mardi 5 octobre 2010

Le Rova d’Ambohimanga en état de négligence

Une cinquantaine d’hectares de forêt de type primaire, rajoutée à 425 ha de zone tampon: tout cela constitue le site classé « patrimoine mondial culturel » qu’est la colline d’Ambohimanga Rova. Ce joyau patrimonial n’est pas épargné par la crise que traverse le pays depuis 2009. La haute valeur de ce vohitra au regard de la mémoire merina tient au fait qu’il a été le point de départ de l’unification de l’Imerina enintoko. Ambohimanga est, et demeure la capitale politique et religieuse de l’Imerina. Tout comme le pays secoué par une convulsion socio-politique, le Rova d’Ambohimanga a été emporté par un courant similaire depuis l’année dernière.

Au niveau de la gestion, le flou règne : depuis le début de la Transition, le ministère responsable n’arrive toujours pas à sortir le décret de nomination de la personne qu’elle désigne comme nouveau conservateur. Il en résulte qu’au niveau des employés, il n’y a plus de supérieurs hiérarchiques clairs envers lesquels rendre compte ; d’où des interprétations selon leur entendement sur les tâches incombant à chacun d’entre eux. Au bout du compte, tout le monde veut être guide-accompagnateur car c’est la tâche où l’on arrondit gracieusement son maigre salaire d’ECD (Employé à courte durée). D’où : salles négligemment nettoyées, nettoyage des allées réduit à l’essentiel où les visiteurs jettent regard, gardiennage du site pris à la légère. Bref, le laxisme dans toute sa splendeur.

À part ce problème au niveau de la direction, la crise touche ce site de par la baisse considérable du nombre des visiteurs, notamment étrangers. Ainsi, l’OSCAR (Office du site culturel d’Ambohimanga Rova), organisme rattaché au ministère de la Culture et du patrimoine ayant la charge de la gestion, est nettement réduit en moyen financier vu qu’il fonctionne essentiellement avec les recettes des visites. En second lieu donc, le Rova se trouve de surcroit dans l’impossibilité d’investir en matériels d’entretiens tels que cire, brosse, balai, et autres. La recette d’entrée, en effet, suffit à peine à s’acquitter du salaire des employés.

Par-dessus toutes considérations toutefois, le Rova d’Ambohimanga, classé « patrimoine mondial culturel » est le seul qui le soit dans la Grande île. Au même titre que le Tsingy du Bemaraha et la forêt zafimaniry classés eux « patrimoines mondial naturel », la colline d’Ambohimanga fait partie des biens de l’État malagasy.

Au rythme où se trouve la négligence, l’éventualité de déclassement de la colline d’Ambohimanga plane. Effectivement le classement « patrimoine mondial culturel » n’est pas un acquis figé. Des sites déclassés suite à de la négligence, il y en a eu. Ce serait une belle bévue, si jamais...

Tribune.com Lucius


L'opération Census of Marine Life découvre 6.000 nouvelles espèces

dont une langouste géante (Panulirus barbarae) de 4 kilogrammes et 50 centimètres de long qui a été découverte près de Madagascar.

Espèces endémiques de Madagascar: Tortues en danger

Dégradation rapide de leur habitat (fourré épineux), collecte pour la consommation locale, et collecte pour le commerce national et international : tels sont les dangers qui menacent les tortues malgaches, selon le Programme d’actions pour la conservation des tortues terrestres endémiques du sud et du sud-ouest de Madagascar, publié par le WWF le 29 septembre 2010.
Cinq des neuf espèces de tortues terrestres et aquatiques trouvées dan la Grande Ile sont endémiques, et le programme du WWF s’intéresse tout particulièrement à deux de ces espèces, la sokake, tortue radiée, et la Kapila, tortue araignée, qui ne se rencontrent que dans l’écorégion Ala Maiky (sud et sud-ouest).

Destruction de l’habitat et trafic

La chute drastique des populations de tortues est la conséquence de la destruction de leur habitat d’une part, mais aussi de la collecte des animaux pour le marché local de viande et pour le marché national et international d’animaux exotiques. Les tortues radiées sont par exemple très souvent utilisées comme animaux de compagnie, à Madagascar comme dans le reste du monde où le marché des reptiles est en pleine expansion. La Thaïlande paraît être la plaque tournante de ce trafic : les tortues (surtout les tortues araignées, appréciées en raison de leur petite taille et du dessin de leur carapace) y sont vendues sur les marchés publics grâce à des faux documents CITES mentionnant des élevages au Kazakhstan ou au Liban et ces documents sont réutilisés pour les réexporter vers d’autres pays comme Hong-Kong ou le Japon.
Les tortues araignées sont aussi menacées à moyen et long-terme par les opérations de mines ouvertes d’ilménite. En effet, les populations restantes de cette espèce dans la région de Ranobe se trouvent toutes dans des carrés miniers. Le WWF indique donc qu’ « il est important que des négociations avec les propriétaires de ces carrés soient engagées dès maintenant pour leur préservation ».

Actions de protection

Dans son programme, le WWF fait le bilan des initiatives engagées en faveur de la protection des tortues, et note que si celles-ci ont débuté juste après la mise en place de l’écorégion Ala Maiky en 1998 à travers des campagnes de sensibilisation de masse lors des grands événements et des contrôles et saisies suivis de relâchés au niveau des régions de collecte, les contrôles et saisies au niveau de l’aéroport d’Ivato sont devenus plus significatifs à partir de 2006. Les dix dernières années, ce sont 7855 tortues et 4,8 tonnes de viande qui ont été saisies par les autorités malgaches. Mais ces actions restent insuffisantes. Les tabous des Antandroy et Mahafaly qui génèrent une indifférence totale pour l’animal, la méconnaissance des lois et l’insuffisance des contrôles amplifiée par la crise politique de 2009 mettent en péril la survie de ces espèces. Le dossier du WWF mentionne que « faute de financement, toutes les activités identifiées nécessaires à la conservation des tortues n’ont pas été mises en oeuvre ou le sont mais partiellement. » Pour les cinq prochaines années, l’objectif du WWF est donc de trouver les financements qui permettront de renforcer les structures de coordination et de contrôle, et de mener des actions d’éducation et de sensibilisation auprès de la population sur la problématique de la protection des tortues.

Tribune.com par Mona M.

lundi 4 octobre 2010

L’Orchidophile n°186 vol. 41 (3)


Mis en ligne mardi 5 octobre 2010 par DABONNEVILLE Francis - En kiosque REVUE / Dans ce numéro vous découvrirez entre autres un article de Marcel Lecoufle qui nous présente le symbole des orchidées de Madagascar, Angraecum eburneum.
http://www.tela-botanica.org/actu/article3968.html

vendredi 1 octobre 2010

Finale au World Challenge

PENSEZ A VOTER pour le projet de Madagascar "La conservation marine de Madagascar" qui est en finale au World Challenge. Les votes doivent être réalisés avant le 12 octobre. Cliquer sur le lien sur dessous pour voter. Merci d'avance pour Madagascar.
http://theworldchallenge.co.uk/vote_2010.php

Biodiversité malgache: Prochainement une rencontre à Lyon

2010, proclamée par l'ONU " Année internationale de la biodiversité", sera également pour le Groupement de Recherche Internationale Biodiversité et développement Durable (GDRI-BDDM), l'année de sa rencontre dans le cadre du colloque "Le GDRI-BDDM et les questions de biodiversité". Organisé par les deux directeurs du GDRI-BDDM et leurs collaborateurs, il se déroulera à Lyon à la délégation CNRS Rhône Auvergne du mercredi 3 au vendredi 5 Novembre 2010.

Son objectif est de permettre aux équipes de recherche travaillant sur la biodiversité à Madagascar, d'échanger leurs approches, leurs résultats et leurs questionnements. Il vise à favoriser les discussions et les rencontres entre scientifiques du domaine et une participation active des jeunes chercheurs (doctorants et post-docs) est encouragée.

Les thématiques abordées couvriront les quatre axes du GDRI-BDDM : Analyse de la biodiversité (axe 1), Biodiversité et Fonctionnement des Ecosystèmes (axe 2), Valorisation de la Biodiversité (axe 3), Biodiversité et Santé (axe 4).

La tenue à Lyon de ce colloque fait suite aux différents ateliers du GDRI-BDDM à Madagascar, et du colloque des deux GDRIs Afrique-Madagascar à Montpellier.

Concours d’écriture: La biodiversité comme les Malgaches la voient

"Dans le cadre de l’année mondiale de la biodiversité, le WWF et la Fondation Telma, dont le partenariat devient durable, lancent dans chacune des 22 régions de Madagascar un concours d’écriture sur le thème de la biodiversité.

Les participants devront s’inspirer de la biodiversité de leur région pour écrire un texte de trois pages dactylographiées (ou quatre pages manuscrites). Ils sont totalement libres quant au style de leur texte, qui peut aussi bien être une fiction qu’un article, un poème, une légende… La seule contrainte est la langue employée, qui doit obligatoirement être le malgache, qu’il s’agisse du malgache officiel ou de l’un des dialectes.

Tous ces textes constitueront pour le WWF une base de donnée sur la biodiversité spécifique à chacune des 22 régions, et les œuvres des trois lauréats de chaque région seront publiées, accompagnées de photos, dans un livre qui devrait sortir à l’occasion du cinquantième anniversaire du WWF.

Les candidats ont jusqu’au 10 novembre pour faire parvenir leurs textes au WWF de Madagascar. Il n’y a aucune limite d’âge pour participer à ce concours. Seuls les agents du WWF, les journalistes et les associations et groupements devront s’abstenir. L’objectif de ce concours est en effet, selon les organisateurs d’avoir des textes simples, clairs, écrits non par des scientifiques mais par des gens qui aiment leur région. « Il faut que la prise de conscience vienne des individus eux-mêmes. Notre espoir, c’est qu’un maximum de gens participent au concours et s’interrogent sur les richesses endémiques de leur région, qu’ils en parlent à leur famille, à leurs connaissances, et que la sensibilisation se propage ainsi », expliquent les organisateurs, qui souhaitent que tout ce processus amène les Malgaches à se demander ce qu’ils peuvent faire, en tant qu’individus, pour préserver la richesse de leur environnement."

Tribune.com du 1 octobre 2010