mercredi 10 novembre 2010

SAINTE-MARIE Un bâteau portugais arraisonné


Le navire de pêche Baluero a été contrôlé avec 38 tonnes de viande et d'ailerons de requins à son bord. Il est immobilisé au port d'Ehoala Tolagnaro.

Le requin devient la cible privilégiée de la pêche illégale. Un navire battant pavillon portugais, le Baluero, vient d'être arraisonné au large de L'île Sainte-Marie. Sur les 70 tonnes de poissons qu'il avait à bord, 38 tonnes étaient de la viande et des ailerons de requin, un animal dont l'exploitation se limite à de simples pêches expérimentales à Madagascar. Autrement dit, la pêche au requin reste prohibée dans la zone de pêche malgache. Le Baluero a donc été arraisonné, et accoste, en ce moment, au port d'Ehoala, à Tolagnaro. Selon la loi régissant les activités de pêche, les produits ont été saisis et seront mis en vente aux enchères. Le propriétaire du navire devra payer une amende prévue par la loi malgache.

« Le Baluero a une licence pour pêcher seulement du thon. Vu la quantité de produits prohibés découverte à bord, je pense que le propriétaire du bateau devra payer le montant maximum de l'amende prévue par la loi qui est de 100 millions d'ariary », précise le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques Mandehatsara Georget, hier, en marge d'une conférence de presse.

Recidives

C'est la cinquième fois qu'un navire étranger est arraisonné pour avoir fait la pêche illégale de requin dans la zone de pêche malgache. La viande de cet animal, notamment son aileron, semble susciter un intérêt grandissant pour les pêcheurs en ce moment. Avant le Baluero, le bateau taiwanais Shun feng a été à plusieurs reprises arraisonné par le Centre de surveillance de pêche (CSP) avec à son bord plusieurs tonnes d'ailerons de requin. En moins d'un mois, le même navire a été deux fois arraisonné à Toliara, puis à Mananjary pour avoir fait de la pêche au requin.

« À cause de sa récidive, nous avons décidé de ne plus renouveler la licence du Shun Feng. C'est la sanction prise à son encontre, outre le paiement d'une amende de 200 millions d'ariary au total », précise le ministre.

La découverte trop fréquente de navires qui pêchent illégalement le requin est inquiétante. Cela signifie que les pêcheurs illégaux osent de plus en plus braver les dispositifs de contrôle de la zone de pêche malgache. On se pose donc des questions sur ceux qui ont déjà pu passer enre les mailles du filet du CSP, et la quantité de produits qui sont exportés en douce sans une quelconque retombée pour le pays.

Mahefa Rakotomalala