vendredi 2 septembre 2011

Production rizicole: Madagascar est 19ème mondial

Alors que les Malgaches sont le deuxième plus grand consommateur de riz après le Myanmar d’après les données de la FAO, le pays arrive seulement au 19ème rang mondial en terme de production. Celle-ci se situe à 3,4 millions de tonnes de paddy par an. Madagascar est ainsi devancé par des pays comme l’Egypte (6 millions de tonnes), le Nigeria (3,5 millions de tonnes) ou encore le Pakistan (8,3 millions de tonnes). S’il est dans le top 20, notons que le top 10 des plus grands producteurs compte en premier la Chine avec 182 millions de tonnes. Elle est suivie par l’Inde (130,5 millions de tonnes) et l’Indonésie (54 millions de tonnes). En fait, les 8 premiers sont des pays asiatiques. Le Brésil arrive au 9ème rang. Madagascar devrait pourtant avoir un rôle à jouer sur le marché du riz, rien que sur le continent africain. La consommation y est sur une tendance haussière avec un taux de croissance de 6 à 7% par an d’après les données du dernier congrès du riz en Afrique. Pour soutenir cette croissance et remédier à l’insuffisance de la production, le continent est obligé d’importer près de 10 millions de tonnes de riz par an, soit le 1/3 du riz commercialisé sur le marché mondial. Ces importations coûtent chers, elles représentent 4 milliards de dollars en 2009.

Mais à Madagascar, le secteur rizicole et surtout les périmètres des petits exploitants n’ont jamais reçu un appui soutenu et important de la part des régimes successifs. Pire, l’Etat a accepté de se désengager de l’entretien des infrastructures hydro agricoles, de supprimer le corps des vulgarisateurs agricoles alors qu’il a englouti une fortune dans le Programme national de vulgarisation agricole (PNVA) dans les années 90… Ces décisions ont été « discutées » avec les bailleurs, pour ne pas dire qu’elles ont été imposées par ces derniers via les fameuses conditionnalités aux aides extérieures. Le résultat est désastreux : alors que Madagascar est un grand consommateur de riz, il n’arrive pas à répondre à la demande locale. Sinon, la riziculture est menacée par plusieurs problèmes dont la briqueterie et le phénomène d’urbanisation. Lors de l’ouverture du festival des riziculteurs hier à Antanimena, l’organisatteur de cette manifestation, le Bureau de coordination des actions sociales (BUCAS) remarque que pour les grandes plaines d’Antananarivo par exemple, le remblaiement réduit les surfaces rizicoles. La plaine de Betsimitatatra est très concerné, et Laniera aussi. La région Analamanga produit 300 000 tonnes de paddy et ces plaines y occupent une place importante. Elles sont pourtant menacées par l’urbanisation.