samedi 11 juin 2011

Paroles de jeunes « Si j'étais ministre de l'Environnement... »

On peut affirmer que les jeunes se préoccupent beaucoup de l'environnement. Ils donnent la priorité à la lutte contre la pollution, surtout en milieu urbain. Ensuite, la sensibilisation pour l'abandon des cultures sur brûlis constitue un deuxième projet, et tous sont d'accord pour ne pas sanctionner tout de suite en cas d'infraction. La préservation des forêts intéresse énormément nos jeunes. Mais, ils savent que tout cela ne peut être réalisé sans l'apport de gens compétents, à l'esprit écologique, et sans l'aide d'organismes internationaux du type WWF.

Harena Valisoa, 13 ans, 4è au collège Le Joyeux luron
« Je favoriserais l'utilisation des énergies nouvelles »

Si un de ces jours, je deviens ministre de l'Environnement, beaucoup de changements vont se réaliser dans plusieurs domaines.

Tout d'abord dans le domaine énergétique, je lancerais différents projets qui valoriseraient les nouvelles sources d'énergie comme l'éthanol. Je mettrais en exergue les ressources renouvelables dans le secteur énergétique domestique. L'objectif consiste à réduire, voire à éradiquer, l'utilisation du charbon de bois, qui est la première cause de la déforestation à Madagascar.

Ensuite, j'interviendrais auprès des agriculteurs en partenariat avec le ministère de tutelle, pour les sensibiliser à abandonner la culture sur brûlis. Après une période de sensibilisation, tout comme les auteurs de feux de brousse, de sévères sanctions leur seront affligées.

En matière de transport, je ferais publier un décret avec d'autres départements ministériels concernés stipulant l'interdiction de circulation des véhicules en mauvais état. Cette initiative permettra d'assainir l'air que respire la population.

Dans la réalisation de ma mission en tant que première responsable du ministère, je travaillerais étroitement avec les organisations nationales et internationales qui oeuvrent dans la protection de l'environnement (World Wild Life Fund for Nature), ou les Club Vintsy.

Dans mon équipe, il existera principalement des personnes compétentes, mais surtout des environnementalistes. Non seulement de formation mais surtout dans les pratiques quotidiennes.

Xavier Marolahy 15 ans, en 5è au CEG Ranomafana
« Le reboisement fournirait du travail aux chômeurs »

Pour ma part, je créerais des sociétés qui se spécialiseraient dans le reboisement. Comme cela, je donnerais des emplois à ceux qui sont sans emploi dans le pays. Pour moi, la solution vient d'abord du travail.

Si nous constatons que notre environnement est en danger, il faut trouver des solutions rapides et palpables. Pour les récalcitrants, les personnes qui cherchent encore à détruire la forêt, j'appliquerais des sanctions. Sans les emprisonner, car cela leur ferait aussi du mal. Pour dix arbres coupés, ils devraient planter deux fois plus comme punition.

Pour protéger l'environnement, je crois qu'il faut une mentalité positive en tant que ministre. Toujours sourire, s'éloigner de la colère facile, c'est un moyen pour convaincre facilement les gens.

Jean Rossina Rakotoniaina, 13 ans, en 7è au centre Asama Ambodin'Isotry
« Je préserverais les forêts »

Pour moi, les forêts ne sont pas les seules à être menacées de dégradation mais aussi la santé de la population exposée à la pollution. D'abord, j'entamerais la lutte contre la pollution physique. J'interdirais les chiens qui font des crottes dans la rue. Ils seront isolés dans un endroit s'ils n'ont pas de propriétaire.

D'autre part, j'engagerais des agens pour trier les poubelles et surveiller ce qu'on jette dans le rivières. Les contrevenants seront convoqués par l'administration et payeront de lourdes amendes. Ensuite, dans les forêts où les gens ont tendance à faire des exploitations, je ne les interdirais pas mais je classerais une partie de la forêt qu'ils peuvent utiliser au quotidien, je libérerais aussi les animaux sauvages afin de pouvoir nettoyer la forêt.

Pour l'utilisation du charbon de bois par certains foyers, je limiterais sa production afin de conserver la forêt.

L'air pur n'est pas oublié par le ministre parce qu'il permet la vie saine des personnes. J'essaierais d'imposer des limites sur la circulation de nombreuses voitures qui polluent l'air au quotidien.

Dans la réalisation de ces projets, les solutions sont simples. Primo, il faut être proche de la population, et si c'est possible, avoir un temps pour effectuer des visites dans la forêt et interdire les feux de brousse et la déforestation à la population.

Secundo, il faut avoir les moyens necéssaires pour la conservation de l'environnement comme des bacs à ordures, des agents forestiers qui effectuent la garde et le nettoyage. Sans oublier le financement.

Chimène Fiononana, 19 ans, étudiante en 2è année à l'InsPNMad
« Comprendre les causes de feux de brousse »

Si j'étais ministre de l'Environnement, je lutterais contre la pollution en ville en priorité.

Je promulguerais une loi interdisant aux gens de faire leurs besoins et jeter leurs ordures partout. Ceux qui transgresseront cette décision devront payer des amendes. Et bien sûr, je renforcerais la surveillance pour m'assurer que la loi est bien respectée. Je considère qu'il est essentiel de vivre dans une ville saine avec de l'air pur, ce qui n'est pas du tout le cas en ce moment.

Si c'est moi qui suis également à la tête du ministère de l'Environnement, la lutte contre les trafics illicites, les feux de brousse et la culture sur brûlis seront à la tête de mon programme. Pour m'y atteler, je ferais des sensibilisations intensives auprès des personnes concernées. Je ne limiterais pas les moyens financiers pour que les gens prennent en compte l'importance de l'environnement.

Collaboration

Si jamais ils continuent à procéder à la destruction, je n'appliquerais pas tout de suite les sanctions, j'essaierais d'abord de comprendre le fond du problème. Ce que je veux dire c'est que si je n'appréhende pas les raisons qui poussent l'homme à détruire l'environnement et à ne pas prendre en compte l'avenir de ses descendants, je ne pourrai pas avancer des solutions pour arrêter ses actions aussi négatives soient elles.

Ce que je constate aujourd'hui, c'est que les ruraux pratiquent par exemple des techniques agricoles qui sont nuisibles à l'environnement lui-même. Si j'étais donc ministre de l'Environnement, je travaillerais en étroite collaboration avec mon homologue de l'Agriculture afin de soutenir davantage les paysans pour qu'ils pratiquent des techniques moins destructices. S'ils arrivent à sortir de leur misère, ils ne toucheront pas aux forêts.

Holitiana Ralambo, 15 ans, en 3è au lycée Saint-Antoine Ambodivona
« Je collaborerais avec les institutions environnementales »

Si j’étais ministre de l'Environnement, je travaillerais à partir de la base, c'est-à-dire dans la brousse pour la sensibilisation.

Tout le monde doit s'y mettre, sans négliger la participation des institutions étrangères qui, elles aussi, luttent pour un environnement durable et pérenne à Madagascar au bénéfice de tout un chacun.

D'abord, je projetterais de renforcer la capacité de connaissances surtout des gens de la brousse quant aux méfaits de la dégradation de l'environnement. Je pourrais même mettre en place des agents à la fois éducateurs et surveillants forestiers, afin d'évaluer si le message leur a été bien transmis. Ensuite, des démarches pourraient être entamées afin d'introduire l'utilisation du biogaz dans les foyers malgaches.


Biogaz


Le monde entier connaît les richesses de notre pays qui peuvent répondre aux besoins de sa population. Pourquoi n'essayerions-nous pas, pour une fois, de les gérer et de satisfaire notre population ? On peut y arriver, quelque part, il y a certainement des Malgaches qui savent produire du biogaz.

Enfin, mais pas le moindre des soucis, je n'interdirais pas les exploitations forestières, mais j'exigerais qu'à un déboisement, il y ait un reboisement.

Mais c'est différent pour les bois précieux. Là, ce sera beaucoup plus strict, surtout vis-à-vis des personnes étrangères qui les exploitent et puis les exportent. Comme solution, on renforcera le contrôle douanier, afin de prévenir tout trafic de bois précieux.

Tout ces projets ne peuvent être réalisés qu'avec une bonne entente entre mon ministère et les institutions et organisations environnementales internationales comme le WWF. Tout seul, le pays n'arrivera pas à assurer le financement de ces projets.

Mialy Raholimalala, étudiante en droit, 3è année au CNTEMAD
« Il faut abandonner la pratique du tavy »


Je m'assurerais de la propreté des endroits publics en mettant en place les infrastructures nécessaires. Par exemple, des bacs à ordures tous les cinq ou dix mètres. Il me semble urgent également de réduire les feux de brousse dans les milieux ruraux.

En parallèle aux sensibilisations de la population sur les dégâts des feux de brousse, je mettrais en place une politique d'éducation civique. Les pratiques traditionnelles sont à abandonner, étant l'une des principales causes de la destruction des forêts. Un projet d'accompagnement en faveur des agriculteurs dans l'abandon des pratiques comme le tavy serait l'une de mes priorités. Je penserais même à affecter une grande partie du budget à l'agriculture et à l'environnement, ces deux domaines constituant les piliers du développement de notre pays.

Les gens qui travaillent avec moi devraient être des diplômés et avoir des expériences pertinentes sur les questions à traiter dans mon ministère. Il serait bien de m'entourer de personnes connaissant la réalité du terrain. Et surtout des gens qui ont une certaine rigueur et respectueux de la nature et de l'environnement.
Jean Christophe Tahiry Mamitiana, 11 ns, en CM1 à l'EPP Ampasipotsy
« La sauvegarde de l'environnement » par le vakodrazana »

Si j'étais ministre de l'Environnement, je mettrais en avant le vakodrazana que j'utiliserais pour véhiculer des messages sur la protection de l'environnement. Je suis sûr que mes parents en seront fiers car ils m'ont toujours fait baigner dans le vakodrazana.

En plus, ce serait aussi l'occasion de faire la fête et de s'amuser avec la musique et la danse. Pour les enfants, je donnerais des récompenses à ceux qui ne coupent pas les arbres de la forêt ou qui incitent leurs parents à ne pas le faire. Je prendrais des mesures sur ceux qui abîment la forêt mais je ne serai pas méchant.

Si jamais je surprenais des personnes abattant les arbres, je leur dirais seulement de ne pas le faire, car je n'ai pas envie de les emprisonner.