vendredi 17 juin 2011

FILIÈRE CAFÉ: La production a régressé de 66% en 45 ans


Un atelier sur la relance de la filière café s’est tenu à Manakara cette semaine. C’était nécessaire quand on constate les mauvaises performances de toute la filière depuis de nombreuses années.

La production nationale a reculé de 66% de 1960 à 2005. Les exportations ont logiquement suivi la même voie. Pourtant, sur les marchés internationaux, les prix ont enregistré une embellie relative.

Entre 1970 et 1985, Madagascar figurait au 19è rang mondial des pays producteurs de café avec une production annuelle d’environ 70.000 tonnes. Mais cette production a fortement chuté à 47.000 tonnes en 1998 et à 12.000 tonnes en 2000. Cette chute s’est poursuivie dans les années suivantes pour se retrouver à environ 10.000 tonnes en 2007. Globalement donc, la production nationale de café a reculé de 66% entre 1960 et 2005.

En conséquence, les exportations malgaches (qui ne représentaient déjà que 0,1% des exportations mondiales dominées par le Brésil avec 25% des exportations mondiales) ont enregistré une tendance à la baisse, notamment au cours de ces dernières années. Ainsi, si en 2007, on avait exporté 10.748 tonnes de café (vert) pour une valeur totale de 32,2 milliards d’ariary, en 2008, on n’a plus exporté que 7.588 tonnes pour une valeur totale de 25,2 milliards d’ariary. Pour 2009, les résultats ont dû être plus catastrophiques. Au cours du premier semestre, on n’a pu exporter que 312 tonnes pour 1,1 milliard d’ariary.

Demande internationale grandissante

Ces exportations ont été principalement destinées à la France (17,76%), la Belgique (16,40%)… Plusieurs facteurs expliquent cette régression de la production et corollairement celle des exportations : atomisation des plantations, mauvaise qualité due aux défauts de conditionnement (humidité des sacs et conteneurs) car les standards d’exportation sont très stricts, comportements souvent opportunistes des opérateurs.

Pourtant, la demande internationale est toujours grandissante (avec les Etats-Unis comme premier acheteur avec 25,5% des importations mondiales). En 2008, les importations mondiales de café ont atteint les 1602 milliards de dollars et cette demande est en hausse constante : le taux de croissance annuelle des importations mondiales entre 2004 et 2008 est de 22% en valeur et 4% en quantité.

De même, ces dernières années, le prix du café sur les marchés internationaux s’est amélioré. Si une livre de café (aux alentours de 500 g) s’écoulait 50,5 cents de dollar en 2005, elle était à 86,6 cents en 2007 et 105,2 cents en 2008. Il y a ainsi une opportunité à saisir pour Madagascar.

C’est pourquoi un atelier sur la relance de la filière café organisé conjointement par le ministère du Commerce et celui de l’agriculture s’est tenu à Manakara le 16 juin, la région du Sud-Est demeurant la première zone productrice de café robusta à Madagascar. L’objectif est de redynamiser la filière café et de lui rendre sa place d’antan sur le marché mondial.

Cela passera par l’identification de la stratégie nationale pour améliorer la qualité du café et augmenter les offres exportables afin d’assurer une commercialisation efficiente. Il faut savoir que Madagascar produit deux types de café : le Robusta et l’Arabica.

Si le Robusta, le type le plus répandu à Madagascar (avec 95% de la production nationale) est surtout cultivé sur le littoral Est du pays, l’Arabica (5% de la production nationale) s’acclimate mieux sur les Hauts Plateaux (Antsirabe, Itasy, Ambositra…).