De sources concordantes indiquent qu’environ 70 individus ont bloqué l’entrée du port de Mahajanga ce mercredi 2 janvier dernier. Les usagers et clients du port de Mahajanga avaient alors dû attendre jusque vers midi pour pouvoir franchir le portail du port ; ceux qui étaient déjà dans l’enceinte du port avant 9 heures ce jour-là, eux non plus ne pouvaient plus sortir que vers midi. Le sit-in a repris dans l’après-midi, mais le lendemain, les manifestants ont déserté les lieux. « Les Forces de l’ordre de la Région Boeny nous ont demandé de ne pas continuer le sit-in aujourd’hui (03 Février) afin de ne pas créer des désordres, et c’est pour cela qu’on a décidé de suspendre la grève. Nous espérons seulement que notre revendication a été entendue en haut lieu. Sinon, nous entamerons de nouvelles manifestations à partir de la semaine prochaine », menace Liva Rakotojaobelina, président du Groupement des exportateurs de bois du Boeny (GEBB).
275 conteneurs de bois de palissandre que ces exportateurs voulaient embarquer sur les navires sont retenus au port et c’est la raison de leur mécontentement. Depuis le mois de décembre dernier, c’est la cinquième fois qu’ils ont raté l’embarquement de leurs marchandises à bord des navires à destination de l’Asie, précisément de la Chine. Le prochain bateau est prévu accoster à Mahajanga dans deux (2) jours et partira vraisemblablement sans leurs produits à bord !
Les grévistes sont composés des exportateurs, de leurs employés, des transporteurs, des chauffeurs et des dockers. Un gréviste déplore qu’ils sont en crise financière depuis près d’un mois. « Nous, dockers, chauffeurs, transporteurs qui faisons vivre nos familles de ces exportations de bois, sommes au chômage », souligne-t-il.
Ces opérateurs ont déjà engagé des dialogues avec les autorités de la Région Boeny, il y a 10 jours de cela mais apparemment, l’entente n’est pas encore trouvée puisque les 275 conteneurs sont toujours bloqués au port de Mahajanga. Ils réfutent catégoriquement la décision prise en conseil des ministres empêchant l’embarquement des 275 conteneurs de produits finis en palissandre, bloqués au port de Mahajanga depuis le mois de Décembre 2010. En tout cas, le président du GEBB, Liva Rakotojaobelina, avoue ne pas comprendre cette décision du conseil des ministres. « Nous sommes en possession de tous les papiers nécessaires pour l’exportation de ces bois. Nous avons entrepris cette activité depuis des années. La raison évoquée au début, c’est-à-dire au mois de décembre était qu’il y aurait un vice de forme et de non concordance dans les textes qui stipulent les exportations de produits finis. Maintenant, on nous avance d’autres prétextes pour ne pas expédier nos marchandises », s’insurge-t-il.
En effet, le Service régional des investigations de la Direction régionale de l’environnement et des forêts a obtenu du Tribunal de première instance de Mahajanga une ordonnance n° 679 du 17 décembre 2010 autorisant l’ouverture de 40 conteneurs déclarés « douteux ». Le 21 décembre 2010, le Receveur des Douanes du port de Mahajanga, Andriatsilanimanga Barthélémy a expliqué que les conteneurs n’étaient pas déclarés et ne pouvaient donc pas obtenir un bon d’embarquement. De plus, selon toujours ce Responsable des Douanes, « les agents de la Direction des forêts sont venus avec une ordonnance autorisant le contrôle des conteneurs. Le service de lutte contre la fraude de la Direction générale des Douanes était également sur les lieux effectuant la vérification s’il y aurait des bois de rose ».
Des opérateurs, propriétaires de ces conteneurs sont venus par la suite avec des papiers justifiant que tout est en ordre et qu’il n’y a point de bois douteux mais des produits finis faits en bois de palissandre. D’autres exportateurs de produits finis attendent jusqu’à maintenant l’embarquement de leurs marchandises, en vain.
« Les textes du ministère des Finances et ceux de l’Environnement et des Forêts ne concordent pas entre eux » explique toujours le Président du GEBB. « Ils ont chacun leur définition de ce qu’on appelle, produits finis en bois de palissandre. C’est ce qui pose problème. Nous affirmons que tous nos produits sont semi-travaillés, c’est à dire que ce ne sont pas des bois brut de palissandre lesquels ne sont pas autorisés à sortir de la Grande Île », précise toujours cet opérateur.