Des activités écotouristiques ont été intégrées dans le cadre du projet de restauration de la biodiversité « Tetik’asa mampody savoka » mis en œuvre dans le site d’Anevoka-Andasibe. Le lancement officiel des activités s’est déroulé le vendredi 12 novembre dernier. Et ce, en présence des représentants de l’office national du tourisme, de l’association des tours opérateurs, de la fédération des guides et du chef de la circonscription régionale de l’Environnement et des forêts à Moramanga.
« En vue de diversifier les produits touristiques et cibler les touristes étrangers et nationaux déjà convaincus du problème réel des effets négatifs d’émissions de gaz à effet de serre et souhaitant compenser leurs émissions, le présent projet se fixe comme objectif l’intégration de Tams dans le secteur écotouristique de la région », s’est exprimé le directeur général p.i de l’Association nationale des actions environnementales (Anae), Minombolanoro Razakafoniaina. En fait, les activités de l’écotourisme ont été conçues par les équipes de Conservation international (CI) et de l’Anae dans le site d’Anevoka-Andasibe dans le cadre de la mise en œuvre du projet Tams dans le corridor reliant le parc national d’Andasibe-Mantadia, la réserve spéciale d’Analamazaotra et la forêt de Maromizaha. Le projet est réalisé en collaboration avec sept associations et ONG locaux ( Agents forestiers, Gerp, Ecofi, MNP, Aga, Mitsinjo et Saf-FJKM) et « se fixe comme objectifs de restaurer les terrains dégradés le long du corridor pour les transformer en écosystèmes fonctionnels, de conserver la biodiversité, de créer des sources de revenu pour la population, d’augmenter la couverture forestière et de réduire les émissions de carbone », toujours selon ce responsable. Du côté du CI, leur contribution consiste en l’aménagement du site et des deux circuits, le renforcement des capacités des communautés locales et la mise en place des plaques indiquant l’intitulé du projet, a expliqué le responsable de l’écotourisme, Andry Randriantsoa. Le tout a nécessité un coût d’un montant d’environ 28 millions d’ariary.
Deux circuits à visiter
Deux circuits, 1400 m pour le plus long, ont été aménagés afin d’attirer l’attention des visiteurs sur l’importance des activités offertes sur le site. « Le site est géré par un comité de gestion composé de neuf membres. Les produits offerts comportent des parcelles de jardins d’arbres autochtones mixtes, de bois d’énergie, d’arbres fruitiers, de forestiers durables, de pépinières de reboisement et de cultures maraîchères », d’après le président du comité, Patrice Velomaro. Pour sa première année, le site d’Anevoka prévoit d’accueillir 10 visiteurs par mois, soit entre 130 et 150 et l’objectif consiste surtout de les faire participer aux actions de lutte contre le changement climatique. Les visiteurs doivent payer un prix d’entrée pour avoir accès au site, 20.000 ariary pour les étrangers et 200 à 1.000 ariary pour les nationaux suivant la catégorie des personnes. Les recettes collectées serviront de fonds pour entretenir le site et sensibiliser les communautés.
La région d’Andasibe constitue une des destinations touristiques les plus privilégiées de Madagascar grâce à l’existence du parc national Andasibe Mantadia et en particulier, la présence de l’Indri. Les touristes devraient payer un "taxe carbone" pour compenser leurs émissions, permettant ainsi de financer des activités de restauration et en conséquence, la séquestration de carbone contribuant à l’atténuation des effets du changement climatique. En effet, ces touristes partent de leur foyer pour visiter la région ; le transport, l’hébergement et les relations de service génèrent une forte émission de carbone qu’ils devraient compenser.
Noro Niaina