jeudi 3 février 2011

Criquets Des foyers sous surveillance


12 000 hectares de zones larvaires de criquets ont été traités depuis octobre 2010. La situation se complique dans le sud.

Tout se joue aujourd'hui en matière d'invasion de criquets. La lutte antiacridienne menée en cette période doit pouvoir traiter les zones d'éclosion des larves pour éviter un scénario catastrophe d'ici quelques semaines. L'abondance de la pluviométrie dans les zones à risque, associée à la forte chaleur du sud, crée une condition extrêmement favorable à la prolifération de criquets. Le Centre national antiacridien (CNA) annonce avoir déjà traité 12 000 hectares par voie aérienne depuis le mois d'octobre 2010. Plusieurs foyers sont aujourd'hui sous surveillance comme à Bekily ou 6 000 hectares de zones larvaires sont déjà répérés et, au moins, 4 000 autres hectares à Sakaraha.
Manque de moyen
« Comme nous l'avons déjà prévu, la saison acridienne s'annonce très chaude, cette année. Nous déployons tous les moyens pour traiter le maximum de zones infestées avant que les larves puissent voler », déclare John Wilson René, directeur général du CNA.
La situation acridienne s'est fortement dégradée depuis le début de la crise politique. Le manque de moyen de l'État, causé par la suspension des aides internationales, la fin de l'appui de la Banque africaine de développement (BAD) à la lutte antiacridienne, et une condition climatique particulièrement opportune ont fait exploser les invasions de criquets. Des essaims de plusieurs hectares sont arrivés jusqu'à Itasy et Bongolava, l'année dernière. Les criquets sont donc sortis de leur zone grégarigène habituelle, dépassant ainsi les moyens de surveillance et de traitement mis en place par le CNA.
« Les criquets ont certainement déposé des œufs partout sur leur passage. Ces oeufs vont éclore, alors qu'il n'existe aucun système d'alerte pour pouvoir effectuer le traitement à temps », analyse un technicien du CNA .
Le pire scénario qui puisse arriver, aujourd'hui, c'est le retour de la grande invasion acridienne comme celle de la fin des années 90. Face au risque, le CNA, avec le ministère de l'Agriculture, a décidé de mobiliser les direction régionales du développement rural (DRDR) en dehors des zones d'intervention habituelles. Elles seront même équipées de matériels pour traiter d'éventuelles infestations.