Des milliers de vie sons sous la menace de la future exploitation et même de la phase d’exploration actuelle du sable bitumineux de Bemolanga dans le Melaky selon des experts en pollution et en recherche pétrolière. Des études menées par des experts internationaux dont des Canadiens avancent qu’avec une unique rivière, la zone avoisinante sera rapidement confrontée à un phénomène de sécheresse sans précédent. En effet, il faut 5 barils d’eau pour extraire et transformer 1 baril de sable bitumineux et à raison de 200 000 litres par jour, les besoins de Total et de Madagascar oil assècheront rapidement la rivière citée plus haut. De plus, les eaux ne peuvent plus être utilisables après 2 à 3 traitements. Elles seront stockées dans des gigantesques dépôts aménagés à même le sol, à proximité du site d’exploration. Les spécialistes avancent que ces eaux usées ne retrouveront leur pureté qu’après 600 ans. Ils relèvent aussi les risques de fuite. Car si ces eaux usées contenant des métaux lourds et du carbone polycyclique se déversent dans la nature, elles pollueront les nappes phréatiques et pourront contaminer les rivières avoisinantes. C’est une épée de Damoclès sur la tête de la population de la zone. Les poissons et les animaux d’élevage aussi risqueront d’en souffrir.
Après la sonnette d’alarme tirée par des spécialistes internationaux et l’association Voahary gasy en août 2010 donc, c’est au tour d’une coalition malgache de prendre le relais pour lancer une campagne internationale contre ce projet. Cette coalition travaille actuellement sur le plan international via des messages envoyés sur des sites Internet comme World development movement. Des conférences aussi sont prévues. Le 23 mai prochain, le centre pour le développement international de l’université de Glasgow en Ecosse en prévoit une. Une autre se tiendra aussi le 24 mai à Edimbourg… Ces mouvements ne se tiennent pas par hasard au Royaume-Uni. La coalition explique qu’une partie des financements des travaux menés actuellement par les deux compagnies viennent de la Royal bank of Scotland. Elle entend donc éveiller l’attention des contribuables britanniques. Pour ce qui est des actions de 2010, elles ont été relayées par des sites comme www.oilsandstruth.org. Ce site est connu pour ses actions contre l’exploitation toujours destructive du sable bitumineux. Pour ce qui est de la coalition malgache, elle rappelle que même au Canada, un grand pays minier dont les expériences dans ce secteur sont plus qu’importantes, l’exploitation du sable bitumineux a entraîné de nombreux problèmes sur les populations riveraines. Elle cite la forte pollution de l’eau et du sol, l’augmentation considérable du taux des cancers…
Pour Bemolanga, le rêve ressassé par les régimes successifs, les gisements voient évoluer tout autour 120 000 personnes qui y vivent depuis des lustres. Si les données des scientifiques et spécialistes internationaux se vérifient, tous ces gens auront des problèmes pour leur approvisionnement en eau et leurs activités agricoles et d’élevage seront hypothéquées par les intérêts pétroliers.