mercredi 13 avril 2011

Le niobium, une richesse mal connue


Madagascar est membre du club très fermé des producteurs du niobium à travers la planète. Ce minerai, généralement inconnu du grand public, entre pourtant dans les huit matières premières stratégiques sur les plans militaire et civil.

L’exploitation du niobium à Madagascar, au contraire des autres richesses minières, reste très discrète vis-à-vis des médias.

C’est la société allemande Tantalus rare Earths AG qui se charge de l’exploitation de ce minerai dans une zone 300 km2 de la région d’Antsiranana auparavant explorée par les Soviétiques.

Devant l’augmentation de la demande globale pour les métaux rares, dont fait partie le niobium, cette compagnie s’est spécialisée dans ces produits, et compte extraire, outre du niobium, du tantale et du zirconium. Les réserves de ces minerais, estimées initialement à 15 millions de tonnes, semblent bien plus importantes que ces premières indications déjà encourageantes.

La licence PR6698, accordée en avril 2003 au projet Tantalus, expirera en avril 2013, mais pourra être renouvelée deux fois pour 5 ans, ce qui devrait permettre d’extraire une bonne partie de ces réserves. Les premières années ont été consacrées aux infrastructures, tandis que l’exploration proprement dite n’a commencé qu’en 2010.

Une matière très prisée

Sur les marchés internationaux, le niobium a subitement bondi en 2007, passant par exemple au Japon de 9000 dollars à plus de 22 000 dollars la tonne. Et d’après la société de consultance Roskill, spécialisée dans les métaux et les minéraux, cette augmentation n’a rien de temporaire. Elle est liée aux propriétés particulières de ce métal, qui le rendent très demandé et très difficilement substituable par d’autres matières.

Du fait de sa résistance, le niobium est utilisé pour les alliages de l’acier constituant les pipelines, les satellites, les fusées, ou encore pour les barres anti-intrusion dans la construction automobile. Il est aussi employé pour les réacteurs nucléaires.

Du plus, comme le corps supporte bien ce métal, hypoallergénique, il trouve des applications médicales à travers des implants ou des broches et plaques de réduction des fractures. Pour ces mêmes propriétés par rapport au corps humain, des joailliers l’utilisent pour certains piercings.

Madagascar en est le cinquième producteur mondial, derrière le Brésil, qui détient 80% de la production mondiale, le Canada, la RDC et le Gabon.