Un rapport sur le commerce de bois de rose a été lancé à Nagoya, Japon. Il implique de hauts fonctionnaires malgaches.
L'honnêteté de certains hauts fonctionnaires est remise en cause. Environmental investigation agency (EIA) et Global Witness ont procédé au lancement du rapport révélant les dessous du trafic de bois de rose malgache. C'était lors de la 10 e Conférence des parties à la Convention sur la biodiversité biologique à Nagoya, Japon, le 26 octobre 2010. Le rapport indique que la perpétuation du commerce illégal de bois de rose a été facilitée par l'implication de certaines autorités publiques malgaches, et la faiblesse de l'application des lois par le gouvernement de Transition du pays.
D'Est en Ouest
« Nous saluons les dernières indications du gouvernement malgache. Cependant, les expériences passées ont montré que de telles mesures sont souvent sapées par l’octroi d’exonérations exceptionnelles et une mise en œuvre faible », a declaré Reiner Tegtmeyer, de Global Witness. Le nouveau rapport stipule également que l'importation chinoise de bois de rose malgache aurait commencé il y a plus de 600 ans.
Apparemment, certains gros acheteurs sont des entreprises d'Etat. Beaucoup de ceux qui proviennent du secteur privé sont financés, directement ou non, par ce type d'entreprise. La plupart des acheteurs revendent par la suite le bois à des usines de meuble et à des grossistes qui les transforment en produits finis, vendus à des prix exorbitants.
Selon Alexander von Bismarck, de l'EIA, « En Chine, les bois de rose malgaches se vendent à un million de dollars la pièce alors que moins de 0.1% des bénéfices parvient à la population ». Il a ajouté que « la réaction de la Chine sera cruciale pour la biodiversité de Madagascar. Elle a la posssibilité d'aider à l'élimination du commerce de bois illégal et de protéger la biodiversité ».
Des mobiliers en bois de rose malgache sont également vendus sur le marché américain et européen. « Les pièces sont importées de Chine et coûtent très cher. Les revendeurs ciblent comme clients les immigrants et les expatriés chinois ainsi que les passionnés d'artisanat d'Extrême-Orient », évoque le rapport. Il rajoute que « les revendeurs aux États-Unis, mais aussi en Europe, affirment en général ne pas connaître l'origine du bois ».
Judicaëlle Saraléa