L’organisme leader de certification en agriculture biologique, Ecocert, a organisé, vendredi 5 novembre 2010 à l’hôtel Colbert, une réunion d’information à l’usage de ses clients. Ceux-ci se sont vus expliquer la longue procédure qu’ils doivent suivre afin de recevoir une accréditation dans le domaine de l’agriculture biologique.
Une information nécessaire, puisque Vincent Moral, le responsable Afrique et Asie du Sud-est d’Ecocert, raconte : « Parfois, nous avons des producteurs qui nous appellent, et qui nous demandent : Combien coûte la certification ? Et vous pouvez envoyer quand le certificat ? » Or, ça ne se passe pas comme ça, un certificat ne peut être délivré sans contrôle sur le terrain et analyses d’échantillons. Pour plus encore de sûreté, le contrôle et la certification sont réalisés par deux personnes différentes.
L’assistance, composée à majorité d’exportateurs, a également reçu des informations sur les règles d’étiquetage en Europe, changement majeur de la réglementation européenne, ainsi que la procédure obligatoire pour l’importation des produits biologiques vers les pays de l’Union européenne.
L’agriculture biologique à Madagascar
À Madagascar, le label Ecocert existe depuis 2001 et couvre aujourd’hui 90 000 hectares de cultures que se partagent 4 300 producteurs. Les produits issus de l’agriculture biologique sont la vanille, les plantes médicinales, les huiles essentielles, les épices, l’huile de palme, le sucre de canne, les fruits et légumes ou encore le miel. Ils sont destinés à l’exportation, principalement à destination de la France (63% de la production). Viennent ensuite l’Allemagne, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, et dans une moindre mesure, la Belgique, la Suisse et le Royaume-Uni.
Au cours de la séance de questions-réponses, les membres de l’assistance ont fait part des quelques soucis qu’ils rencontrent. Le premier d’entre eux est la longueur du délai entre la demande et l’obtention de la certification « au risque que l’accréditation présente périme avant que son renouvellement soit obtenu », déplore une productrice. Les responsables d’Ecocert ont reconnu ce problème, lié à des défaillances d’organisation.
Autre souci des producteurs : les semences biologiques exigées par la réglementation sont introuvables à Madagascar. À cette question, Sandra Randrianarisoa, directrice d’Ecocert Madagascar, a répondu qu’il était possible d’obtenir une dérogation, à condition de prouver qu’il n’existe pas de fournisseur de semences biologique sur le territoire national.
Enfin, le dernier problème des acteurs de l’agriculture biologique est le manque de laboratoires accrédités en microbiologie à Madagascar. En effet, sur toute l’île, seul l’Institut Pasteur est accrédité pour de telles analyses, mais il ne s’occupe que des produits halieutiques. Pour les autres productions, les analyses doivent se faire à l’étranger et à des coûts prohibitifs. D’après Vincent Morel, un projet de laboratoire à La Réunion devrait apporter une première solution à ce problème.
Malgré ces quelques bémols, Sandra Randrianarisoa s’estime confiante et espère qu’Ecocert maintiendra son rôle de leader de la certification biologique à Madagasacar.
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