vendredi 5 novembre 2010

Rova Manjakamiadana renaît de ses cendres


On croit rêver. Quinze ans après le dramatique incendie qui l'avait complètement détruit, ne laissant qu'une ruine chancelante, des piliers de mur titubant qui ont tenté de résister à l'usure du temps, le Rova de Manjakamiadana trône de nouveau sur les hauteurs d'Analamanga.
Les travaux de réhabilitation entamés en 2007 sont presque terminés, en attendant leur poursuite. Pour le moment, ce n'est qu'une superbe bâtisse aux baies non vitrées qui offre une vue panoramique incomparable sur toute la ville, depuis une immense mezzanine dépourvue de meubles.
Le Palais de la Reine revit, le public avec, grâce au retour des visites depuis jeudi, afin de marquer le15e anniversaire de ce douloureux souvenir.
À l'entrée du Rova, tout est dégagé. Les gros engins de l'entreprise Colas ont laissé la place à une esplanade gravillonnée. Juste devant s'éleve le grand Palais de la Reine débarrassé des échafaudages métalliques. Conservant la structure en pierre à l'extérieur, la façade nord donne déjà une impression de neuf.
De l'extérieur, on aperçoit la couleur rouge bois de la structure en béton servant de soutien à la structure en pierre fragilisée par l'incendie. À l'entrée de l'édifice, deux imposants escaliers en béton invitent à une visite à l'étage. Dans son état actuel, le palais en bois manquera aux conservateurs car tout est, pour le moment, en béton.
Vide
« La structure en bois a été remplacée par une autre en béton. Celle-ci soutient latéralement la partie en pierre de l'extérieur. Horizontalement, elle va supporter le poids du revêtement en bois de toute la structure intérieure », précise Noely Ranaivoarimanana, coordinateur du Comité national du patrimoine (CNP).
À l'intérieur, c'est encore le vide. Le rez-de-chaussée accueille jusqu'à dimanche une exposition du CNP. Les installations ont du mal à se tenir sur place. Sans la structure intérieure, les ouvertures de toutes les façades ont transformé le bâtiment en un véritable royaume des courants d'air. Et il fait terriblement froid à l'intérieur, à l'étage comme au rez-de-chaussée.
En fait, les deux niveaux du palais sont ouverts au public. La façade ouest s'ouvre sur une vue panoramique d'une partie de la ville d'Antananarivo. Les jeunes visiteurs s'empressent de prendre des photos avec leurs téléphones portables.
De l'extérieur à l'intérieur, d'imposants piliers en pierre et d'immenses poutres en béton révèlent la solidité de la construction. Cela fait partie des normes de sécurité requises pour un musée que deviendra très bientôt le fameux Palais de la Reine.

Domoina Ratsara