samedi 23 avril 2011

Le biocarburant à base de jatropha, pas si bio que ça ?


Les biocarburants à base de jatropha testés, entre autres, par Lufthansa, Air New Zealand, Japan Airlines et TAM Airlines, ne font pas que des émules. Plusieurs associations de défense de l’environnement dénoncent leur impact dans les pays où la plante est cultivée.

Les biocarburants à base de jatropha ne seraient pas si bio que ça. C’est en tout cas l’avis de nombreuses associations écologistes qui voient d’un mauvais œil le développement des cultures de cette plante poussant dans des zones arides d’Amérique latine, d’Egypte, d’Inde ou encore de Madagascar. Sa culture intensive pourrait, en effet, être à l’origine de ravages identiques à ceux causés par la production à grande échelle d’huile de palme.

Déjà en 2009, l’Organisation des Nations Unies pour l’environnement indiquait que si cette plante, cultivée sur des sols dégradés, engendre moins d’émissions de gaz à effet de serre que les énergies fossiles, ce n’est plus le cas quand la culture nécessite une déforestation et donc le relâchement de gaz carbonique dans l’atmosphère. Son impact serait alors 2,5 à 6 fois plus élevé que celui des essences standard.

Les compagnies aériennes qui expérimentent le biocarburant s’appuient, quant à elles, sur une étude de la Faculté des études environnementales de Yale (Etats-Unis), financée par Boeing, et selon laquelle le jatropha permet une réduction de 60 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), par rapport à un kérosène « classique ».

Il n’empêche que la polémique est lancée, notamment au Kenya où un projet prévoit le déboisement de 50 000 hectares pour cultiver la plante, et en Allemagne où le gouvernement a débloqué 500 000 euros pour une expérimentation de Lufthansa.