mercredi 26 janvier 2011

Herboristerie: Les plantes médicinales réglementées

L’association pour les plantes aromatiques et médicinales de La Réunion (Aplamédom) valorise les produits naturels.
Le débat sur la directive européenne concernant la réglementation des plantes médicinales n’a pas échappé à Claude Marodon. Ce passionné des plantes médicinales a créé il y a 10 ans l’association pour les plantes aromatiques et médicinales de La Réunion (Aplamédom). En tant que pharmacien, la législation sur la vente et l’utilisation des plantes médicinales l’interpellent particulièrement. « Je suis très respectueux des traditions. Et souvent elles se révèlent exactes », déclare Claude Marodon. Pour lui, cette directive n’est pas forcément une mauvaise chose. « Même pour les plantes médicinales, un principe de précaution doit être appliqué », continue le pharmacien. Comme pour les médicaments, ces plantes doivent être contrôlées. Si leur toxicité est prouvée, les tisaneurs et autres consommateurs doivent être mis au courant. « À La Réunion, nous avons l’exemple de la sensitive, une plante utilisée pour ses vertus apaisantes. Après avoir réalisé des tests, il s’est avéré que certaines molécules ne convenaient pas aux bébés », souligne le président de l’Aplamédom. Avec son association, il travaille avec les tisaneurs pour mettre en place une pharmacopée réunionnaise.
Nouvelle directive
« Il existe bien une pharmacopée caribéenne. Et puis si l’on veut que les traditions perdurent, il faut éviter qu’il y ait des problèmes », affirme Claude Marodon. Le pharmacien pense notamment aux dosages des mélanges. Selon lui, le plus dangereux, ce sont les mélanges de différentes herbes pour faire des tisanes. « Quand les consommateurs achètent ses préparations toutes prêtes, ils ne savent pas ce qu’il y a à l’intérieur. Certains viennent même me voir pour me demander la composition. Il est préférable d’acheter les plantes seules ». Avec cette nouvelle directive européenne, les vendeurs ne pourront plus inscrire les indications thérapeutiques sur les sachets ou sur les étals. Claude Marodon trouve cela tout à fait normal. Dès que ce type d’indication est inscrit quelque part, cela signifie que le produit est comme un médicament. « Les produits que les Réunionnais trouvent sur les marchés ne sont en aucun cas des médicaments. Ce sont des plantes qui améliorent la santé, qui aident au bien-être », précise l’apothicaire.