lundi 16 janvier 2012

L’exploitation d’or illicite identifiée dans l’enceinte du parc national de Ranomafana a fait couler beaucoup d’encre ces trois derniers mois. Elle a


L’exploitation d’or illicite identifiée dans l’enceinte du parc national de Ranomafana a fait couler beaucoup d’encre ces trois derniers mois. Elle a touché près d’une superficie de 50 hectares. La zone d’Ampasina située sur la partie Nord-Ouest du parc, du côté d’Ambalakindresy, est la plus affectée et les arbres et plantes autochtones ont particulièrement été malmenés. Une opération spéciale de lutte contre les exploitants illicites a été organisée avec la région de Vatovavy-Fitovinany en vue d’assainir le site d’exploitation.

Les activités d’exploitation d’or illicite ont déjà existé depuis 2009 mais elles ont commencé à prendre de l’ampleur au cours des trois derniers mois de l’année 2011, a déclaré un agent de forêt du parc Ranomafana. Et ce, en raison de la hausse de la demande en or sur le marché et surtout vu la conjoncture actuelle.
L’exploitation fait partie des pressions qui menacent fortement les forêts ainsi que les espèces floristiques et faunistiques faisant la renommée mondiale de Ranomafana, en l’occurrence les lémuriens, les oiseaux, les plantes autochtones. Jusqu’ici, « près de 50 hectares de forêts ont été détruits par les orpailleurs illégaux. L’exploitation aurifère a affecté les plantes et arbres qui constituent à la fois l’habitat et la nourriture des espèces d’animaux. Etant donné qu’il s’agit d’une zone marécageuse, certaines espèces d’animaux qui y évoluent ont également subi les affres de cette exploitation », selon les explications fournies par le responsable chargé du volet « Conservation et Recherche » de la direction du parc Ranomafana, Josiane Rakotonirina.

15 arrestations dont des femmes et enfants

L’exploitation illicite touche la zone d’Ampasina du côté d’Ambalakindresy et pollue, en outre, la rivière de Namorona qui approvisionne en eau potable la ville de Ranomafana et ses environs, sans parler de la dégradation du paysage naturel du site. Face à l’ampleur de l’exploitation, une opération spéciale a été organisée par la commune de Ranomafana, la direction du parc avec la région de Vatovavy-Fitovinany qui a mobilisé les forces de l’ordre pour assainir le site. Une cinquantaine d’exploitants illicites, tous natifs de Ranomafana, dont une quinzaine ont fait l’objet d’une arrestation et d’une procédure judiciaire touchant des femmes et des enfants.
Mais le problème réside dans le fait que les sanctions du tribunal semblent peu sévères et les exploitants ne tardent généralement pas à revenir sur le site pour reprendre leurs activités. « Il s’avère difficile de chasser définitivement les exploitants tant que les peines prononcées par le tribunal ne sont pas sévères et adaptées selon l’ampleur du délit », a souligné le maire de Ranomafana, Léon Marie Razanakoto. Toutefois, la direction du parc et la mairie ne baissent pas les bras pour assurer la sécurisation du site tout en renforçant le contrôle de l’entrée dans le parc, la sensibilisation des communautés environnantes du parc sur le danger de l’exploitation illicite et l’importance de la conservation, et surtout la vulgarisation du code des aires protégées. Selon l’article 41 de ce Coap, l’exploitation illicite des ressources naturelles dans les aires protégées et parcs nationaux est qualifiée de crime, passible d’une peine de cinq ans d’emprisonnement.