lundi 11 avril 2011

Protection de l’environnement: Les grandes sociétés donnent le mauvais exemple !

En début de semaine, un amoureux de la nature –il en existe et beaucoup- a photographié une camionnette envoyée, suivant renseignement, par la société pétrolière Shell. Ce véhicule jetait allègrement des filtres à huile usagés dans la nature, plus précisément à Manapatanana, sur la route de l’aéroport, après la savonnerie Fitiavana, à Mahajanga. Dans la mangrove, qui plus est !

Les moins spécialistes d’entre nous l’auront compris quand même : les résidus d’huile déposés dans ces filtres hors d’usage sont toxiques et dangereux, et évidement pas biodégradables, loin s’en faut ! Quand à la mangrove, on sait que leur biodiversité est fragile, et leur extrême utilité indéniable. Si Mahajanga peut s’enorgueillir d’être la première fournisseuse en produits halieutiques du pays, c’est grâce à ses mangroves qui s’étendent par intermittence sur des kilomètres, de part et d’autre de la ville. Les forêts de palétuviers sont de merveilleux viviers de biodiversité animale et végétale. Ces plantes debout dans l’eau saumâtre sur leurs maigres racines aériennes fourmillent de milliers d’espèces de bêtes utiles à la vie. On comprend bien les dégâts provoqués par ces déchets d’hydrocarbure qui auraient gagné à être recyclés au lieu d’être jetés ainsi inconsciemment dans la nature. A Manapatanana, à marée haute, l’eau de mer affleure parfois les bas côtés de part et d’autre de la chaussée. A marée basse, elle ramène les cochonneries de Shell avec elle et en empoisonne tout sur son passage. La responsabilité de la commune est aussi engagée, car c’est elle qui permet l’existence de ce dépôt d’ordures à cet emplacement. D’autant plus que celui-ci défigure les lieux, au grand dam des visiteurs qui rejoignent la ville au départ de l’aéroport, ou du village touristique d’Amborovy.

Présente depuis l’an 2000 dans la grande île, la société Shell verse à ses heures dans les œuvres de bienfaisance, comme le 1er décembre 2008 où elle a offert cinq millions deux cent mille Ariary pour une association de lutte contre la prolifération du VIH-SIDA. On ne peut que saluer ce genre d’initiative citoyenne. Mais, qu’elle soit également un exemple dans la protection de l’environnement ! Elle n’est cependant pas la seule à être blâmable sur ce plan : il est très probable que les autres sociétés d’hydrocarbure et autres agissent de même. Elles aussi doivent changer de comportement, sinon, c’est le devoir de l’Etat de les y obliger.