vendredi 25 mars 2011
Environnement : Le crédit carbone pour les locaux
Le changement climatique menace la planète. Ainsi, la protection de la forêt constitue un moyen pour la réduire; ce qui nécessite un appui financier comme le crédit carbone.
Ce sont les ménages habitant à proximité d'un site forestier qui bénéficient en premier du système de vente du crédit carbone déclare Andriamparany Rakotomavo, directeur de Savaivo. Mais chaque organisme chapeautant le projet a ses critères pour choisir le ménage ou la personne pouvant jouir de ce bénéfice.
« Le ménage acceptant d'abandonner son champ de tavy à Andasibe pour un reboisement a le droit d'obtenir un appui technique et financier pour le développement de ses activités. Et il recevra aussi le bénéfice issu de la vente du crédit carbone par la suite », explique Mina Andriamazaoro, responsable de communication au sein de l'Association nationale d'actions environnementales (ANAE). D'autres ont choisi d'apporter un soutien de développement à une coopérative et de distribuer l'argent à chaque membre de coopérative. « Nous allons distribuer l'argent d'ici quatre ans à 500 personnes qui sont les membres d’une coopérative, dont une tonne de séquestration valant entre 6 à 15 dollars », continue Andriamparany Rakotomavo. Dans la zone proche d'une aire protégée, « c'est la communauté de base qui bénéficie de la manne d'argent, sous forme de projet de développement », explique Lanto Andrimampianina, responsable conservation initiative dans le projet carbone de la forêt de Makira, au nord ouest de la Grande Île. Ainsi, les principales conditions permettant l'obtention de validation afin d'effectuer une vente de crédit carbone s'avèrent nombreuses. « Le terrain à reboiser ou proposé pour séquestrer le carbone doit être un ancien site de forêt ou une forêt primaire », explique le directeur de Savaivo. Mais la mise en place d'un projet de développement solide fait partie aussi des conditions. « La forêt est très fragile face à l'activité humaine. Alors il faut mettre en place des activités alternatives afin de réduire, voire d'éliminer toute pression sur la forêt », avance Mina Andriamazaoro. Ces activités alternatives permettent alors d'éviter l'échec d'un projet dont le coût avoisine les milliers de dollars. « Nous avons investi pas moins de 400 000 dollars pour mettre sur pied le projet Makira », confie un responsable du projet. La somme devient plus conséquente sur un vaste terrain. « Plus de 1 200 000 dollars d'ici trois ans sont prévus pour concrétiser le projet séquestration de carbone sur 1 600 hectares à Bekoratsaka, district de Mampikomy », révèle le directeur de Savaivo.
Le protocole de Kyoto
Les usines et les sociétés les plus polluantes ont l'obligation de réduire chaque année leur émission de gaz à effet de serre suivant le protocole de Kyoto. Ce protocole visant à réduire le gaz à effet de serre pour lutter contre le changement climatique a été signé par plusieurs pays en1998. Mais cette réduction risque d'affaiblir l'économie des pays riches. Alors ils ont décidé d'appuyer les initiatives de reboisement ou de protection de forêt dans les pays en développement. Car la forêt est la première consommatrice de carbone. Cet appui financier se fait sous forme d'achat de crédit carbone, une quantité de carbone aspirée par la forêt. Ainsi, les sociétés achètent un crédit pour remplir son obligation de réduction d'émission de gaz à effet de serre. Et l'argent obtenu revient à la communauté locale, organisme ou bureau d'étude protégeant la forêt.