vendredi 18 février 2011

Banque mondiale: Nouvel appui à l’environnement de Madagascar

Principal bailleur en faveur de la sauvegarde de l’environnement à Madagascar, la Banque mondiale se veut être logique en elle-même en choisissant la Grande Ile parmi les 6 pays pilotes pour la mise en œuvre du projet WAVES Partenership ou Partenariat Global - Comptabilité Nature et Evaluation Monétaire des Services Environnementaux.

En dépit du boycott de la communauté internationale, la Banque mondiale a organisé au début de ce mois un atelier de lancement du projet dans ses bureaux à Antananarivo. D’après le communiqué officiel, « l’objectif de ce partenariat, lancé par le Président de la Banque mondiale Robert Zoellick lors de la 10e Conférence des Parties sur la Convention sur la Diversité Biologique à Nagoya (Japon) en Octobre 2010, est d’aider les gouvernements des pays en développement et développés à mieux intégrer les services environnementaux dans leur comptabilité nationale et leurs plans de développement ». Le communiqué d’ajouter : «les Ministères des Finances effectuent souvent des allocations budgétaires sur la base d'informations provenant des comptes nationaux qui sous-estiment la contribution réelle de l'environnement et des ressources naturelles à l'économie parce que les biens et les services environnementaux n’ont souvent pas de prix de marché » a souligné Glenn-Marie Lange, Economiste Senior de l’Environnement de la Banque mondiale et responsable principale du Partenariat Global. Cela entraine des politiques gouvernementales et des décisions d'investissement qui ne sont pas optimales d’un point de vue économique.

Aussi s’est-on progressivement orientée vers la mise en place d’une comptabilité nationale verte pour aider les décideurs à prendre les meilleurs choix. Pour cela, « l’évaluation monétaire des services environnementaux s'est progressivement orientée vers la mise en place d'une « comptabilité nationale verte», laquelle comprend: le calcul de la contribution des services environnementaux et des ressources naturelles à la croissance économique et la réduction de la pauvreté et le calcul des bénéfices de la protection l'environnement et celui des coûts de sa dégradation. Le capital naturel – qui est constitué des mines, des forêts, des pêches, de l’eau, des terres cultivées et des aires protégées - est particulièrement important dans les pays à faible revenus. A Madagascar la part du capital naturel est estimée à 49 pourcent de la richesse totale réelle du pays ».

En dépit donc des sanctions, Madagascar a été choisi pour le projet. « Le Partenariat Global porte sur une durée de 5 années pour un montant de $15 millions et a commencé avec 6 pays pilotes en voie de développement dont Madagascar qui a été sélectionné en raison de son extraordinaire biodiversité et de la participation de longue date de la Banque mondiale dans le secteur de l’environnement. La phase de préparation durera jusqu’au mois de Décembre 2011. Elle inclura une évaluation des données disponibles, une identification des priorités en matière de services environnementaux et de politique environnementale, l’établissement d’un comité de pilotage et le développement d’un plan de travail détaillé pour les quatre années de la seconde phase », ajoute le communiqué.

Ce projet est certainement le premier initié par la Banque mondiale à Madagascar sous la Transition. Il aurait pu être le second sinon le nième si les soulèvements dans le monde arabe étaient intervenus plus tôt.