mardi 9 novembre 2010

Bambou : Une filière exploitable dès la troisième année de plantation

L’INBAR et le FIDA financent le projet de promotion de cette plante contribuant à l’amélioration du revenu des ruraux et la protection de l’environnement.

Le bambou une plante à croissance rapide et facile à planter. On recense 1 200 espèces dans le monde dont 32 espèces endémiques à Madagascar. « C’est une filière porteuse qui mérite d’être développée car le bambou est exploitable dès la 3e année d’exploitation pour l’artisanat et la 4e et 5e année pour la construction contre une cinquantaine d’années et plus pour les autres bois ordinaires », a expliqué Njaka Rajaonarison, coordonnateur national de l’INBAR lors d’une conférence donnée samedi dernier au CGM à Analakely. Le bambou est un produit à usage multiple puisqu'il permet entre autres la production de pousses de bambous une alimentation très prisée dans les hôtels à Atsinanana et à Ambatondrazaka, sans oublier la préparation de la bière et du vin comme en Tanzanie grâce à son taux de sucre élevé.

Recherche de repreneur. Dans d’autres pays, les éleveurs de bovin utilisent les jeunes feuilles de bambou en tant que fourrage pour les vaches pendant l’hiver. On peut également produire du charbon et du biocarburant avec cette plante. C’est aussi une matière première très utilisée pour l’artisanat et la fabrication de différents meubles tels le salon, le lit, la table, la chaise et l’étagère. Ce n’est pas tout ! Le bambou est le meilleur matériau de construction comparé au fer et au ciment grâce à son élasticité, sa capacité à supporter plus de poids et sa dureté. On l’utilise comme échafaudage, parquet, mur et toiture ainsi que la fabrication de pirogues. La société Madagascar Bambou fabrique principalement du parquet en bambou fusionné avec une capacité de production de 1 000 madriers, soit 1 500m² de parquets, par mois. « Il s’agit d’une société à statut de zone franche créée en 2006 par un investisseur américain mais il a déposé son bilan trois ans après, en raison d’un problème interne accentué par la crise, en cédant toutes ses actions à l’actionnaire minoritaire la SONAPAR », a expliqué Michel Roubeau, le nouveau directeur général. Et lui de rajouter que la réouverture de la société a eu lieu en août 2010 et il cherche encore un repreneur.

Résistant au feu. En fait, Madagascar Bambou collecte du bambou en brousse, soit dans un rayon de 20km de son usine basée à Toamasina. « La dureté de nos produits qui sont en plus traités pour éliminer le suc et les insectes, sont testés et certifiés par l’organisme FCBA de Bordeaux. Nos parquets résistent également au feu en cas d’incendie », a souligné Michel Roubeau. Par ailleurs, un projet de développement de la filière bambou est mis en œuvre à Madagascar sur financement de l’INBAR et le FIDA pour 3 ans. « L’objectif vise à inventorier nos ressources en bambou, qui sont très dispersées dans toute l’île, via une imagerie satellitaire et à promouvoir la filière en encourageant l’exploitation à grande échelle tout en assurant le transfert de technologie sur leur transformation », selon Njaka Rajaonarison, le coordonnateur national de l’INBAR. Notons que l’INBAR est un réseau intergouvernemental de développement multidisciplinaire du bambou et du rotin. Madagascar a été le 30e pays membre en 2004. Le pays vient d’obtenir le financement de ce projet de promotion de la filière bambou qui contribue à l’amélioration du niveau de vie des ruraux et à la protection de l’environnement.

Navalona R.