jeudi 29 décembre 2011

Ressources forestières : une personne dispose de 0,6 hectare de forêts à Madagascar

Sur les 12 millions d’hectares de forêts à répartir sur environ 20 millions d’habitants sur tout le territoire, une personne dispose de 0,6 hectare à Madagascar. La situation est pareille dans le monde pour les 4,2 milliards d’hectares de forêts qui sont répartis sur environ 7 milliards d’habitants. Or ces données chiffrées fournies par la FAO n’empêchent pas de dire que le taux de déforestation demeure toujours préoccupant.

Ces informations ont été évoquées lors d’une conférence-débat organisée par WWF Madagascar hier à la gare de Soarano dans le cadre de la clôture de l’année internationale des forêts. La conférence a été placée sous le thème «La conservation et la gestion durable des forêts» lors de laquelle quatre grands thèmes sur les forêts ont été développés par les intervenants connus dans le monde de la conservation et la préservation de l’environnement à Madagascar.

Concernant les forêts en particulier, «le taux de déforestation affiche une tendance à la baisse mais il reste extrêmement élevé ces dernières années à cause de la pression des activités humaines dont notamment les feux de brousse et de végétation ainsi que l’exploitation abusive des ressources forestières», a expliqué Fara Lala Razafy, leader écorégional du programme «Ala Atsinanana» au sein du WWF lors de son intervention. La perte s’affiche considérable soit de 50.000 à 250.000 hectares de superficie forestière en cinq ans (2005-2010). Et la déforestation et la dégradation forestière ne cessent d’évoluer d’année en année, soit une perte de 13 millions d’hectares de forêts par an depuis 1992, période à laquelle les participants à la conférence internationale de Rio a tiré la sonnette d’alarme. 20 ans après, à vrai dire en 2012, le pire est encore à craindre malgré les engagements et différentes déclarations des pays relatifs à la conservation et à la gestion durable des forêts.

Importance du plan d’aménagement

Jusqu’ici, l’accès aux forêts semble libre sans connaître les principes du cadre réglementaire. D’où la nécessité de disposer un plan d’aménagement, constituant un outil pour rendre les forêts plus productives tout en respectant ses capacités. En fait, «toute exploitation forestière est régie par un décret ministériel qui fixe les conditions de la soumission au plan d’aménagement des forêts s’étalant sur 3 à 30 ans soit par permis, soit par convention», a précisé Fara Lala Razafy du WWF. Pour dire qu’une exploitation forestière n’aura jamais lieu sans un plan d’aménagement dont les interventions touchent les aires protégées, les transferts de gestion à base communautaire et les exploitations forestières.

Dans le monde, 1,6 milliard d’hectares de forêts sont couverts par un plan d’aménagement de dix ans et plus dont près de 106 millions d’hectares en Afrique. Pour le cas de Madagascar, plus de 2,3 millions d’hectares d’aires protégées sont soumis à un plan d’aménagement et 1,2 million d’hectares concernent le transfert de gestion des ressources naturelles (TGRN). Dans le cadre du programme du WWF, au total 199 transferts de gestion ont un plan d’aménagement touchant près de 550.000 hectares de forêts répartis dans les «Ala Atsinanana», les «Ala Maiky» et les mangroves.

En général, un plan d’aménagement contient les caractéristiques de la forêt, son environnement socio-économique, l’état des lieux, l’aménagement proposé, le plan de gestion et la durée d’application. Ce sont les gestionnaires des ressources qui appliquent le plan d’aménagement au profit des communautés, de l’administration forestière et des ressources forestières.