Un plan en gestation pour arrêter le massacre
D’après les résultats des recherches récemment menées par Blue Ventures, « jusqu’à 16 000 tortues en voie de disparition sont capturés chaque année par des villageois dans une seule région de Madagascar ». C’est dire toute l’urgence de la mise en place d’une stratégie efficace pour stopper l’hémorragie.
A cette fin, un atelier national s’est déroulé cette semaine à Antananarivo organisé par le Centre national de recherches sur l’environnement (CNRE) et l’ONG Blue Ventures qui ont reçu l’appui financier de l’IOSEA, un accord international qui vise à la conservation des tortues marines et leurs habitats dans l’océan Indien et le Sud-Est asiatique. La rencontre a permis d’examiner l’état des populations de tortues du pays, et de promouvoir la collaboration entre les organismes œuvrant pour la conservation de ces animaux menacés.
« Jamais, auparavant, les représentants de nombreux secteurs ne s’étaient réunis pour œuvrer pour la conservation des tortues dans ce pays. C’est une étape importante pour la conservation des tortues à Madagascar qui aura des conséquences pour ces animaux dans tout l’océan Indien », a réagi Christian Ralijaona, secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Un paradis pour les tortues
Il faut dire, en effet, que le littoral de la Grande île et ses eaux territoriales constituent un vaste habitat pour cinq espèces de tortues marines, inscrites sur la liste des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Les menaces qui pèsent sur ces animaux sont, notamment, la chasse pour la viande, la collecte des œufs et la capture accidentelle par les pêcheries.
De surcroît, selon le secrétaire général de l’IOSEA, Douglas Hykle, « Madagascar est d’une importance vitale pour les tortues marines de l’océan Indien Sud-Ouest. Ses zones côtières offrent une alimentation variée aux tortues caouannes qui nichent en Afrique du Sud et migrant à travers le canal du Mozambique.
Leur capture pourrait mettre en péril la santé des populations si des mesures ne sont pas prises pour s’assurer que des prélèvements ne sont pas réalisés de façon durable », a-t-il poursuivi. Et pour cause, le régime alimentaire de cette espèce est à prédominance carnivore étant donné qu’elle s’alimente de méduses, crustacés, de coquillages, de poissons et de mollusques.
Du reste, selon les responsables de Blue Ventures, « L’atelier de 3 jours a fait émerger un consensus sur les questions considérées comme prioritaires et a recommandé la création d’un réseau national pour coordonner le travail de tous les organismes concernés par la conservation des tortues à Madagascar ».