mardi 30 novembre 2010

Commerce extérieur Le bois de rose sous protection


Le bois de rose est, désormais, inscrit parmi les produits protégés par la convention internationale Cites.

Madagascar mène une action à l'echelle internationale pour lutter contre le trafic de bois de rose. Le ministère de l'Environnement et des forêts a décidé d'inscrire ce produit dans l'annexe III de la CITES. Il s'agit d'une convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. Elle oblige les 175 pays signataires à collaborer avec les autorités malgaches pour empêcher tout trafic illégal de ce produit.

« Chaque pays importateur de bois de rose a, donc, l'obligation de se référer auprès des autorités malgaches à chaque fois qu'une cargaison de bois de rose arrive à sa frontière.

C'est grâce à cette convention que nous avons pu rapatrier les bois de rose saisis aux Comores, et les 400 tortues saisies en Malaisie », explique le général Herilanto Raveloharison, ministre de l'Environnement et des forêts. Les produits protégés par la convention CITES sont catégorisés en trois annexes. Ceux qui sont dans l'annexe I sont les plus menacés parmi toutes les espèces animales et végétales.

Application immédiate

L'annèxe II concerne les espèces qui, bien que n'étant pas menacées d'extinction dans l'immédiat, pourraient le devenir si le commerce de leur spécimen n'était pas étroitement contrôlé. L'annexe III, dans lequel figure le bois de rose, est la liste des espèces dont la commercialisation est déjà réglementée. Mais le pays d'origine, c'est-à-dire Madagascar dans ce cas-ci, a besoin de la coopération des autres pays membres pour en empêcher l'exploitation illégale ou non durable. L'inscription d'une espèce dans l'annexe III peut se faire en tout temps par un pays.

« La lutte contre le trafic de bois de rose est aujourd'hui dans la mesure où la coupe, la vente, l'exportation et le transport sont suspendus. Toutes commercialisations, aujourd'hui, ne peuvent donc être qu'illégales », précise le ministre.

Sur le plan national, les autorités abandonnent l'idée d'une superstructure recourant massivement aux forces de l'ordre pour lutter contre le trafic de bois de rose. « Un système trop coûteux et qui lèse l'utilisation des forces locales », selon Herilanto Raveloarison. Le task force est donc déjà officiellement dissous. La démarche, aujourd'hui, consiste à sensibiliser et à responsabiliser les autorités locales et les services décentralisés. Une vaste campagne d'informations a été menée notamment au niveau des régions sensibles pour vulgariser les textes régissant la filière. Une stratégie qui pourrait être à l'origine de l'accalmie observée depuis quelques semaines en matière de trafics illicites.
Mahefa Rakotomalala