir. Certains ont trouvé refuge dans de nouvelles villes, mais demeurent à la merci des ravages du climat. Aux abords immédiats d’Androka, un paysan se démène pour cultiver un maïs de piètre apparence qu’il a eu grand mal à faire pousser dans le sable.

« Autrefois le sol ici était ferme et on pouvait y faire des cultures ,» a t-il dit. « Mais de nos jours, j’aurai de la chance si j’arrive à produire un peu de maïs. S’il ne se met pas à pleuvoir bientôt, nous serons obligés de nous déplacer à nouveau. »

lundi 9 mai 2011

La gouvernance à renforcer pour les Ressources forestières

L’exploitation abusive et illicite des ressources forestières de ces dernières années, notamment durant la crise politique et en cette période transitoire, a fait couler beaucoup d’encre car engendrant des impacts négatifs et nuisant à l’image du pays. Une telle situation préoccupe le ministère de l’Environnement et des forêts (Mef), en particulier, pour lequel celle-ci nécessite la régularisation du secteur forestier. Et ce, afin de satisfaire les besoins socio-économiques des générations actuelles, sans compromettre les chances des générations futures.

En tant que premier responsable chargé du développement durable du pays, le Mef a regroupé ses hauts responsables, ses cadres ainsi que les contrôleurs forestiers du 5 au 6 mai dernier à Ambatobe pour rappeler les concepts de la bonne gouvernance et de l’intégrité à restaurer dans la gestion des ressources forestières. Intitulé « renforcement du système de contrôle et de gouvernance forestière », l’atelier a aussi été axé sur l’application du contrôle forestier et la restitution au public y compris aux partenaires techniques et financiers du ministère. « L’objectif est d’avoir une compréhension commune des participants concernant la gouvernance forestière qui constituera un outil pour tout un chacun dans l’accomplissement de sa mission », selon les explications du ministre Herilanto Raveloharison. Et de poursuivre : « Et ce, en vue de réhabiliter le secteur forestier ainsi que de restaurer les valeurs et le rôle de l’administration forestière afin de récupérer la confiance du public sur la vision d’une bonne gestion des ressources forestières ».

Suite à cet atelier, un comité sera mis en place et aura pour mission d’examiner les textes relatifs à la gouvernance et à l’intégrité dans la gestion des ressources forestières. En outre, l’assainissement du secteur forestier sera plus que renforcé dans les 22 régions pour combattre l’exploitation illégale des bois précieux.

La gouvernance à renforcer pour les Ressources forestières

L’exploitation abusive et illicite des ressources forestières de ces dernières années, notamment durant la crise politique et en cette période transitoire, a fait couler beaucoup d’encre car engendrant des impacts négatifs et nuisant à l’image du pays. Une telle situation préoccupe le ministère de l’Environnement et des forêts (Mef), en particulier, pour lequel celle-ci nécessite la régularisation du secteur forestier. Et ce, afin de satisfaire les besoins socio-économiques des générations actuelles, sans compromettre les chances des générations futures.

En tant que premier responsable chargé du développement durable du pays, le Mef a regroupé ses hauts responsables, ses cadres ainsi que les contrôleurs forestiers du 5 au 6 mai dernier à Ambatobe pour rappeler les concepts de la bonne gouvernance et de l’intégrité à restaurer dans la gestion des ressources forestières. Intitulé « renforcement du système de contrôle et de gouvernance forestière », l’atelier a aussi été axé sur l’application du contrôle forestier et la restitution au public y compris aux partenaires techniques et financiers du ministère. « L’objectif est d’avoir une compréhension commune des participants concernant la gouvernance forestière qui constituera un outil pour tout un chacun dans l’accomplissement de sa mission », selon les explications du ministre Herilanto Raveloharison. Et de poursuivre : « Et ce, en vue de réhabiliter le secteur forestier ainsi que de restaurer les valeurs et le rôle de l’administration forestière afin de récupérer la confiance du public sur la vision d’une bonne gestion des ressources forestières ».

Suite à cet atelier, un comité sera mis en place et aura pour mission d’examiner les textes relatifs à la gouvernance et à l’intégrité dans la gestion des ressources forestières. En outre, l’assainissement du secteur forestier sera plus que renforcé dans les 22 régions pour combattre l’exploitation illégale des bois précieux.

vendredi 6 mai 2011

Pollution à Bemolanga : une coalition internationale s’y oppose

Des milliers de vie sons sous la menace de la future exploitation et même de la phase d’exploration actuelle du sable bitumineux de Bemolanga dans le Melaky selon des experts en pollution et en recherche pétrolière. Des études menées par des experts internationaux dont des Canadiens avancent qu’avec une unique rivière, la zone avoisinante sera rapidement confrontée à un phénomène de sécheresse sans précédent. En effet, il faut 5 barils d’eau pour extraire et transformer 1 baril de sable bitumineux et à raison de 200 000 litres par jour, les besoins de Total et de Madagascar oil assècheront rapidement la rivière citée plus haut. De plus, les eaux ne peuvent plus être utilisables après 2 à 3 traitements. Elles seront stockées dans des gigantesques dépôts aménagés à même le sol, à proximité du site d’exploration. Les spécialistes avancent que ces eaux usées ne retrouveront leur pureté qu’après 600 ans. Ils relèvent aussi les risques de fuite. Car si ces eaux usées contenant des métaux lourds et du carbone polycyclique se déversent dans la nature, elles pollueront les nappes phréatiques et pourront contaminer les rivières avoisinantes. C’est une épée de Damoclès sur la tête de la population de la zone. Les poissons et les animaux d’élevage aussi risqueront d’en souffrir.

Après la sonnette d’alarme tirée par des spécialistes internationaux et l’association Voahary gasy en août 2010 donc, c’est au tour d’une coalition malgache de prendre le relais pour lancer une campagne internationale contre ce projet. Cette coalition travaille actuellement sur le plan international via des messages envoyés sur des sites Internet comme World development movement. Des conférences aussi sont prévues. Le 23 mai prochain, le centre pour le développement international de l’université de Glasgow en Ecosse en prévoit une. Une autre se tiendra aussi le 24 mai à Edimbourg… Ces mouvements ne se tiennent pas par hasard au Royaume-Uni. La coalition explique qu’une partie des financements des travaux menés actuellement par les deux compagnies viennent de la Royal bank of Scotland. Elle entend donc éveiller l’attention des contribuables britanniques. Pour ce qui est des actions de 2010, elles ont été relayées par des sites comme www.oilsandstruth.org. Ce site est connu pour ses actions contre l’exploitation toujours destructive du sable bitumineux. Pour ce qui est de la coalition malgache, elle rappelle que même au Canada, un grand pays minier dont les expériences dans ce secteur sont plus qu’importantes, l’exploitation du sable bitumineux a entraîné de nombreux problèmes sur les populations riveraines. Elle cite la forte pollution de l’eau et du sol, l’augmentation considérable du taux des cancers…

Pour Bemolanga, le rêve ressassé par les régimes successifs, les gisements voient évoluer tout autour 120 000 personnes qui y vivent depuis des lustres. Si les données des scientifiques et spécialistes internationaux se vérifient, tous ces gens auront des problèmes pour leur approvisionnement en eau et leurs activités agricoles et d’élevage seront hypothéquées par les intérêts pétroliers.

Investissement urbain: Tana n’enregistre que 4 dollars par habitant

«Si l’on agit pas maintenant, l’urbanisation risque de venir une autre occasion manquée de Madagascar ». C’est en ces termes de l’économiste principal de la Banque mondiale, Jacques Morisset a évoqué le grand défi qui attend le pays en matière d’urbanisation. Hier à l’hôtel de ville de la capitale, l’équipe de la Banque
mondiale a présenté son rapport sur « L’urbanisation ou le nouveau défi malgache ». Pour la capitale, l’investissement communal n’est que de 4 dollars par habitant par an pour 2,5 millions d’habitants. C’est un montant modeste pour ne pas dire ridicule quand on sait que d’ici 2025, elle abritera 10 millions d’âmes et qu’elle accueille d’ores et déjà 100 000 nouveaux habitants par an, que ses taxi-be transportent 700 000 personnes par jour… De plus, la moitié des Malgaches habiteront la ville dans moins de 10 ans. Ces données signifient qu’il faut des emplois, des infrastructures socioéconomiques et d’autres services et offres à même de donner des réponses satisfaisantes à ces réalités et à ce futur qui n’est plus dans le lointain. Mais pour l’heure, le pays ne dispose d’aucune politique d’urbanisation, alors que les villes attirent pour différentes raisons.

Les gens y sont en moyenne plus riches avec des revenus 40% supérieurs à ceux de la campagne. Les opportunités d’emplois sont plus importantes et diversifiées, les infrastructures comme les écoles et les routes sont concentrées dans les villes. Certes, les villes comptent beaucoup d’inégalités avec un écart salarial de 12 contre 3 dans les campagnes, mais la Banque mondiale souligne que l’urbanisation est une opportunité à saisir et un défi à relever. En effet, les villes concentrent 3/4 des entreprises. L’esprit d’initiative en matière de création d’entreprises y est présent et se chiffre à 1 pour 900 habitants. Ce contexte offre de grandes opportunités d’emplois et de croissance à condition de lever plusieurs obstacles qui touchent plusieurs secteurs dont l’environnement des micro et petites entreprises. Parmi ces problèmes, l’on peut citer les lacunes dans l’accès au crédit, à l’information et aux marchés, la formation, l’absence de réseaux, etc. Les villes ne mènent pas non plus des politiques de proximité. Afin d’exploiter au mieux les opportunités offertes par l’urbanisation, le rapport recommande de rationaliser les procédures administratives et de promotion en les décentralisant jusqu’au niveau local, appuyer les micro et les PME, sécuriser et rendre flexible l’usage du foncier via des procédures allégées et des informations transparentes, fluidifier les transports urbains… Sur le plan social, les infrastructures doivent aussi suivre l’évolution de la ville. D’ici 2020 en effet, les centres urbains accueilleront, par exemple, 55% d’étudiants... Deux photos publiées côte à côte dans le rapport montrent à quel point Madagascar est terriblement en retard en matière d’urbanisation. Ces photos sont similaires en ce sens qu’elles étalent la misère urbaine. Leur seule différence porte sur les dates et les lieux : la 1ère photo est celle de Paris en 1903 et la 2ème celle d’Antananarivo en 2010. Bref, les villes malgaches sont loin d’optimiser les effets d’agglomération. Le rapport de la Banque leur offre un outil pour y voir plus clair et établir des politiques.

mercredi 4 mai 2011

L'exposition « Des baleines et des hommes » sillonnera la Grande île

La richesse marine de Madagascar mérite d’être protégée, un véritable patrimoine qui doit être préservé et promu, et c’est ce qui motive l’association Cétamada et ses partenaires à travers sa manifestation qui a débuté depuis hier et durera jusqu’au 27 juin prochain.

Cétamada, l’association qui œuvre pour la protection des mammifères marins de Madagascar organise dans plusieurs régions de la Grande île une exposition intitulée « Des baleines et des hommes » ainsi qu’une formation théorique et pratique sur l’observation des mammifères marins.

L’exposition a déjà été ouverte hier au Kanto Kfé de la gare Soarano avant qu’elle ne sillonne quelques villes de Madagascar où passent également les baleines, notamment du 5 au 10 mai à Toliara, du 10 au 15 mai à Nosy Be, du 18 au 20 mai à Antsiranana, du 30 au 31 mai à Maroantsetra et du 19 au 20 juin à Sainte-Marie.

Cette exposition itinérante est avant tout une exposition photo. Quant à la structure, ces photos sont suspendues sur 4 arcs en fer représentant le souffle de la baleine. Ils ont ainsi comme support une grande baleine en fer et l’ensemble forme donc un aspect plutôt représentatif du mammifère en pleine mer.

Vu le titre de l’exposition, les photos représentent premièrement la baleine elle-même dans son milieu naturel. Parmi les images les plus frappantes, un bébé baleine qui vient de naître récemment sur les rives de Sainte-Marie...

Le 2e panneau présente déjà le 2e sujet de l’exposition, les hommes. Ce sont des hommes, adultes ou enfants qui ont participé aux animations organisées par Cétamada, car l’action de cette association consiste aussi à faire une sensibilisation sur la préservation de l’aire marine mais aussi sur les activités socio-économiques ayant rapport avec ces mammifères marins, dont le travail artisanal et touristique, et c’est ce que représente le 3e panneau.

Le dernier panneau représente les travaux scientifiques de l’équipe de Cétamada, des photos prises en pleine observation de ces mammifères qui passent périodiquement à Madagascar.

Ces photos regorgent d’émotion et rappellent combien Madagascar possède effectivement une richesse marine. Le but est de la préserver mais aussi de conscientiser la population locale sur son importance pour la société et pour l’économie du pays.

C’est cet objectif qui amène d’ailleurs l’équipe de Cétamada à donner une formation théorique et pratique pour une approche plus tangible et plus réaliste.

mardi 3 mai 2011

Les exploitations illicites gagnent du terrain


Les exploitations illicites gagnent du terrain depuis la crise qui a débuté depuis décembre 2008 et elles touchent les différents types de ressources malgaches et sur tout le territoire national.

Malgré le décret émis par le gouvernement de la Haute Autorité de transition (HAT) malgache en mars de l’année dernière, concernant l’interdiction de coupe de bois précieux et leur commercialisation, l’exploitation du bois de rose prend de l’envergure à une année du décret.

Le bois de rose est pourtant classé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans la catégorie des espèces en voie de disparition et très protégés.

A la mi-avril, une trentaine de tonnes de bois de rose ont été saisies à bord de deux camions dans un village d’Antalaha, dans la côte nord-est de la grande île, là où les bois de rose sont en grand nombre et dans une grande superficie, exceptionnellement dans le parc national de Masoala.

En début du mois d’avril dernier, 824 pièces et 186 rondins de palissandre, un autre type de bois luxe et précieux, ont également été saisis à Fort-Dauphin, dans l’extrême-sud de la grande île, par les autorités locales. 250 conteneurs de ce bois sont encore bloqués au port de Majunga, à l’ouest de Madagascar, pour n’avoir pas l’autorisation d’exportation.

En restant encore dans le secteur de l’environnement, la chasse illicite des lémuriens ainsi que des espèces d’animaux endémiques a pris de l’ampleur ces derniers mois.

Les tortues étoilées de Madagascar sont en voie de disparition, et selon les chercheurs, cette espèce de tortue qui se trouve dans la partie sud et sud-ouest de la grande île, serait disparue d’ici 20 ans si la consommation ainsi que son commerce illicite continuent encore. Les collectionneurs d’animaux des Etats-Unis, d’Europe ainsi que d’Asie, en passant par Bangkok, sont les principaux clients des exportateurs illégaux.

Notons que ces tortues sont classées dans la catégorie d’espèce en danger, en voie d’extinction sur la liste rouge de l’UICN et sont inscrites à l’annexe de la convention du "Commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction" (Cites) et dont la vente est strictement interdite.

Les lémuriens de Madagascar subissent le même sort. Les viandes de lémuriens sont de plus en plus dédiées à l’alimentation dans la partie nord-est et est de la grande île. Les plats sont vendus de 6.000 Ariary à 10.000 Ariary (1 dollar équivaut à 2.000 Ariary). En 2010, près de 3.000 lémuriens ont disparu, toutes espèces confondues.

Dans le secteur minier, cette exploitation illicite s’étend dans le domaine de l’or jusqu’aux pierres précieuses.

Récemment, 2 kg de poudre d’or ont été saisis par la gendarmerie nationale sur la route nationale reliant Antananarivo à Majunga. D’après les sources, l’origine de ces poudres d’or est du côté de Maevatanana, dans l’ouest de la grande île où se trouve le plus grand gisement d’or du pays.

De l’autre côté, des tonnes de "cristal" sont transportées par voie maritime de Maroantsetra, dans le nord-est de la grande île vers le port de Toamasina, à l’est, sans aucune mesure n’est prise pour la protection de l’environnement.

Selon les observateurs économiques, la crise politique que le pays connaît depuis décembre 2008 a engendré cette viré vers les exploitations illicites. "La pauvreté et la cherté de la vie quotidienne incitent les gens à trouver des moyens plus faciles pour avoir de l’argent au risque et péril de leur propre vie", affirment les experts.

Quelques 228.000 pertes d’emplois directs ont été enregistrées en 2010, selon les chiffres de la Banque mondiale. De l’autre côté, les prix des produits locaux ont augmenté de 12% en un an, engendrant un glissement annuel de 11,5% du prix à la consommation.

lundi 2 mai 2011

Maroantsetra : Après le trafic des bois de rose, place à l'exploitation illicite de produits miniers

Le blocage politique provoque l'apparition de trafics en tous genres. A l'instar de ce qui se passe actuellement à Maroantsetra, où après le bois de rose, c'est le cristal qui est la cible favorite des trafiquants

Ces derniers temps, l’exploitation illicite des bois de rose a eu tendance à diminuer en raison de l’intervention de l’administration forestière avec la collaboration des forces de l’ordre. Mais l'on n'en finit pas pour autant avec les trafics dans la région Nord-Est de l'île puisque, l'on assiste aujourd'hui à une recrudescence de l’exploitation illicite des ressources minières, notamment le cristal. Et ce, malgré la récente augmentation du cours de girofle, l’un des grands produits d’exportation plantés par les paysans locaux. En effet, le girofle rapporte aux chanceux l'ayant récolté en quantité énorme. Alors que les revenus sont minimes pour les autres. Bref, ceux qui se contentent de signaler qu'il s'agit tout simplement de couvrir la saison de soudure, la fameuse « maitso ahitra », la période entre janvier à Juin. Et, ce sont justement... parmi les paysans qui rencontrent des problèmes de production agricole que l'on retrouve les trafiquants de cristal. Car il s'agit pour eux d'une alternative pour se procurer des ressources financières.

Fièvre du cristal. En tout cas, la recrudescence du trafic de produits miniers nuit à la situation socio-économique locale. Bon nombre de terrains, de rizières et même le parc national de la localité sont concernés par ce phénomène que l'on a tendance à appeler la fièvre du cristal.. Une fois de plus, l’environnement souffre du fait de la participation occasionnelle mais massive des paysans qui ne croient pas du tout en la demande illicite des opérateurs. Actuellement, hommes et femmes, jeunes, adultes et vieux, s’y mettent. « Comme il y a des preneurs, autant en profiter « . affirment-ils. Selon des connaisseurs dont ces paysans, ces acheteurs transportent des tonnes de cristal par voie maritime vers le port de Toamasina. Face à cette situation, les autorités locales commencent à tirer ...la sonnette d'alarme. Mais ces dernières sont également confrontées à des problèmes de manque de moyens financiers, humains et matériels, pour pouvoir mener à bien leur mission de protection de l'environnement.

Brickaville: Le bambou est potentiellement exploitable

Huit communes du district de Brickaville sont bénéficiaires du soutien du PPRR (programme de promotion des revenus ruraux) et sous le concept de « le bambou pour tous et pour tout ». A travers les associations et pépiniéristes locaux, le programme compte cultiver des bambous sur une surface de 200 ha. La plantation est fortement conseillée dans la mesure où il joue un rôle très important dans le développement social et environnemental. Jusqu’à ce jour le bambou est rarement utilisé et n’est pas traité correctement Potentiellement exploitables, les bambous peuvent nous procurer des vins, du sucre, du charbon et des papiers. Les tôles, les meubles, les instruments de musique s’obtiennent à partir de la transformation du bambou. L’île possède environ 35 espèces de bambou endémiques. Poussant très vite, ils stockent beaucoup de CO2 près de 40 tonnes par an et par hectare.