La coordinatrice du programme Footprint de WWF, Voahirana Randriambola souligne que selon le scénario du WWF, l’humanité pourrait bénéficier d’un approvisionnement en énergie à 95% issu d’énergies renouvelables en 2050, avec une utilisation marginale de charbon minier dans certains secteurs industriels. Madagascar a du charbon minier. Il y a notamment les gisements de la Sakoa estimés à 130 millions de tonnes selon le ministère des Mines. L’étude de faisabilité sur les usages domestiques du charbon de la Sakoa effectuée en 2007 par le Centre national de recherches industrielles et technologiques (CNRIT) et le WWF montre que l’on peut éviter la déforestation de près de 300 000 ha dans le Sud-ouest de Madagascar et l’émission de 1,4 million de tonnes de gaz carbonique sur 10 ans. Cette étude était pour le compte de l’entreprise détentrice du permis sur la Sakoa. Comme quoi, le charbon de terre peut aussi servir en tant que source d’énergie pour la cuisson.
Le charbon n’est pas une énergie renouvelable mais peut contribuer dans le cas de Madagascar à diminuer les pressions sur les forêts et le développement des énergies renouvelables comme les reboisements. Bref, Madagascar a des potentiels à développer pour augmenter l’approvisionnement en énergies renouvelables. Certes, l’on a beaucoup parlé de sources d’énergie comme le jatropha, la canne à sucre ou le palmier à huile depuis des années déjà, mais aucun projet d’envergure n’a pu démarrer. Il en est de même pour la production d’éthanol à l’échelle artisanale. Une production qui ne demande qu’à se développer car partout à Madagascar, l’on fabrique du rhum artisanal. C’est faute d’une politique sur le secteur. Le WWF note toutefois que sur le plan mondial, de nombreuses initiatives vont dans le sens des énergies renouvelables : « En 2010, elles représentaient 19% de l’énergie totale consommée sur la planète. Plus de la moitié des investissements en nouvelle capacité électrique en 2008 et en 2009 étaient en faveur d’électricité renouvelable et plus de 100 pays ont mis en place des politiques pour promouvoir ces énergies. En conséquence le secteur emploie plus de 3 millions de personnes directement et bien plus de personnes indirectement ».