jeudi 22 septembre 2011

Les mangroves contribuent au piégeage de carbone


L’importance de la conservation des mangroves dans la lutte contre le changement climatique a été soulevée par les intervenants à la conférence-débat organisée par l’Institut français de Madagascar durant la soirée du mardi 20 septembre. Concrètement, les forêts de mangroves contribuent au piégeage de carbone pour faire face au changement climatique.

Les mangroves jouent un rôle très important pour le fonctionnement des écosystèmes marins car ils capturent les sédiments apportés par les rivières et la marée, protègent les rivages contre la force des cyclones, ainsi que le littoral contre l’érosion côtière. Les mangroves contribuent également au piégeage de carbone pour faire face au changement climatique. Selon les explications du Pr Vololoniaina Jeannoda, enseignant-chercheur au département Biologie et écologie végétales de la faculté des Sciences de l’université d’Antananarivo, un hectare de mangroves peut contenir près de 700 tonnes de carbone par mètre de profondeur. Ils permettent aussi l’oxydation de 1.400 tonnes de carbone par hectare par an. Et la disparition de 1% de forêts de mangroves par an pourrait engendrer une perte de près de 125.000 tonnes de carbone. D’où la nécessité de conserver les mangroves non seulement pour la survie des espèces faunistiques qu’ils renferment mais surtout pour lutter contre les phénomènes liés au changement climatique dont la réduction de l’émission de carbone, toujours selon ce spécialiste.

Pression des activités humaines

Ces dernières années, les mangroves font face à une pression des activités humaines car les bois ont été exploités dans la vie quotidienne (Bois de chauffe, charbon, construction et clôture). Certaines espèces comme l’avicennia marina ou « afiafy » ont été utilisées comme plantes médicinales pour soigner la fièvre, le paludisme ou les maladies dentaires. D’autres sont exploitées dans l’artisanat, dans le tourisme, dans la production des produits halieutiques dont les poissons, les crevettes, les crabes… Pour dire que les mangroves ont été exploités à des fins utiles mais son exploitation abusive risque d’engendrer des impacts sur l’environnement marin et terrestre si on ne parle que le problème de déforestation qui ne cesse de prendre de l’ampleur ainsi que l’érosion marine et côtière. Par exemple, le cas de Morondava où la côte recule de 500m depuis 1950.

A ce problème s’ajoutent la pollution marine, la destruction des récifs coralliens, l’insécurité alimentaire car les communautés environnantes des mangroves n’ont plus de source de revenus. D’autres menacent ont été énoncées par le Pr Vololoniaina Jeannoda lors de son intervention, entre autres, l’inondation par l’eau douce, l’augmentation du niveau de la mer et surtout la pollution, étant donné que les mangroves servent de toilettes dans certaines zones qui pourront engendrer une intoxication par la consommation d’animaux marins, notamment dans le Sud.

Pour pallier ce problème, il s’avère important de conserver les forêts de mangroves car ils sont inclus dans le système des aires protégées de Madagascar (SAPM). Les mangroves font partie également d’aires protégées marines ou terrestres comme Samalaza, Nosy Hara, Masoala, delta de Tsiribihina. Leur préservation contribue au fonctionnement des écosystèmes marins et côtiers et garantit la survie des espèces faunistiques dont les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les crustacés. Le tout, sans oublier le changement climatique.