jeudi 12 mai 2011

Les nouveaux films de l'IRIN braquent les projecteurs sur Madagascar


IRIN Films a le plaisir d’annoncer le lancement de deux nouveaux épisodes de la série Avis de tempête, de court-métrages sur le coût humain du changement climatique.



Photo: David Gough/IRIN


Cette série traite des conséquences du changement climatique en Afrique et en Asie. Cette fois-ci, nous braquons les projecteurs sur Madagascar, la quatrième île du monde par sa superficie et l’une des nations les plus pauvres.

A Madagascar, on estime que 65 pour cent d’une population de 19 millions vit avec moins d’un dollar par jour et le pays vit depuis bien longtemps au rythme des crises politiques. Le changement climatique ne fait qu’aggraver les soucis.

Selon une étude menée par Mark Tadross, directeur de recherche au Climate Analysis Group de l’université de Cape Town, il est prouvé de façon très claire que les températures ont augmenté et que les régimes de précipitations ont changé à Madagascar au cours des quatre dernières décennies.

M. Tadross, l’un des auteurs du 4ème Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a indiqué que leur étude montrait que les températures maximales avaient augmenté de 1,9 degré Celsius entre 1961 et 2005 et les pluies hivernales diminué dans les régions sud-est du pays au cours de la même période.

Des sécheresses récurrentes dans le sud du pays ont mis la population dans une situation de famine chronique et provoqué des taux de malnutrition sévères.

Dans le premier de ces films, nous nous intéressons à l’industrie du charbon de bois dans le sud de Madagascar, pour découvrir comment la sécheresse prolongée a poussé les paysans, que leurs champs desséchés ne peuvent plus nourrir, à chercher dans les forêts un moyen de subsistance. Dans un pays qui dépend essentiellement du charbon de bois comme combustible pour la cuisine, le bois est l’une des rares ressources qui leur restent à exploiter.

Le résultat est que des régions comme celles de la forêt d’Afaty n’ont plus de forêt que le nom.

Le réalisateur de films d’IRIN, David Gough, partage ses impressions sur l’exploitation des forêts de Madagascar
Les forêts malgaches sont aussi d’une importance considérable, parce que Madagascar abrite cinq pour cent de toutes les espèces végétales et animales du monde entier ; et parmi celles-ci, 80 pour cent ne se trouvent nulle part ailleurs sur la Terre, selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Depuis la fin des années 1950, plus de 80 pour cent des forêts ont disparu, selon le PNUE, faisant de l’écosystème de cet Etat insulaire l’un des plus menacés du monde.
Plus au sud, les communautés sont à la merci de l’avancée inexorable du sable ; les dunes, balayées et emmenées par le vent, occupent le vide laissé par des terres agricoles complètement ruinées par des années de sécheresse.

Dans les villages comme Androka, le sujet de notre second film le sable et les inondations ont forcé des centaines de personnes à fuir. Certains ont trouvé refuge dans de nouvelles villes, mais demeurent à la merci des ravages du climat. Aux abords immédiats d’Androka, un paysan se démène pour cultiver un maïs de piètre apparence qu’il a eu grand mal à faire pousser dans le sable.

« Autrefois le sol ici était ferme et on pouvait y faire des cultures ,» a t-il dit. « Mais de nos jours, j’aurai de la chance si j’arrive à produire un peu de maïs. S’il ne se met pas à pleuvoir bientôt, nous serons obligés de nous déplacer à nouveau. »