mardi 26 octobre 2010

Internationalisation de l’environnement – Madagascar dans la confusion


L’environnement est devenu un enjeu international soutenu par les différentes conventions signées et ratifiées par plusieurs pays. Reste à savoir quels sont les impacts de ces discours internationaux sur l’environnement dans les pays comme Madagascar. Des chercheurs ont voulu mener une étude à ce propos. Aussi, depuis 2008, en partenariat avec l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement), le département des Eaux et Forêts de l’Ecole supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) a initié un projet de recherche relative à l’influence géopolitique sur l’environnement à Madagascar. Mais après un atelier pour l’évaluer à Orléans en décembre 2009. Ses initiateurs ont finalement décidé de se fixer sur la thématique « Internationalisation de l’Environnement : Normes, acteurs, territoires à Madagascar. » L’objectif final étant de publier un document de synthèse et d’analyse que les décideurs, les experts et les scientifiques pourront utiliser ultérieurement dans l’élaboration d’une politique publique de l’environnement.

Caisse de résonnance

Cette recherche inclut une analyse comportementale des acteurs. Dans ce volet a été constatée la rationalité sociale des Malagasy, une logique typique des pays d’Afrique. Le Professeur Bruno Ramamonjisoa, chef de département des Eaux et Forêts à l’ESSA explique : « Nos gestes et devoirs sont dictés et influencés par notre société. Et pour obtenir la reconnaissance de cette dernière, il faut user d’une compétence que celle-ci ne domine pas encore.» Le plus souvent, l’outil utilisé pour conquérir le cœur des Malagasy se résume à la maîtrise de la communication et de la bonne parole. « Voilà pourquoi les politiques publiques visant à améliorer une situation ne fonctionne toujours pas comme on le souhaite », ajoute-t-il. Selon lui, les experts malagasy en charge de l’exécution de ces différentes conventions agissent comme « une caisse de résonance qui ne font que répéter et promouvoir les nouvelles politiques étrangères sans pour autant approfondir le contexte local et national, les histoires et les enjeux. » Aussi, il est plus que primordial aujourd’hui que les Malagasy aient une totale connaissance sur les décisions leur concernant.

Colloque international

C’est entre autres l’objectif du colloque international qu’ils organisent du 25 au 26 octobre à l’ESSA Ankatso. « Derrière chaque discours, il y a un choix politique à faire. Il faut donc ouvrir le public à la compréhension de tous ces positionnements internationaux afin de leur permettre de faire des réflexions et d’agir en conséquence », dit Hervé Rakoto Ramiarantsoa, un autre enseignant chercheur à l’IRD, coordinateur du projet au côté de Bruno Ramamonjisoa. C’est donc le second colloque organisé depuis le dernier qui remonte à 2008. Par ailleurs, ce type de rencontre permet également aux initiateurs du projet de recueillir des feed-back de l’assistance pour améliorer le document final à publier.

Le colloque a fait salle comble durant la première journée. Etudiants, chercheurs aussi bien nationaux qu’internationaux composaient l’assistance. Doctorante en sciences forestières à l’université AgroPariTech en France, Fanny Rives est parmi le public. « Outre le Niger et le Mali, Madagascar est également mon terrain d’études. Je travaille dans le cadre d’un projet sur le transfert de gestion des ressources naturelles. C’est pour cela que je m’intéresse à ce genre de colloque à partir duquel je pourrais améliorer mes recherches.»
L’événement est marqué par onze conférences allant du thème plus global comme aux plus spécifiques, scientifiques et techniques.

26-10-2010| Écrit par R.B