Une réunion historique a eu lieu hier dans une salle de l’Organe de Lutte contre l’Evènement de Pollution marine par les hydrocarbures (OLEP) à Ambatobe : pour la toute première fois, les hauts responsables et techniciens du ministère de l’Environnement et des Forêts (MEF) et de celui de la Santé Publique, se sont concertés ensemble pour définir les actions à mener pour améliorer la qualité de vie de la population.
En effet, les interactions entre la qualité de l’environnement et celle de la santé sont connues, bien que longtemps négligées. Pour remédier à cela, des représentants de 53 pays se sont réunis à Libreville, capitale du Gabon, en août 2008 et ont signé une déclaration en 11 points, définissant les actions prioritaires à réaliser pour la protection de la santé et la conservation des écosystèmes. Le document y afférent pour Madagascar, dénommé Analyse Situationnelle et d’Estimation des Besoins en santé et environnement (ASEB), élaboré en septembre dernier, a été signé hier par les deux ministres concernés, représentés par leurs directeurs de cabinet respectifs. Selon le docteur Randrianomenjanahary Hanitriniala, Point Focal Environnement et Santé au MEF, « Il y a trop de dégâts causés par la dégradation de l’environnement dont sont victimes les hommes. D’où la création d’un groupe de travail en collaboration avec OMS Mada et OMS Afrique, dans l’élaboration d’une politique nationale santé et environnement ». On sait que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) ont comme objectif d’obtenir l’engagement des autorités étatiques pour jouer le rôle de catalyseurs, ce qui est chose faite depuis hier. Du moins sur le papier. Mais, néanmoins et d’ores et déjà, le MEF a produit huit différents types d’outils de communication, tels que l’ordonnance verte à destination des médecins et de leurs patients, le Booklet vert pour les instituteurs et les élèves, un autre Booklet vert destiné aux ministres de cultes, et un agenda vert renfermant 365 messages écologiques pour les décideurs et la presse.
Le message passera-t-il ? Le début est méritoire hier, mais c’est la suite qui est le plus important. Car il est patent qu’une importante masse de décideurs politiques, économiques et autres, et évidemment la grande majorité de la population demeurent ignorants ou inconscients de ces problèmes d’environnement et de santé. La lutte ne fait que commencer. Les Européens planchent sur la question depuis 1989, selon un haut responsable du MEF.