Plus, le Rapport annuel du Fonds Français pour l’Environnement Mondial indique, surtout, que la démarche du bilan Carbone a montré le lien essentiel entre la performance économique de l’entreprise et son niveau d’émission de gaz à effet de serre. Tous les segments de l’activité de production crevettière ont été analysés, d’amont (production des aliments pour les crevettes d’aquaculture) en aval (transformation, conditionnement et transport du produit congelé).
Ce bilan a constaté par exemple que le fret entre Madagascar et la France des containers de crevettes congelées ne constitue pas un enjeu carbone pour l’entreprise ou pour le consommateur responsable. En revanche, il existe de grandes marges de manoeuvre sur certains facteurs de production comme pour l’alimentation des crevettes dans les bassins aquacoles par exemple : si on remplace les protéines d’origine animale (farines de poissons de pêche) par des protéines d’origine végétale, on peut réduire considérablement les émissions de carbone (- 3 000 t eq. CO2/an pour cette entreprise) et en même temps faire des économies substantielles sur le coût des aliments qui représente le premier poste de charges de l’activité.
Grâce aux initiatives des grandes entreprises crevettières à Madagascar, et aux appuis de l’AFD et du FFEM à la profession, il apparaît que l’activité de production crevettière à Madagascar est parmi les plus innovantes du monde en matière de responsabilité sociale et environnementale. Le bilan Carbone donne de nouvelles perspectives à la restructuration économique de la filière crevettière qui est en crise au niveau mondial, et ce d’autant plus si des labels et des taxes incitatives sont instaurés dans les pays européens pour stimuler la réduction des émissions de carbone par les entreprises.