dimanche 21 novembre 2010

Le fosa amène Valohery au Mexique

La joie a laissé Rakotobe Valohery Dominique sans voix vendredi 19 novembre soir. Devant la salle comble du toit de Tanà du Carlton, il a été appelé, il est l’heureux gagnant du premier prix du meilleur reportage sur la biodiversité ou Biodiversity Reporting Award (BDRA) 2010. « Je suis si content en même temps surpris. Je n’étais pas sûr de gagner le concours », dit-il avec une voix qui tremblait encore. Journaliste chez Madagascar Matin, il est dans la rubrique société et environnement. « En 5 ans de travail en tant que journaliste, c’est le tout premier prix que je gagne » ajoute –t-il.

Mexique
C’est lui qui va donc s’envoler pour Cancun, Mexique dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique décembre prochain. C’est son article intitulé, « Cryptoprocta ferox (fossa), le plus fort de la forêt, menacé d’extinction », qui lui a valu cette reconnaissance. Suite à une brève interview que Madatimes a eue avec ce confrère, on a su que cette participation n’était pas prévue. « J’ai réalisé ce reportage en juillet 2010. C’était à propos du tourisme scientifique sur le fossa dans la forêt d’Ankarafantsika. Une recherche menée par des volontaires américains et malagasy », raconte-t-il. En voyant son article répondre aux conditions de participation du concours lancé par la Conservation internationale Madagascar, il a tenté sa chance en le soumettant.

Extinction
C’était le fruit d’un reportage de 24 h sur place sans répit au cours duquel il a découvert des informations qui méritent d’être connues du grand public. « D’ici 2018, cet animal disparaîtrait totalement à Madagascar. Son nombre est évalué à 2.000 individus sur tout le territoire. Son taux d’extinction par ailleurs est estimé à 10% par an depuis 2008 », rappelle-t-il. La chasse, pour de multiples raisons en est la principale cause. « Si pour certains, il constitue un gibier, pour d’autres, il est un porte malheur à bannir de leur territoire. A cela s’ajoute le trafic illicite », explique Dominique. Son reportage a également exploré les impacts de ce projet sur la vie de la communauté.

Approfondi
Le jury a été composé de six membres dont deux jurys internationaux, Fanja Andriamialisoa consultante en communication à Washington et Laurence Caramel, journaliste de « le Monde ». Quant aux nationaux, on voit Erick Rabemananoro, chargé de communication auprès de la banque mondiale, Richard Bohan, directeur de publication du magazine Infotour et Vololoniaina Jeannoda, professeur titulaire à la Faculté des Sciences Antananarivo.
« On sent les efforts dans les articles que nous avons reçus. Ils sont illustrés par l’exploration de l’aspect scientifique et la recherche approfondie du le sujet », affirme Professeur Jeannoda.

6e édition
Cette sixième édition du concours a reçu 23 articles écrits par une douzaine de 12 journalistes de la presse écrite. « Ce concours a encore pour cible la presse écrite. Ce support est pour le moment le plus pratique à traiter. De plus les reportages de la radio et la télé seraient sûrement en malagasy alors qu’on fait appel à des jurys internationaux. Toutefois, on y travaille pour pouvoir impliquer tous les médias dans cet événement», déclare Hajasoa Raoeliarivelo, chargée de communication à la conservation internationale.
Pour l’instant, seule la Conservation internationale de Brésil propose des concours pour la télévision.

Trois prix
Mais comme à l’accoutumée, le BDRA attribue trois prix. Le second revient à Raoto Andriamanambe de la Revue de l’Océan indien tandis que le troisième à Razafimalala Noro Lalao dit Ramalala du quotidien « Les Nouvelles ». Ils ont gagné respectivement les sommes de 1.300.000 ariary et 700.000 ariary. Raoto a traité un dossier sur « Les paysans de plus en plus conscients des méfaits et de l’improductivité du tavy » et Ramalala sur le « Reboisement et reforestation : des actions pour sauver les espèces menacées d’extinction. »