Face aux diverses menaces pesant sur les forêts malgaches, le bambou peut être considéré comme une réponse à la problématique de dégradation de l’environnement. C’est du moins la théorie qui a été mise en avant vendredi 5 novembre 2010, lors de la journée de conférences et d’exposition autour des développements possibles de la filière bambou à Madagascar, qui a eu lieu au CGM Analakely.
Cette manifestation a été initiée par l’International network for Bamboo and rattan (INBAR, en français Réseau international pour le bambou et le rotin), dont la mission est d’améliorer les conditions de vie des producteurs et utilisateurs de ces deux matériaux.
Pour cette organisation, le bambou recèle une foule d’avantages qui en font une véritable solution pour le pays. Le principal de ces points forts est que le bambou est une plante rapide, facile à planter, et qui ne nécessite pas ou peu d’engrais et de produits phytosanitaires. Au contraire, il permet de restaurer des sols appauvris en éliminant certaines toxines du sol. Classé dans la catégorie des plantes invasives, il peut être exploité dès la troisième année, dans le cadre d’une exploitation raisonnée des ressources. Il peut fixer 30% de plus de CO2 que les arbres feuillus, ce qui fait qu’il libère 30% d’oxygène de plus que ces arbres. Il peut être utilisé pour l’alimentation, à travers ses pousses bien sûr, mais aussi pour la fabrication de bière et de vin. On peut aussi se servir de bambou en guise de fourrage, pour l’énergie, dans le textile, la papeterie, la construction ou encore l’artisanat.
Au vu de ces paramètres, l’Inbar a monté un « projet d’intégration en faveur des pauvres : des moyens de subsistance et réponse aux dégradations de l’environnement par le bambou », qui se déroule de septembre 2010 à mars 2013. Ce projet finance et met en place notamment des pépinières et des sites pilotes pour le développement d’entreprises rurales, et aide à la production de fourrage et de charbon de bambou.