mercredi 2 février 2011

Année des forêts: Plusieurs projets pour Madagascar

A l’occasion du lancement de l’Année des forêts par l’Onu le 2 février 2011, le Cirad vient de présenter ses principaux projets de recherche menés dans le domaine des forêts. Objectif : préserver les forêts et les intégrer aux paysages et aux différents systèmes de production. Dans ce contexte, Madagascar n’est pas en reste.

De la sorte, les données du Cirad rapportent qu’à Madagascar, depuis le début des années 2000, la loi Gelose (Gestion locale sécurisée) permet à l’Etat de décentraliser la gestion des ressources naturelles au profit des communautés locales. Dans le cadre des projets Gesforcom et Cogesfor, le Cirad et ses partenaires malgaches accompagnent les communautés, les communes et les régions concernées, pour mettre en œuvre cette nouvelle politique et pour développer des filières de valorisation de produits forestiers : bois d’œuvre, charbon de bois, raphia, huiles essentielles.

En outre, la même source indique , entre autres, qu’ à l’échelle locale, le projet Bioenergelec va installer dans six communes rurales de Madagascar des centrales à vapeur qui produiront de l'électricité soit à partir de déchets agricoles (balles de riz ou rafles de maïs), soit de déchets de scieries. Et davantage, il est fait état que plus de 70 % de la population rurale malgache vit dans l’isolement et son raccordement au réseau électrique national n’est pas envisageable avant longtemps.

En revanche, Madagascar dispose d’importantes ressources en biomasse qu’il serait possible d’utiliser comme combustible pour produire de l’électricité en installant des réseaux d’électrification décentralisée.

Cette production d’électricité, dix fois moins chère que celle des groupes fonctionnant au gasoil, permettrait de développer des activités économiques en aval, comme le décorticage et le petit artisanat, mais aussi en amont, pour assurer la gestion de la biomasse, son exploitation et son acheminement jusqu’au site de production.

Cette production, laisse-t-on entendre, requiert cependant un investissement lourd, de l’ordre de 75 000 euros, pour installer les unités de cogénération — centrale à vapeur, chaudière et génératrice — dont la durée de vie est d’environ vingt ans. Elle nécessite aussi un point d’eau proche et une alimentation régulière en biomasse.

Six communes, qui totalisent un peu moins de 30 000 habitants, devraient être équipées avec ce type d’unité dans le cadre du projet Bioénergélec.

Elles ont été sélectionnées, après une évaluation de leurs disponibilités en biomasse et en eau et une estimation de leurs besoins énergétiques, dans quatre régions : Boeny dans l’ouest, Alaotra-Mangoro dans l’est, la Haute-Matsiaka dans le centre et Anosy dans le sud-est. Le choix a été entériné en septembre 2009 à Antananarivo en présence des autorités régionales et communales concernées. Un appel d’offres international doit permettre de choisir un consortium qui fournira et installera les six unités de cogénération, les cinq réseaux de moyenne et basse tension de distribution d’électricité, les infrastructures et les bâtiments, et qui assurera la formation et le suivi.

De tout ce qui précède, il est mentionné que le Cirad est chargé des travaux préliminaires à la mise en place des unités de cogénération, notamment de la conception de leur cadre juridique. Il conduit également une enquête pour déterminer l’impact des actions sur la réduction de la pauvreté et le développement économique local, qui va concerner près de 5 000 ménages.