mardi 31 mai 2011

Bois de rose Vive tension à Antalaha


La demande de mise en liberté de sept incriminés a été rejetée. Des opérateurs réclament le départ du procureur.
L'ambiance est à la tension à Antalaha. Des opérateurs économiques font pression après la mise en détention préventive de sept trafiquants présumés de bois de rose. L'un des prévenus n'est autre que l'un de leurs collègues. Celui-ci a été jeté en prison avec une Pakistanaise, un homme, mis à l'index comme étant son complice, et quatre dockers, tombés nez-à-nez avec les forces mixtes alors qu'ils étaient en train de déplacer 30 rondins de bois de rose, en pleine nuit.
Hier, vers huit heures, quatre opérateurs économiques, dont l'un venu spécialement d'Antananarivo, se sont rués au Parquet du tribunal, à Antalaha, avec environ 200 individus pour demander une mise en liberté provisoire des prévenus.
Une heure plus tard, la tension était montée d'un cran lorsque leur demande a été rejetée. La décision du Parquet a été accueillie dans une vague de protestations. Les personnes venues sur les lieux ont réclamé que le procureur de la République soit démis de ses fonctions. Dans la foulée, ils ont crié haut et fort que les forces mixtes, dépêchées sur place par le ministère de l'Environnement pour mettre fin au trafic, doivent lever le camp.
Les éléments qui mènent une opération coup de poing dans les réserves naturelles du Nord-est de la Grande île depuis le 18 mai ne l'entendent pas de cette oreille.
Les ayant-voix au chapitre disent être prêts à frapper les protestataires d'une main de fer, qui, selon eux, sont en train de mener une campagne de déstabilisation pour sauver leurs trafics. Les forces mixtes entendent travailler de concert avec les forces de l'ordre locales.
Dans l'autre camp, les opérateurs économiques n'ont pas dit leur dernier mot. Ce jour, ils prévoient de tenir un rassemblement avec les exploitants forestiers d'Antalaha à l'Hôtel de ville. Selon les informations parvenues aux forces mixtes, c'est un opérateur installé à Tana, connu dans la filière du bois précieux, qui tirerait les ficelles.
Les protestataires programment pour demain une réunion avec les autorités, dont, entre autres, le chef de région, celui du district, le commissaire de police de la ville, le commandant du groupement de la gendarmerie et les forces envoyées par le ministère.
Durant le week-end, ces dernières ont intercepté 40 rondins de bois de rose sur la plage de Ratsy Ananarana, portant à 1 031 les pièces saisies en deux semaines.