C’est ce que Rodolphe Ramanantsoa, ministre de l’Energie a déclaré samedi dernier dans la commune d’Ampanotokana sur la RN4, là où son département et ses organismes rattachés ont procédé au traditionnel reboisement. Il a précisé : « Si les autres départements font du reboisement tous les ans, nous en faisons en cours d’année car reboisement et consommation de bois de chauffe et de charbon sont liés. Le reboisement est inscrit dans la politique énergétique du ministère et du reboisement à vocation énergétique existe à Antsiranana et Mahajanga. Nous allons bientôt en installer à Toliara. Et dans 3-4 ans, Fianarantsoa et Antananarivo aussi devraient suivre. Nous savons d’ores et déjà que des opérateurs privés font du reboisement à vocation énergétique dans la zone de Manjakandriana pour la consommation en charbon de la capitale ». Le reboisement fait partie des énergies renouvelables et il est plus qu’indispensable pour répondre aux besoins des ménages, notamment ruraux. Sans cela, ces derniers continueront à couper dans les forêts naturelles et l’atteinte à l’environnement sera encore plus désastreuse, sans parler de l’aggravation des impacts du changement climatique.
Or, 70% des ménages malgaches utilisent encore le bois de chauffe et le charbon comme combustible pour la cuisson. A ce rythme, les forêts naturelles ne suivront plus la demande. Le reboisement est donc indispensable. Pour la campagne 2011, le ministère a mis en terre 4 000 plants dont des acacias et des eucalyptus. Ces essences résistent aux feux et elles sont à croissance rapide. Elles sont exploitables dès la 3ème année. Comme le taux de réussite du reboisement 2010 est plutôt faible, le ministère qui a choisi le même site que l’an dernier a signé une convention avec la commune d’Ampanotokana. Cette convention permettra à un opérateur privé de s’occuper de l’entretien de la plantation et de sa future exploitation en charbon de bois. Le ministre rappelle que depuis l’année dernière, son département est à la recherche de 50 ha dans les environs de la commune d’Ampanotokana. Ce terrain sera reboisé et l’entretien tout comme l’exploitation devraient revenir à un opérateur privé. Quant à cette commune, elle souhaite que les ministères et autres organismes de développement fassent aussi du reboisement dans les fokontany enclavés.
Seuls 13 ha sur les 11 200 ha de la superficie de cette commune sont reboisés. Celle-ci dispose déjà d’un comité de surveillance des reboisements et d’un comité anti-feux de brousse par fokontany dont les membres ont été formés par les services de l’environnement et des forêts. La commune souhaite sinon la création d’une pépinière. Le reboisement, l’énergie et l’environnement sont liés. Le ministre explique que les bassins versants protègent les ressources en eaux nécessaires à la production d’hydroélectricité. S’ils sont dénudés par la déforestation et/ou les feux de brousse, le débit des rivières et fleuves diminuera et il sera ainsi difficile, voire impossible de produire de d’hydroélectricité. Madagascar est réputé avoir un potentiel hydroélectrique de 7 800 MW dont une infime partie est exploitée. Ces dernières années, le ministère mise sur les énergies renouvelables dont l’hydroélectricité.