Un parasite du paludisme, autre que le Plasmodium falciparum (le plus répandu et à l'origine de la plupart des cas de paludisme dans le monde) commence à inquiéter les chercheurs sud asiatiques. Il s'agit du « Plasmodium knowlesi », touchant plus souvent les primates dans l’Est de l’Asie, mais qui serait en train de devenir transmissibles durablement à l'homme.
Ce constat a été fait par une équipe de chercheurs malaisiens qui ont réalisé des tests sanguins sur 108 macaques. Les trois quarts des animaux étaient infectés par le parasite. Les chercheurs ont pu constater que ces macaques avaient un « réservoir énorme de Plasmodium knowlesi". C'est en Malaisie, en effet que plusieurs cas d'infection humaine à ce parasite ont été observés. Toujours d'après les chercheurs, la transmission du parasite se serait faite uniquement entre le "réservoir" et les humains.
Le paludisme est à l'origine de 1 million de décès par an dans le monde, dont une proportion non négligeable en Afrique et en Asie. La découverte des scientifiques malaisiens ne rassure guère les observateurs. D'autres paramètres risquent d'aggraver le phénomène, dans la mesure où la déforestation qui ronge les zones renfermant l'habitat naturel des primates, pousse ces derniers à davantage se rapprocher géographiquement des humains.
Enjeux environnementaux
Les scientifiques s'interrogent sur le comportement des moustiques face à une telle situation. Non sans avoir émis une hypothèse selon laquelle la perturbation de l'écosystème pourrait conduire à une plus grande exposition des populations aux piqûres de moustiques. Ainsi plus contaminé, « l'homme deviendrait alors la cible principale du Plasmodium knowlesi qui pourrait se transmettre d'individu à individu », expliquent les scientifiques. Des enjeux environnementaux se font alors jour. Au gré des changements de l'environnement, parasites et insectes pourraient changer de comportement, rendant l'homme plus vulnérable.