samedi 6 novembre 2010

Le poulpe et un projet qui s’appelle PACP


Hourita ! Hourita ! Hurle dans la rue une adolescente de 14 ans en portant sur sa tête une cuvette très sale plein des poulpes. C’ est un aliment de luxe mais très apprécié à Toliara, ville portuaire située à 950 kilomètres au sud-ouest d’ Antananarivo, la capitale malgache.

Hourita, c’ est la traduction du poulpe en langue malgache. Mais hurler c’ est la manière pour les femmes ou enfants vezo de vendre ce que leur chef de famille a obtenu de la mer. Vezo est une des 18 tribus malgaches. Les vezo sont très fameux à Madagascar pour leur activité marine. Cette adolescente hurle pour que tout le monde entende le produit qu’ elle vend. Pour finir ses produits, elle peut circuler à pieds nus et cheveux décoiffés, dans toutes les ruelles de la ville de Toliara.

Elle, C’ est Nina, aînée de cinq enfants. Les parents de Nina sont tous pêcheurs. La famille habite à Mahavatse, un quartier de la ville de Tuléar, qui se trouve juste au nez de la mer. Nina ne va plus à l’ école. La pauvre n’ a aucun diplôme, elle fréquentait seulement quatre ans d’ études puis s’est arrêtée quand elle sait compter d’ argent pour aider sa mère et son père vendre des produits halieutiques.

Une pièce de hourita cru se vend environ 8 à 10 dollars. Le prix n’ est pas fixe parce que débattre le prix d’ un produit est une culture qui reste encore à Madagascar. La cuvette de Nina contenait 6 hourita et elle ne prenait pas plus de deux heures pour finir sa cuvette.

Le poulpe se vend également en frit. En promenant dans le quartier de Mahavatse, on trouve le poulpe à l’ étalage des petits vendeurs. Dans le bar, les buveurs d’ alcool apprécient le poulpe comme le calmar et le thon frits. Mais les gens apprécient beaucoup le poulpe parce que le prix du poulpe est encore moins cher que celui du calmar et du thon. Fournir aux marchés locaux est la manière pour un pêcheur traditionnel d’ écouler son produit mais des pêcheurs industriels ont indiqué qu’ ils exportent leur production.

Un père de famille Vezo a dit qu’ actuellement une pièce pèse à peu près un kilo mais il y a cinq ans, c’ est rare de trouver une pièce de hourita, qui pèse un kilo.

Sur la raison du changement de poids du poulpe à Madagascar, Dr Armand Collin Ratsirisija, président du Projet d’Appui aux Communautés des Pêcheurs de Toliara (PACP), mis en vigueur en 2006, a expliqué que les poulpes malgaches ont pu regagner leur poids grâce aux 26 projets et 46 réserves marines mis en place par le PACP.

Ce projet pour durée de six ans a été le fruit d’ un atelier tenu en 2005 à Antananarivo capitale de Madagascar pour la protection du poulpe dans le pays. En effet la production de poulpe à Madagascar a été en forte régression vers les années 2004 et 2005, a dit le président du PACP.

"Depuis l’ établissement du PACP en 2006, la pêche de poulpe moins de 350g a été interdit. Le PACP a également décidé avec les pêcheurs d’ arrêter la pêche du poulpe pendant deux à trois mois par an". Le premier jour de l’ ouverture de la pêche de poulpe, on trouve l’ amélioration de production. La production des poulpes en un jour arrive à 1,2 tonnes seulement pour cette première journée. Les pêcheurs arrivent à trouver également un poulpe de 9 à 10 kg. En moyenne la production du poulpe ne diminue pas en dessous d’ un kilo après cette fermeture de pêche du poulpe.

Le PACP permettra aux pêcheurs de disposer de nouveaux moyens de production et d’ accéder au crédit tout en gérant de manière durable la ressource halieutique. Mais l’ accès à la microfinance reste encore une difficulté pour les pêcheurs parce que ce n’ est pas leur culture d’emprunter de l’ argent pour leur activité. Les services microfinances mettent également une certaine prudence pour éviter le risque, a noté Dr Armand Collin Ratsirisija. (Xinhua)