Les recherches des botanistes intéressent de près l’industrie pharmaceutique, toujours en quête de molécules inédites
Ce n’est un secret pour personne que les recherches des botanistes intéressent de près l’industrie pharmaceutique, toujours en quête de molécules inédites pour de nouveaux médicaments. Ces firmes cofinancent donc souvent les travaux des scientifiques dans les forêts tropicales. Martin Callmander ne s’en cache pas: «Il faut savoir prendre l’argent là où il est, mais de manière éthique. On ne révélera jamais les secrets d’un guérisseur local.» Et le biologiste d’expliquer que, pour éviter des vols de savoirs, des clauses contractuelles sont signées entre les institutions botaniques malgaches, celles du Nord et les pharmas; elles précisent qu’en cas de découverte une bonne partie des revenus reviendrait vers Madagascar. D’ailleurs, «on leur explique que cela devient très vendeur d’indiquer sur une préparation médicale que les principes actifs viennent de la Grande Ile». Enfin, le botaniste tient à rappeler qu’il faut beaucoup de matériel végétal – «et pas uniquement trois feuilles…» – pour extraire ces mêmes principes. Et surtout qu’il reste très difficile de sortir des plantes vivantes du pays. Autant de garde-fous suffisants selon Martin Callmander.
Olivier Dessibourg sur LeTemps.ch