vendredi 22 octobre 2010

Agriculture La sècheresse menace la production


Les plus démunis prient à Ambohitsirohitra pour que les produits de première nécessité arrivent rapidement, tandis que les agriculteurs demandent au ciel que la pluie tombe au plus vite. Faraniaina Raelison, agricultrice sur la rive gauche de l'Ikopa, Fokontany Ampasika, commune rurale de Bemasoandro Itaosy, confirme cet impact négatif de l'insuffisance de pluie, cette année. « Je n'ai obtenu que 50 kg de pommes de terre sur les 150 kg cultivées. J'ai ainsi perdu Ar 50 000, alors qu’Ar 62 500 ont été investis. Qu'allons-nous manger, mes de trois enfants et moi ? Je suis veuve et n'ai pas de mari pour nous faire vivre. Les 150 à 250 kg de pommes de terre récoltées en temps béni nous procuraient des vivres et de l'argent. »

Carences et pénuries

Les bétails sont aussi touchés. « L'assèchement des ruisseaux, lieu d'abreuvoir, nous oblige aussi à transporter de l'eau par seau. Cette situation diminue le travail sur le champ. Il faut, en effet, arroser les légumes en fin d'après midi. Fatigués par le transport de l'eau pour les zébus, nous ne pouvons plus arroser comme il faut nos légumes, qui ne reçoivent plus que 100 litres d'eau au lieu du double », raconte Bera Randriamanana, un cultivateur.

La population qui habite à la périphérie de la commune urbaine d'Antananarivo, s'approvisionnant en eau de puits et de source, subit également aujourd'hui cette insuffisance de pluie. Sur un point d'eau à Antsahamarina, commune d'Ambohitrimanjaka, Vololona, une mère de famille, « n'a recueilli qu'un quart d'eau sur un récipient de dix litres. Je suis ici depuis 14 heures, et n'ai rempli que six récipients de 25 litres jusqu'à 16 heures ». La propreté est ainsi remise en cause. Toujours dans cette commune, « la location d'un étang, à payer mensuellement, pour laver le linge est d'Ar 5 000. C'était moins d'Ar 2 000 et même quasi-gratuit avant », selon Bera Randriamanana, un cultivateur.
Vonjy Radasimalala